Notre analyste qatoro-parisien Ali St Ambroise se lance dans une analyse croisée entre l'OL et l'OM, et nous explique pourquoi la chute de Lyon ne guette pas Marseille. En toute objectivité...
Michou a perdu son modjo
La chute de l'OL est spectaculaire. Depuis 2007, le club n'a cessé de décliner. Aulas se base aujourd'hui sur son centre de formation qui est certes très bon (le meilleur de loin en France), mais cela ne suffit pas. Ils n'ont plus le niveau que ce soit de l'OM, Lille, sans compter Monaco et Paris.
Si les erreurs de casting étaient rares au début, depuis 6 ans, ils les ont multipliées
Aulas s'est embourbé dans la stratégie qui était supposée faire la force de l'OL au milieu des années 2000, en achetant à prix d'or des supposés bons joueurs de L1. Si les erreurs de casting étaient rares au début, depuis 6 ans, il les a multipliées (Mensah, Keita, Makoun, Bodmer, Gourcuff...). Cela ne s'est pas fait ressentir les premières années car il y avait encore quelques cadres pour tenir la baraque (et là je pense surtout à Juninho qui par ses coups de pied arrêtés permettait parfois de cacher la misère d'un collectif en déliquescence) mais le virage du renouvellement de cette génération a été extrêmement mal négocié (notamment dans la gestion individuelle de certains dossiers). Aujourd'hui ils le paient cash.
Doit-on craindre la même chute pour l'OM ?
L'erreur de casting, la méforme sportive, la gestion financière hasardeuse, font partie intrinsèquement du foot pro. L'histoire de ce sport est pleine de gadins (agrémentés d'éventuelles condamnations pénales pour tricheries diverses, les tricheries en question étant souvent la pour compenser tant bien que mal les erreurs citées ci-dessus). Les clubs de Séville, la Corogne, Leeds, Dortmund, Monchengladbach, Genoa, Verona, Napoli, Juve etc, peuvent en témoigner.
La différence entre ceux qui s'en relèvent et les autres, c'est la popularité
Il n'y a pas de raison qu'en France ça n'arrive pas régulièrement. Mais ce qui fait vraiment la différence entre ceux qui s'en relèvent et les autres, c'est ce qui constitue le véritable capital d'un club. Pas les joueurs, ni même le centre de formation... c'est la popularité. Et généralement plus elle est forte plus le rebond à espérer est important. Un club comme Naples qui draine des millions de personnes, était forcément amené un jour ou l'autre à retrouver le haut niveau Européen.
A ce niveau l'OM est le meilleur exemple de réussite
Or souvent, dans leurs moments de gloire les gestionnaires de club considèrent que la hausse de popularité de leur club est une évidence, presque un dû. Ils ne cherchent pas vraiment à l'accroitre. C'est la qu'ils prennent un risque. (En même temps souvent ils se foutent de la pérennité du club au delà de leur propre "mandat"). La question qui va se poser à présent pour l'OL, c'est la question de la fidélité de ses supporters. Si l'équipe ne redresse pas la barre, ils vont devoir solder encore quelques joueurs et vont être amenés à fréquenter le ventre mou du championnat quelque temps... voir en cas d'accident (cf Lens), à assumer un passage en L2. C'est à ce moment là que le nouveau stade devrait arriver. S'il n'accueille que 20.000 personnes, il sera un boulet supplémentaire pour l'OL. s'il est plein malgré les résultats, alors le club recollera vite.
A ce niveau, l'OM est le meilleur exemple de réussite !
Ali St Ambroise
