MERCATO OM | 4 enseignements essentiels du dernier mercato

Le dernier mercato a été riche en enseignements et plusieurs tendances fortes se sont dégagées.

Revenons ensemble sur les 4 principaux de notre point de vue : 

  • la déflation des salaires
  • la domination sans partage de la Premier League
  • l'inflation délirante du prix des défenseurs centraux
  • comment Twitter est en train de tuer Maxifoot et Footmercato

 

La déflation des salaires

Joueurs tristes

Joueurs apprenant que leurs salaires vont baisser de 25%

Un des principaux faits saillants du dernier mercato consiste dans la baisse importante des salaires de la très grande majorité des joueurs, en dehors des tops players et des clubs de Premier League.

La crise économique, la mise en place du fair play financier, l'influence en France de la DCNG et de la taxe à 75%, la disparition des exonérations d'impôts en Espagne notamment pour les joueurs étrangers, la stagnation voire la diminution des revenus en Italie, ont abouti à une dynamique générale de baisse massive des salaires offerts, pour la première fois depuis l'arrêt Bosman.

Cette baisse des salaires, l'OM et l'OL en sont les meilleurs exemples en France, a abouti à scléroser le marché des transferts en rendant invendables de nombreux joueurs dont les salaires sont nettement en dessus du marché (Cheyrou, Kadir, Sougou) ou en diminuant fortement leur valeur marchande (Ayew, Valbuena, Amalfitano).

Une des réponses apportées par les clubs a été de multiplier les prêts avec option d'achat incluant une prise en charge du salaire du joueur (Kadir, Sougou).
Très peu de joueurs ont eu l'intelligence de baisser leurs prétentions pour optimiser ou relancer leur carrière, Barrada étant le parfait contre-exemple. Il y a fort à parier que de nombreux joueurs vont encaisser le maximum d'argent en allant jusqu'au bout de leurs contrats.

Cette tendance n'a pas eu lieu en Premier League, dopée par l'augmentation énorme des droits TV. Cela a créé une distorsion incroyable que nous détaillerons dans un prochain article de notre série de bilan du mercato

 

La domination sans partage de la Premier League

Eldorado

Les mystérieuses cités d'Hull, le nouvel eldorado

Ce mercato, marqué par une baisse massive et généralisée des salaires proposés, en dehors de la Premier League, a justement été le moment d'un changement de paradigme, avec le prestige et surtout les moyens du championnat anglais qui l'ont transformé en NBA européenne.

On ne peut que constater que désormais, les clubs de deuxième niveau européen, ceux qui constituent la majeure partie des chapeaux 2 et 3 de LDC, ou les 1/4 de finaliste d'Europa League, les Schalke, Fiorentina, Lazio, Leverkusen, Marseille, Lyon, Séville, Valence, sont moins attractifs que les clubs de bas de tableau anglais comme QPR ou Hull.

Boostés par leurs droits TV gigantesques, ces clubs ont su être les seuls capables de proposer à la fois un salaire important et une indemnité de transfert. Et on ne compte plus les joueurs qui considèrent essentiel d'entrer en PL, quelque soit le club, pour espérer se faire repérer par un membre du Big Five. Quand on voit que des joueurs comme Isla, Vargas, Sandro choisissent QPR, que Ramirez va à Hull, jusqu'à Alderweireld qui signe dans un Southampton en reconstruction, on se rend compte du profond changement qui a touché le marché des joueurs européens.

Obligée de vendre leurs plus gros salaires avant d'acheter, la majorité des clubs n'était pas capable de recruter des joueurs d'autres clubs avec des salaires élevés, et ce même en prêt. On a donc assisté à un grand nombre de prêts conclus en Premier League lors de la dernière journée du mercato et il y a fort à parier que si Ayew avait eu un an de contrat supplémentaire, il aurait également été prêté.
Cela a rendu également à peu près inaccessibles les joueurs de Premier League en vente pour les clubs des autres pays, David Luiz étant l'exception qui confirme la règle en raison du marché très particulier cet été des défenseurs centraux.

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L'inflation délirante du prix des défenseurs centraux

Luiz voleur

Ne bougez plus, ceci est un hold-up

Historiquement, les défenseurs centraux étaient, après les gardiens, les joueurs les plus sous-évalués en termes de montant de transferts, en dehors d'exceptions très notables comme Rio Ferdinand il y a 10 ans.

Cette dynamique a commencé à changer il y a deux ans avec le transfert de Thiago Silva au PSG, puis de Marquinhos l'année dernière, toujours au même PSG.

Cet été a été caractérisé par la folie qui s'est emparée du marché des défenseurs centraux, poussée par le PSG avec David Luiz, City avec le très étrange transfert de Mangala, le Bayern avec Benatia, Barcelone avec ses tentatives pour récupérer Marquinhos. Plusieurs clubs ont également recrutés, 2 voire 3 défenseurs centraux comme la Roma ou Arsenal, pour aboutir à une inflation et une tension très surprenante sur ce marché.

Les prochains mercatos permettront de voir s'il s'agit d'une tendance générale ou d'un événement ponctuel. Et il est fort probable qu'on suive ça sur Twitter.

 

Comment Twitter est en train de tuer Maxifoot et FootMercato

Capture d'écran

Dédicace @tofkrys (j'aurais pu mettre aussi @BasileBowie)

Avant Internet, on suivait les transferts, pour les plus importants dans l'Équipe du jour, et pour la grande majorité via le fameux tableau hebdomadaire des transferts de France Football.

L'émergence des sites spécialisés a transformé la période du mercato, essentiellement alimentés par des reprises de news de l'Equipe et de la PQR dans un premier temps, puis de la presse étrangère dans un deuxième temps et enfin directement par des agents de joueurs qui se servent de ces médias pour donner une exposition à leurs protégés ou faire monter les enchères.

Ces sites spécialisés, si on les utilisait avec le recul nécessaire constituaient la masse principale des informations disponibles sur les transferts. L'émergence de Google Actualités avait déjà permis aux passionnés polyglottes de pouvoir compléter et même devancer les sites spécialisés dans les transferts mais un nouveau média a complètement révolutionné le mercato : Twitter !

Lieu privilégié permettant aux journalistes spécialisés de réagir en live, aux joueurs et à leurs agents de communiquer directement, et aux passionnés du monde entier de faire suivre des nouvelles très fraîches de manière virale. On note d'ailleurs que certains journalistes comme Mohammed Bouhafsi de RMC en ont profité pour gagner une certaine célébrité, mais attention au buzz raté (exemple de Johnny Séverin de Bein sports sur Reyes ). Circulation d'information virale au point de constater un décalage d'environ 12 heures entre la nouvelle de la signature probable de Doria sur Tweeter et le premier article d'un média spécialisé sur le sujet. D'ailleurs, Omforum a été le premier média francophone à relayer l'information complète sur Doria, et nous n'avions aucune source d'information autre que Twitter et savoir lire (un peu) le portugais du Brésil.

L'avant-dernier jour du mercato a été particulièrement intéressant de ce point de vue avec les sagas Doria, Reyes, Amalfitano et Ayew, qui étaient très dynamiques et documentées. Les passionnés de mercato sont désormais capables d'être actifs et mieux renseignés que certains journalistes spécialisés, encore d'arrière garde. De plus, l'affluence incroyable de certains comptes Twitter comme celui du Footballogue avec ses 131 000 followers en font presque des médias de masse.

 

Il va être intéressant de voir si les prochains mercatos confirment ou infirment ces 4 constats. Pour celui sur Twitter c'est déjà bien parti.

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