OMForum décrypte | Quelle est la situation financière actuelle de l’OM ?

OMFORUM DÉCRYPTE | Une vague de panique a déferlé sur les supporters olympiens suite au devoilement de l’information comme quoi le club serait sous surveillance de l’UEFA en termes de fair-play financier. Qu’en est-il réellement ? La situation financière de l’OM est-elle critique ?

(édité le 2 février suite à la publication des comptes 2016-2017 et le 14 février avec des graphiques à jour)

La situation financière de l’OM est la source de nombreuses suppositions, et le flou artistique entretenu par Eyraud et McCourt sur les réels investissements qu’ils souhaitent effectuer contribue à générer des questionnements chez les supporters et les observateurs.


1. Quelle est la situation financière de l’OM ?

2. L’OM de McCourt est-il en danger ?


L’OM n’a pas publié ses comptes 2016-2017 à la suite de son assemblée générale annuelle mais a attendu le 2 février (et la parution de cet article, coïncidence) pour le faire.

Quels sont les revenus de l’OM ?

Avec un parcours médiocre en ligue Europa et avec un classement final très décevant, le club phocéen avait généré des revenus de 97 millions d’euros hors transferts. L’année précédente, soit celle de Bielsa, avec une quatrième place et un stade très souvent plein avait quant à elle généré un revenu hors transferts de 89 millions d’euros.

 

Étant donné que l’OM n’a pas développé de revenus additionnels en termes de sponsors ou de marketing, pour la saison 2016-2017 et ses affluences très variables, sans participation à une coupe d’Europe et avec une cinquième place au final, les revenus totaux ont été de 108 millions d’euros.

Pour la saison 2017-2018, l’Europa League apportant au moins 10 millions d’euros et l'engouement commençant à reprendre, le club peut espérer minimalement des revenus de 130 millions d’euros (si le club finit 4ème) à 160 millions d’euros (si le club finit 2ème avec une épopée en EL).

Combien l’OM a-t-il dépensé ?

En revanche les dépenses ont également explosé avec de nombreux transferts et une croissance conséquente de la masse salariale.

 

Dans la stratégie de Labrune, l'énorme vague de départs de l’été 2016 devait permettre au club de se situer dans une position de club NBA avant la draft, en profitant d'une inédite marge de manœuvre. Si les départs ont libéré de l’espace, les arrivées estivales ont provoqué une légère augmentation de la masse salariale, et celles de Payet, Evra, Sanson et Sertic lors du mercato d'hiver ont généré une importante augmentation de la masse salariale  (sur une base annuelle) accentuée par la prolongation de Lopez même si le départ de Diarra a libéré un salaire important. En revanche, comme ces changements ont eu lieu en janvier, 2016-2017 voit une baisse de la masse salariale à 82M.

Lors de l’été 2017, les 7 acquisitions et les transferts décalés de NJie et Thauvin ont été réalisées pour plus de 60 millions d'euros, ce qui représente un impact annuel de 16 à 17 millions d'euros sur les résultats annuels de l'OM. Les très nombreux départs n'ayant pas dégagé d'espace budgétaire additionnel (le transfert de Rekik couvrant tout juste sa valeur nette), l'OM est paradoxalement le 8ème club d'Europe à avoir le plus investi cet été.

Et l'impact financier de l'effort effectué cet été est encore plus important si l'on regarde l'évolution de la masse salariale. L'OM a recruté 4 joueurs avec des salaires supérieurs à 300 000 euros mensuels dont le plus haut salaire de son histoire avec Luiz Gustavo. L'OM cherchait des joueurs directement performants et expérimentés, et cela se paie en salaire. Par ailleurs, les revalorisations de Zambo, Pelé et Thauvin ont également alourdi la masse salariale. Nous avons évalué à 20 millions d'euros annuels l'augmentation de la masse salariale chargée suite à cet été, ce qui est considérable.

Quelle ampleur pour les déficits de l’OM de McCourt ?

L’OM a donc connu des dépenses un peu inférieures en 2016-2017 à celles de l’année précédente, qui se sont élevées à 154 millions d’euros. Après avoir appliqué les transferts et les frais financiers et résultats exceptionnels, le déficit a donc été de 42 millions d’euros, comblés par McCourt.

L'impact combiné sur les résultats du club des différentes opérations sur les joueurs est donc d'environ 40 millions d'euros qui vont s'ajouter aux dépenses déjà encourues en 2016-2017. Les charges projetées en 2017-2018 devraient donc flirter avec la barre des 200 millions d’euros, ce qui créerait un déficit oscillant entre 40 et 60 millions d’euros, sans ventes de joueurs avant le 30 juin 2018.

Si la DNCG ne se préoccupe pas de l’OM, c’est qu’elle a obtenu des garanties fermes de la part de McCourt sur le fait que l’actionnaire va combler le déficit. En revanche, l’UEFA ne considère pas les apports de l’actionnaire dans le respect du fair-play financier.

 

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