FINANCES DE L'OM | La terrible gestion de la masse salariale (1/2)

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des rapports de la DNCG, permet de constater que la gestion de la masse salariale a eu des impacts énormes sur les budgets et les résultats de l'OM. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de cette gestion de masse salariale.



La masse salariale chargée constitue le principal poste de dépenses d'un club de football professionnel, et un indice de bonne gestion est constitué par le ratio masse salariale chargée / revenus opérationnels (MS/RO). Le fair-play financier de l'UEFA fixe ce ratio à 70% pour autoriser les clubs à participer à des compétitions internationales. Ce seuil a été franchi par l'OM à 3 reprises lors des 10 dernières années, en 2004-2005, en 2011-2012 et 2012-2013.

La première phase est constituée par les deux premières années de la période Bouchet. Étouffé par la situation financière des années précédentes, et par une masse salariale représentant 85% des résultats opérationnels en 2001-2002, l'OM doit se serrer la ceinture et recrute essentiellement des joueurs moyens ou en devenir. La masse salariale est donc contrôlée aux alentours de 35 millions d'euros, et l'année 2003-2004 voit même le club atteindre un ratio MS/RO de 40% grâce aux revenus de la LDC.

Bouchet-Dassier : une phase de croissance incontrôlée

Le recrutement calamiteux post-Drogba voit une explosion de la masse salariale qui s'accroît de 30% en un an pour atteindre 46 millions en 2004-2005. Les salaires de Lizarazu, Dehu, Pedretti ou Luyindula grèvent durablement le budget marseillais et l'OM atteint un ratio MS/RO de 70%. Pape Diouf contrôle la masse salariale en 2005-2006 en la stabilisant, en profitant de l'instauration du DIC en juillet 2005, mais elle repart à la hausse lors des trois saisons suivantes, marquée par une croissance de 10 millions d'euros de la masse salariale à chaque année.

Les très bons salaires offerts aux nouvelles recrues et les prolongations très généreuses entraînent une perte de contrôle de la masse salariale qui atteint 75 millions en 2008-2009, soit un doublement en 5 ans. Les qualifications systématiques en LDC et l'augmentation des droits TV de la L1 permettent néanmoins à l'OM d'être bénéficiaire mais les risques sont très importants dans le budget.

Le départ de Diouf et l'arrivée de Dassier, conjuguée à la vision court terme de Deschamps, ont pour un impact une envolée de la masse salariale avec l'arrivée de joueurs que l'on a convaincu de venir en offrant un salaire hors marché (Lucho a triplé son salaire en quittant Porto et Heinze était un des défenseurs latéraux les mieux payés du monde) et du coup les renouvellements de contrat se sont effectués selon ces nouvelles normes. La suppression du DIC entraine une croissance des charges de 7,5 millions d'euros pour l'OM à partir du budget 2010-2011. Les arrivées de Gignac, Rémy et Diarra accentuent le problème à l'été suivant, avec une masse salariale qui dépasse les 100 millions d'euros, malgré les exigences de MLD de la réduire de 10%, soit une croissance de 30% par rapport à la dernière année de Diouf et un ratio MS/RO qui atteint 66%.

Masse salariale chargée et ratio avec revenus opérationnels

Masse salariale chargée et ratio avec revenus d'exploitation

Labrune face à la nécessaire décroissance de la masse salariale

À son arrivée, Vincent Labrune, à l'image de ce que Bouchet avait fait 10 ans plus tôt, s'attaque donc à la réduction de la masse salariale à tout prix, quitte à ne pas recevoir d'indemnités de transfert et même parfois à payer les joueurs pour rompre leur contrat. Cette nouvelle stratégie est illustrée de manière caricaturale par le départ de Lucho Gonzalez à Porto pour une somme symbolique lors du mercato d'hiver 2011-2012. La 10ème place et les indemnités de départ font en sorte que les revenus sont nettement en baisse et que la masse salariale n'a pas encore diminué, ce qui entraîne le dépassement de la barre des 70% avec un ratio MS/RO de 71%.

La saison suivante voit une nette diminution de la masse salariale, qui retombe à 76 millions mais une baisse encore plus forte des revenus, ce qui entraîne un ratio record de 73%. Boosté par la qualification en LDC et l'émergence du fameux projet Dortmund, l'OM regonfle sa masse salariale de 10 millions d'euros avec les arrivées de Thauvin, Imbula et surtout de Payet. À noter que les budgets 2013-2014 et 2014-2015 doivent supporter la taxe à 75%, qui représente un surcoût de 4,5 millions annuels.

L'augmentation des revenus grâce à la LDC permet néanmoins de descendre le ratio à 64%. La non-qualification en LDC oblige alors l'OM à diminuer drastiquement sa masse salariale pour la saison 2014-2015, objectif qui n'est pas atteint avec les non-ventes d'Ayew et Mandanda (ou Payet).

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2 comments

  1. Marco 27 mars, 2016 at 05:52

    Bonjour, je cherche un correspondant pour discuter du financement du PSG. Il y a quelque chose qui me titille depuis longtemps…
    Pourriez-vous me mettre en relation avec le personne qui a écrit cet article, s’il vous plait?

    Marco
    Supporter de l’OM depuis 1969

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