FINANCES DE L'OM | 1997-1998, reconstruire un grand club

OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de ces différents résultats, en découpant les années selon les présidents en fonction. Cette série est consacrée au tout début de l'ère Louis-Dreyfus, lorsque RLD était le président de l'OM. 



1997-1998 : RLD montre déjà qu’il veut rapidement gagner un titre en donnant les moyens à Rolland Courbis puisque plus de 10 recrues arrivent à l’été dont Blanc, Gallas ou Makélélé avant que Dugarry et Ravanelli les rejoignent l’hiver cette même année. L’équipe a de la gueule et le supporter a tout lieu d'être optimiste : deux ans seulement après la remontée, elle terminera à une très prometteuse 4ème place, après avoir rêvé quelques temps au titre. Son parcours en coupe sera honorable, et l'OM se qualifie pour l'UEFA. Mais d'un point de vue comptable, ces résultats sportifs sont en deça des objectifs.

L'objectif sportif de ces investissements est de se qualifier la saison suivante pour la Coupe d'Europe. L'objectif financier pour 1997-1998 est celui d'un équilibre hors transfert, et d'un budget équilibré en 1998-1999, étant donné que selon les plans, l'OM se sera qualifié pour la LDC.

Reconstruire un grand club

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La saison 1997-1998 est donc la première lors de laquelle d'importants investissements sont consentis, ce qui a nécessité une première augmentation de capital de 22 millions d'euros pour financer ces investissements et notamment les achats de joueurs.

Cette deuxième saison est marquée par une 4ème place en championnat, qui permet de se qualifier pour la coupe de l'UEFA mais pas pour la lucrative LDC, objectif avoué du club.

Si les revenus d'exploitation ont augmenté de plus de 25% pour atteindre 27 millions (essentiellement grâce au doublement des droits TV liés à la 4ème place et à la forte augmentation des revenus issus de la billetterie), les charges d'exploitation ont quant à elles presque doublé pour atteindre 33 millions, en raison notamment du doublement de la masse salariale.

Les dépenses liées aux transferts, incluant les honoraires divers et les amortissements (8 millions) ont également grevé le budget. RLD lâche la bride à Rolland Courbis se démène et le recrutement de plusieurs joueurs majeurs comme Blanc, Dugarry ou Ravanelli s'est accompagné d'une forte croissance des dépenses. 20 joueurs sont recrutés pour plus de 30 millions d'euros, le club n'en récupérant que 6 en vendant 8 joueurs.

Pierre Dubiton, alors directeur financier de l'OM, interpelle RLD dès le mois de septembre 1997 sur les dérives du système Courbis et la probabilité d'un déficit, en lui écrivant, dans un courrier :"Je suis inquiet pour la situation financière du club. En effet, alors que l'on prévoyait un résultat positif de 11 millions de francs, si on ne parvient pas à transférer de joueurs, je pense que la situation, au 30 juin 1997, fera ressortir un résultat négatif de 20 millions de francs. L'écart vient du fait qu'à ce jour, presqu'aucun joueur n'a été cédé et que les plus-values budgetées ne sont pas réalisées". Dubiton essaie alors de forcer Courbis à vendre Eric Roy pour 2,2 millions d'euros et surtout de bloquer l'arrivée planifiée de Fabrizio Ravanelli pour 6,7 millions d'euros. Échouant dans les deux dossiers, il démissionne à la fin du mois de septembre.

L'exercice s'est finalement conclu par une perte record de 19 millions d'euros. Afin de financer cette perte, RLD a procédé à une seconde augmentation de capital de 20 millions d'euros avant la fin de la saison 1997-1998. Le total injecté par RLD lors de cette saison s'élève donc à 43 millions d'euros et restera le plus gros apport qu'il réalisera lors d'une seule saison.

 

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