FINANCES DE L'OM | Les comptes de l'OM pour les nuls (2/2)

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Ce premier article du dossier vous permettra d'avoir les notions nécessaires pour en saisir les nuances, nous l'avons appelé les comptes de l'OM pour les nuls.



Rappel : un budget de club de football de L1 doit nécessairement être équilibré pour satisfaire la DNCG. C'est à dire que les revenus planifiés (les produits), incluant les transferts (les ventes), doivent être au moins équivalents aux dépenses planifiées (les charges).

Comment sont comptabilisés les transferts ?

Afin de pouvoir déterminer un résultat d'exploitation, il faut comptabiliser les dépenses en termes de transferts.

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent et véhiculent, on ne comptabilise pas la dépense l'année du recrutement, mais on amortit la valeur du transfert sur la durée du contrat. Les fameuses balances des transferts n'ont donc aucune valeur comptable.
Pour illustrer, cette année-là, on a recruté Payet pour 10 millions d'euros et 4 ans de contrat pour le joueur. La valeur amortie sur les budgets 13-14 et 14-15 a donc été de 10/4, soit 2,5 millions d'euros pour chaque budget. Le poste dotation aux amortissements des indemnités de mutation est donc impacté par l'ensemble des transferts des joueurs sous contrat, même ceux effectués les années précédentes. Ce poste représentait seulement 14% des dépenses en 2013-2014 malgré les 40 millions dépensés cet été-là.

La différence entre les produits d'exploitation et les charges d'exploitation, incluant les dépenses en termes de transfert permet donc d'obtenir un résultat d'exploitation.

Il faut ensuite inclure les ventes effectuées en termes de joueurs. Le calcul est également plus complexe qu'il n'y paraît car si on doit imputer la totalité de la vente au résultat de la saison en cours lorsque la vente est réalisée, il faut déduire la valeur nette comptable des joueurs non cédés. Derrière ce jargon, on retrouve simplement les années qui auraient dû être amorties et qui ne l'ont pas été car le transfert a été effectué avant la fin du contrat. Pour reprendre l'exemple de Payet car cette année-là il n'y avait presque pas eu de ventes, il a été transféré en juin 2015 pour 15 millions d'euros mais il restait 2 années de contrat non amorties, donc 5 millions d'euros à déduire. Le revenu à imputer était donc de 10 millions d'euros (beaucoup de gens ont cru à tort que c'était la plus-value entre achat et vente qui devait être de 10 millions pour boucler le budget).

Pour synthétiser l'exemple Payet :

  • Recruté en 2013, pour un contrat de 4 ans et un montant de 10 M€

⇒ Un amortissement annuel de 10/4 = 2.5 M€

  • Vendu en 2015, pour un montant de 15 M€

⇒Revenu = 15 M€ (vente) - 10 M€ (achat) + 2×2.5 M€ (amortissement annuel × années de contrat déjà amorties) = 10 M€

 

Quelles interactions avec l'actionnaire ?

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On intègre ensuite les résultats financiers (intérêts perçus et versés), et on obtient le résultat avant résultat exceptionnel. Les résultats exceptionnels peuvent regrouper un grand nombre de cas, soit en positif, soit en négatif, comme des régularisations d'impôts.

Si ensuite le résultat est positif, soit l'argent est laissé à la disposition de l'OM, soit un bénéfice peut être versé à l'actionnaire. Dans le cas de l'OM, étant donné que MLD a comblé les déficits via Eric Soccer et des abandons de créance avec clause de retour à meilleure fortune, l'actionnaire peut directement se rembourser et percevoir tout ou partie du bénéfice.
Ce mécanisme permet à l'actionnaire d'effectuer l'équivalent d'un prêt sans intérêt et sans terme de remboursement, dont le remboursement peut s'enclencher dès qu'un bénéfice est effectué par le club au terme d'une saison.

Si le résultat est négatif, il faut nécessairement en L1 que l'actionnaire comble le déficit, soit en donnant de l'argent, soit en le prêtant, soit enfin avec ce mécanisme d'abandon de créance avec clause de retour à meilleure fortune. C'est ce dernier choix qui avait été effectué lors de cette saison par MLD qui avait ainsi injecté 10 millions d'euros.

À noter que dans les 6 premières années de Robert Louis-Dreyfus, les apports pour permettre à l'OM d'assumer ses déficits étaient effectués par le biais d'augmentations de capital. RLD injectait alors de l'argent sur ses fonds propres afin combler les déficits.

 

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