Quelles sont les charges à anticiper pour l'OM de McCourt ?

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, nous a permis d'identifier précisément les revenus historiques des 15 dernières années de l'OM. L'arrivée de Frank McCourt ramène l'OM dans un autre dimension, et on entend beaucoup parler d'un apport de 200 millions sur 3 ans et d'un budget ciblé de 250 millions d'euros par an. Est-ce possible ? Comment ?


1. L'OM peut-il générer 250 millions de revenus par an ?

2. Quelles sont les charges à anticiper pour l'OM de McCourt ?

3. Où passeraient les 200 millions de McCourt sur 3 ans ?


Cette deuxième partie de l'article est consacrée aux charges que l'OM doit assumer. Contrairement aux revenus, les charges sont extrêmement complexes à anticiper.

Elles se regroupent habituellement autour de trois postes principaux : masse salariale (rémunération personnel chargée), coûts des mutations (amortissement des achats de joueurs) et autres charges.

 La masse salariale, clé du contrôle des dépenses

Tout d'abord, en ce qui concerne la masse salariale. Si les données concernant les salaires mensuels perçus par les joueurs sont souvent disponibles pour celui qui effectue les croisements nécessaires, les diverses primes perçues par les joueurs sont très compliquées à connaitre et à anticiper. Cela fait d'ailleurs deux ans que nous échouons lamentablement à recréer ce poste.

Pour rappel et nous l'écrivions dans nos différents articles, c'est la gestion de la masse salariale qui détermine la bonne santé financière d'un club, ainsi que ses ambitions. La masse salariale chargée totale de l'OM s'est stabilisée sous Labrune aux alentours de 88 millions d'euros. La dynamique constatée lors du mercato d'hiver semble marquer un net retour à la hausse de ce poste de dépenses. La gestion absolument terrible du dernier mercato estival a créé un empilement de joueurs moyens trop payés. Si la gestion se resserre, et malgré l'arrivée de plusieurs gros salaires, l'OM pourrait envisager de redevenir très ambitieux avec une masse salariale chargée oscillant entre 100 et 125 millions d'euros.

À noter enfin que la loi sur l'éthique sportive, adoptée le 15 février, devrait permettre de générer un allègement pour l'OM, en diminuant les charges liées à la rémunération des joueurs. Si l'on ne connait pas encore les paramètres de l'accord qui sera négocié pour la L1 concernant le droit à l'image individuelle pour les sportifs professionnels, on peut rappeler que la version précédente des allégements du même type avait représenté une économie annuelle de 5M euros jusqu'à sa suspension en 2010. Plus que des économies, cela devrait plutôt permettre à l'OM de recruter des joueurs plus performants, pour une dépense équivalente.

 

Des transferts qu'il faut amortir

Concernant les dotations liées aux transferts, ce poste a connu une nette diminution depuis les années Dassier. L'OM a essayé de ne plus surpayer les joueurs sur le marché français (quitte à passer à côté de Ngolo Kanté dont je n'ai pas encore fait le deuil), a eu de plus en plus recours aux prêts (pratique que nous avions décortiquée dans un de nos articles) et a recouru depuis trois ans à des achats en offrant systèmatiquement un intéressement à la revente aux clubs vendeurs.

Le dernier mercato d'hiver a marqué une vraie rupture avec les arrivées de Sanson et de Payet pour environ 40 millions d'euros à eux deux, soit un ajout de 8 millions par an sur ce poste de charges. Le prochain mercato d'été devrait se traduire encore par d'importants investissements, probablement situés entre 50 et 100 millions d'euros, avant une éventuelle stabilité.

On peut donc estimer ce poste de dépenses entre 30 et 50 millions d'euros selon les saisons et les transferts.

 

Des charges externes qu'il faut contrôler 

Le dernier poste est un poste fourre-tout qui regroupe à la fois les charges externes, les achats consommés, les impôts et taxes et diverses dotations. Étant donné sa récente évolution, nous allons cette fois le détailler pour constater les divers items qu'il regroupe.

Le poste des impôts et taxes est stable depuis plusieurs années aux alentours de 4 ou 5 millions d'euros, mène s'il a connu récemment une importante augmentation avec la taxe sur les hautes rémunérations qui a désormais disparu. On peut donc anticiper, au prorata des charges totales, qu'elle se situe dans le futur entre 3 et 5 millions d'euros annuels.

Les charges externes constituent désormais un enjeu majeur pour le club qui semble avoir totalement perdu le contrôle de ce poste lors des dernières saisons. Ce poste inclut les éléments suivants (en parenthèse le montant 2014-2015) : frais d'organisation des matchs (9M), frais de déplacement (6M), honoraires et commissions (6M), personnel extérieur (2M), subventions versées à OM association principalement pour le centre de formation (6M) et divers items comme diverses locations (2M), frais d'assurance, autres locations, entretien (2M), retrocessions de publicité à OM médias (2M). On peut évaluer le montant de ce poste entre 40 et 60 millions d'euros selon la rigueur que le club mettra dans le contrôle de ses charges et dans sa capacité à négocier le loyer avec la Ville de Marseille.

Les autres charges d'exploitation, les autres dotations et les achats consommés se situent régulièrement entre 4 et 5 millions d'euros.

Le montant total des charges d'exploitation que peut anticiper l'OM se situerait donc entre 177 et 245 millions d'euros, selon la rigueur avec laquelle serait gérée le club et la pertinence des investissements qui seront consentis. Si le club est bien géré, ces charges ne devraient presque pas être liées aux performances sportives, en dehors des primes versées aux joueurs, ni aux compétitions que l'OM dispute, à quelques millions d'euros de frais de déplacement ou d'organisation de matchs près.

À noter enfin que la loi sur l'éthique sportive, adoptée le 15 février, devrait permettre de générer des économies pour l'OM, en diminuant les charges liées à la rémunération des joueurs. Si l'on ne connait pas encore les paramètres de l'accord qui sera négocié pour la L1 concernant le droit à l'image individuelle pour les sportifs professionnels, on peut rappeler que la version précédente des allégements du même type avait représenté une économie annuelle de 5M euros jusqu'à sa suspension en 2010.

Accéder aux conclusions de l'article (à venir)

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