L'OM peut-il redevenir ambitieux ?

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. À partir de nos analyses et des données historiques, nous allons essayer de vous proposer une projection des résultats financiers qui pourraient être anticipés pour les prochaines saisons. Les données historiques utilisées dans les graphiques sont factuelles mais les projections sont des opinions issues de nos analyses, à prendre donc avec les pincettes appropriées.


1. Quels revenus espérer pour les prochaines saisons ?

2. L'OM peut-il diminuer ses charges ?

3. L'OM peut-il redevenir ambitieux ?


Dans les deux premières parties de l'article, nous avons évalué les revenus que pouvait générer l'OM et les charges associées.

Une synthèse permet donc de déterminer les différentes situations qui pourraient présenter pour l'OM. Nous rappelons que si les charges sont bien gérées, au delà d'un montant consacré aux déplacements et à l'organisation des matchs (un surcoût total normalement inférieur à 5 millions d'euros), elles doivent être relativement stables quelles que soient les situations.

Voici un résumé des différentes situations financières possibles en termes de bilan d'exploitation, à partir de la saison 2016-2017 et ce jusqu'aux renégociations des différents contrats.

 

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On se rend compte que l'OM, même avec une masse salariale plus ou moins contrôlée, n'a pas beaucoup de marge de manœuvre. Il faut absolument que les charges soient gérées très strictement pour assurer un bilan d'exploitation positif. En cas de mauvais classement en L1, pour les deux scénarios sans LDC, il existe des situations nécessitant que le club vende des joueurs pour équilibrer son budget, voire soit obligé de demander à nouveau à l'actionnaire de combler le déficit.

En revanche, on se rend également compte que si l'OM finit dans le haut du classement, il est possible de générer un important bénéfice d'exploitation, il n'y a donc pas de fatalité en termes de compétitivité. La réussite financière passe clairement par une réussite sportive, et par une gestion très rigoureuse, à la fois en termes de charges et d'optimisation des divers revenus.

Il faudra ensuite déterminer les résultats exceptionnels, qui sont par nature presque impossibles à anticiper, mais ces analyses permettent de constater qu'à partir de la saison 2016-2017, une gestion rigoureuse et un classement dans les 5 premiers assurent avec une quasi certitude d'équilibrer le budget, sans avoir besoin de vendre des joueurs.

On constate également que pour les saisons sans coupe d'Europe, il faudra être extrêmement prudent dans la gestion des charges ou planifier de vendre des joueurs pour équilibrer le budget. La faible croissance des droits TV de la L1 depuis 10 ans et l'explosion de ceux de la LDC ont fait en sorte que la compétition reine constitue désormais, et plus que jamais, un jackpot assez incroyable.

Enfin, dans un championnat où seulement deux places qualifient directement pour la LDC, en sachant que le PSG est assuré d'être champion et que l'OL et Monaco bénéficient d'une puissance financière beaucoup plus importante que l'OM, il est extrêmement risqué de prendre des risques financiers en faisant le pari budgétaire d'une qualification en LDC, comme l'OM l'a effectué lors des années Dassier.

Sans un actionnaire souhaitant assumer un risque financier important, ce qui n'est pas le cas de MLD, l'OM semble donc condamné à avoir un effectif constitué essentiellement de paris, d'opportunités et de jeunes joueurs, mais le club phocéen garde tout de même une marge de sécurité importante devant les autres clubs français comme Bordeaux ou St Etienne.

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11 comments

  1. matou 24 janvier, 2016 at 13:44

    Bravo pour ce travail titanesque et d’utilité publique.

    A la lecture de la situation, j’ai vraiment l’impression que MLD et ceux qui l’entourent, montrent leur incompétence.
    La situation est clairement délicate car dans les scénarios montrés, un seul, qui plus est aléatoire et demandant d’investir, est capable de générer de l’argent à coup sûr.
    Cependant, un OM version Bielsa, c’est à dire s’appuyant sur un effectif composé de jeunes, de paris et de joueur voulant s’éclater,le tout valorisé par un projet de jeu (et d’entrainement), permettant de remplir le stade, de faire éclater des joueurs pour permettre le marchandising et créant une image de marque capable d’amener des sponsors à s’y associer.
    Un cercle vertueux que la direction a décidé de ne pas enclencher.

    Et nous arrivons au projet qui se dessine actuellement et qui n’est pas évoqué. Un compagnonnage entre Doyen Sport et l’OM.
    Une manière pour Doyen de valoriser ou recaser le personnel de son catalogue, de faire du profit lors des ventes et pour l’OM d’avoir des joueurs sans trop débourser.
    Qu’en pensez vous?

  2. Latche 24 décembre, 2015 at 14:34

    « il est extrêmement risqué de prendre des risques financiers en faisant le pari budgétaire d’une qualification en LDC, comme l’OM l’a effectué lors des années Dassier. »….

    A la vue des investissement réalisés lors des deux précédentes saisons il est clair que le club a de nouveau tablé sur un retour en ligue des champions quitte à pratiquer une stratégie à risque!
    J’ai l’impression que nos dirigeants n’apprennent jamais de leurs erreurs…..quoique je considère Labrune comme un simple exécutant !

    Beau travail professeur encore une fois!

  3. leto 23 décembre, 2015 at 12:02

    Oui, un très grand merci Professeur Urbain! Même si maintenant on se rend compte que notre club est structurellement compliqué à gérer et qu’avec un PQSG cheaté, un Monaco aidé au niveau imposition et un Lyon bien mieux géré (formation&stade), on risque d’être la 4° équipe de France…

  4. Nanardstef 23 décembre, 2015 at 04:07

    Je ne sais plus comment dire merci pour ce travail d’analyse absolument titanesque et précieux.
    On s’ aperçoit donc que Labrune doit méticuleusement optimiser les coûts et avoir du flair dans le recrutement pour permettre à MLD d’actionner ses clauses de retour à meilleure fortune. A défaut, seules les ventes de joueurs ou les abandons de créance de ladite MLD permettront à notre club d’équilibrer son budget. L’ambition de l’OM avec ce type de structure est donc bel et bien limité sauf à enclencher un cycle vertueux : qualification en LDC, amélioration de l’effectif, qualification en LDC, amélioration de l’effectif … et là encore l’aléa est encore grand car la gestion des charges est compliquée (cf. L’OL de cette année avec les revendications salariales …).

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