Sans Kobe, mon amour pour le basket ne sera plus le même

Kobe Bryant. Un prénom, un nom, dissociables et indissociables peu importe, l’un va avec l’autre mais les deux peuvent être utilisés séparément tellement l’aura du personnage a largement dépassé tout cela. KB24, deux simples initiales suffisent à poser la légende. Car oui, que ce soit avec un 8 ou un 24 sur le dos, Kobe Bryant est une légende du basket, plus loin c’est une légende du sport qui vient d’annoncer sa retraite à la fin de la saison en cours et qui laissera chez moi un manque. Un manque énorme.

Certains pourront raconter à leurs enfants qu’ils ont vécu pendant que Michael Jordan écrivait sa légende sous les couleurs de Chicago, moi je raconterai aux miens que j’ai suivi paniers après paniers la carrière d’une autre immense star du basket : Kobe Bryant. Je pourrai dire « j’ai vécu les exploits de Kobe Bryant en direct, j’ai vécu à la même époque que KB24 ». Et ça c’est irremplaçable, cela ne peut pas se revivre, cela ne se vit qu'une fois, au moment présent.

J’ai découvert Kobe Bryant au moment où Jordan tirait sa 2ème révérence, la France allait être championne du monde de football et grâce à Canal + et Xavier Vaution, je découvrais la NBA et ses joueurs qui m’avaient enchanté aux JO d’Atlanta. Kobe n’était pas de cette sélection américaine mais dès mes premiers matchs NBA, je suis tombé littéralement amoureux de ce joueur. C’était une époque où la médiatisation était un moins importante qu'aujourd'hui, où l’on ne te dictait pas qui aimer, où l’on n’était pas noyé par des vidéos qui forcément mettent plus avant quelques joueurs par rapport aux autres. Le premier match des Lakers que j’ai vu a été une révélation, ce joueur à la coupe afro frappé de ce fameux numéro 8 sur le dos, si spectaculaire, si confiant, si beau à voir jouer… Ce serait lui, ce serait lui mon idole, ce serait lui que j’allais désormais suivre à travers ce sport qui était nouveau pour moi, fils de footballeur.

L'incarnation du basket, du sport

Grâce à lui j’ai appris tous les move du basket, grâce à lui j’ai pu comprendre ce sport fait de technique, de précision et de tactique. J’attendais tellement ce moment où il allait sortir une action de classe, une action qui le ferait entrer dans la 3ème dimension. Et chaque match cette action arrivait, souvent quand on ne s’y attendait pas. Le Black Mamba est comme cela, ce surnom lui colle si bien à la peau qu’on pourrait même croire que c’est le serpent lui même qui a volé le nom à Kobe. Si j’aime autant le basket aujourd’hui, je le dois en grande partie à lui qui, malgré ses histoires extra sportives, aura pour moi toujours été un ambassadeur exceptionnel de ce sport si difficile. Sa hargne et sa rage de vaincre n’existent dans aucun autre sportif sur cette planète, il est un exemple dès qu’il rentre sur le parquet, dès qu'il foule ce rectangle qui a fait de lui un roi. Vénéré ou détesté, c’est en cela que l’on reconnaît les vrais champions. Il n’aura jamais eu la légitimité de Jordan, d’une part parce que toute sa carrière des comparaisons ont été faites entre les 2 et que le premier est assuré d'être le plus grand de l'histoire et d’autre part car son arrogance naturelle à toujours vouloir être le meilleur lui aura attiré de nombreux détracteurs dans toute l’Amérique.

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Dès que je pense au basket, inévitablement me vient un souvenir de Kobe, qu’il soit bon ou mauvais, j’ai le sentiment d’être lié à ce joueur, le sentiment d’avoir vécu un sport à travers une seule  et unique personne. De son premier titre NBA à sa très grave blessure au tendon d’Achille, des centaines et des centaines d’images me viennent à l’esprit et me donnent des frissons. C’est aussi ça Kobe, un player capable de faire ressentir des émotions indescriptibles à travers des shoots au buzzer entrés dans la légende (Phoenix, Miami, Portland...), des matchs mythiques comme cette fameuse rencontre contre les Raptors où il inscrit 81 points soit la seconde meilleure performance de l’histoire ou encore en surpassant tous les meilleurs joueurs de son époque de Duncan à Pierce en passant par LeBron ou McGrady. Kobe aura marqué son époque comme Zidane a marqué la sienne, comme Federer a marqué le tennis moderne ou comme Jonah Lomu le rugby. C’est une chance incroyable de pouvoir admirer ces champions, de se dire qu’on ne s’est pas levé à 3 heures du matin pour rien pour ne pas rater une finale NBA et c’est une chance incroyable de pouvoir le raconter comme je suis en train de le faire.

Que sera la vie sans Kobe ?

J’imagine assez mal le basket sans le numéro 24 des Lakers, à vrai dire cela me rappelle une époque où des rumeurs annonçaient la retraite possible de Zidane... Je me disais « mais comment on va pouvoir suivre le football sans Zidane, à quoi bon continuer à suivre ce sport sans son chef d’œuvre, sans cette grâce qui fait qu’on aime tellement suivre le football ? ». Je suis un peu dans la même situation avec Kobe, j’appréhende un peu les futurs All Stars Game où il n’y aura pas le numéro 24 des jaunes et violets... Je me demande si ce sera toujours aussi intéressant de regarder le basket... Forcément ce sera toujours intéressant, j’ai survécu à l’arrêt de carrière de Zidane mais cela a laissé en moi un vide d’autant plus qu’en même temps que Zidane arrêtait, Ronaldo faisait de même. Ce sera pareil pour Kobe, au même moment Nash, Duncan, Pierce, Garnett ont arrêté ou s’apprêtent à le faire, c’est donc une partie de ma jeunesse qui s’en va amenant avec elle cet amour si intense que j’avais pour cette génération. Dans ce sport, je n’ai jamais eu beaucoup d’idoles, il y a eu Michael que j’ai un peu connu chez les Wizards, il y a eu Iverson qui m’a enchanté par son jeu si atypique et il y a Kobe. Dans quelques mois je n’aurai plus d’idole en NBA, seulement des joueurs que j’aime beaucoup. Mais ça ne me suffira pas.

Le basket ne sera plus le même sans Kobe Bryant. J’aime énormément ce sport mais je le suivais déjà moins quand Kobe était blessé, je ne sais pas ce qu’il en sera la saison prochaine mais il est évident qu’il va laisser un vide incomblable dans mon cœur. Je ne pourrai jamais plus aimer un autre joueur comme j’aime Kobe. Je ne pourrai jamais plus aimer le basket comme je l’ai aimé avec Kobe.

3 comments

  1. si-ma-tante-en-avait 1 décembre, 2015 at 10:46

    Cette article me donne envie de chialer. Sur l’échelle d’Adele, c’est facile 6 (difficile à prononcer).
    Pour l’avenir, il va terriblement nous manquer mais on a survécu à la retraite de Jordan. On survivra à celle de Kobe. On se contentera de dire « putain, vous vous souvenez de Kobe ? Quel joueur ».

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