OMFORUM DÉCRYPTE | L'analyse des résultats de l'OM, à partir des comptes détaillés publiés au greffe, et des rapports de la DNCG, permet de constater que le club marseillais a connu des années très contrastées. Nous allons vous proposer une analyse et un bilan financier de ces différents résultats, en découpant les années selon les présidents en fonction. Cette série est consacrée aux années Bouchet, période que nous avons appelée l'indispensable redressement.
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2002-2003 : le nettoyage des écuries d'Augias
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2003-2004 et 2004-2005 : du bord du précipice jusqu'à la chute
2003-2004 : le tour préliminaire est passé avec succès et l’OM obtient son billet pour la Ligue des champions. Les ambitions sont grandes, Alain Perrin recrute du lourd en attaque avec le duo Mido-Drogba, se renforce au milieu avec Meriem et en défense avec Beye et Christanval. L’OM termine 3ème de sa poule en LdC et va parvenir jusqu’en finale de la Coupe UEFA où il va échouer après un magnifique parcours ponctué par les éliminations de Liverpool, Newcastle et l’Inter. En championnat, l’OM termine 7ème, Perrin est limogé et remplacé par Anigo. Barthez signe au mercato d’hiver et Drogba réalise une saison monstrueuse. Par ailleurs, l’OM est éliminé très tôt des 2 coupes.
2003-2004 : au bord du précipice
Le budget 2003-2004 est construit sans qualification en LDC, étant donné que l'OM devait passer par un tour préliminaire. 9 joueurs arrivent pour un montant total de 15,2 millions d'euros (Drogba, Mido, Skacel, Vachousek...) pour 15 départs.
La victoire contre l'Austria de Vienne a permis à l'OM de se qualifier et d'embarquer le pactole en termes de droits TV et de billetterie, d'autant plus que l'OM a reçu le prestigieux Real de Beckham.
Malgré la médiocre 7eme place en championnat, les revenus sont d'ailleurs en hausse de 46% par rapport à l'année précédente.
Les charges restent contrôlées, ce qui permet de dégager un bénéfice d'exploitation de 13 millions d'euros. Ce bénéfice sera totalement utilisé par des charges exceptionnelles (dont 6 millions pour tenir compte de la baisse de valeur de joueurs sous contrat), qui fait en sorte que le résultat final est une perte de 200 000 euros.
2004-2005 : la chute
2004-2005 : Le mercato est extrêmement agité, Drogba quitte le club contre 32M€, à la surprise générale, Flamini part libre du côté d’Arsenal, Lizarazu rejoint le club et à la dernière seconde du mercato, Fabrice Fiorèse devient marseillais… Luyindula a quant à lui la très lourde tâche de remplacer Drogba. Anigo quitte son poste d’entraineur à l’hiver remplacé par Philippe Troussier, quelques mois plus tard, Bouchet et remplacé par Diouf à la présidence. La saison ne se passera qu’en coulisse, les marseillais terminent 5ème en championnat et se font sortir dès leur entrée dans les 2 Coupes Nationales. Très maigre lot de consolation, l’OM est qualifié pour la Coupe Intertoto.
La saison 2004-2005 commence par la vente de Drogba à Chelsea pour 32 millions d'euros et contre l'avis du joueur. Pour calmer le courroux des supporters, Bouchet décide de recruter pour un montant total de 27,5 millions d'euros des joueurs avec d'importants salaires (Lizarazu, Luyindula, Fiorese...) pour constituer selon lui la meilleure équipe depuis 10 ans. Avec ces transferts, la masse salariale a explosé avec six joueurs ayant un salaire mensuel égal ou supérieur à 140 000 euros, et l'effectif devient trop important.
Pourtant, le rapport d'étape présenté à l'assemblée générale des membres fait ressortir beaucoup d'optimisme concernant les résultats financiers, avec une légère croissance des abonnements et des recettes au stade et des activités commerciales en développement. Pour répondre aux exigences de la DNCG, le club procéde à l'affectation de la totalité de ses reports à nouveau négatifs et diminue son capital social de 10 millions.
Juste après cette AGM, les mauvais résultats du début de saison ne contribuent pas à calmer les tensions et Bouchet est contraint de quitter le club en novembre 2004.
Un bilan contrasté mais globalement positif
Son bilan sportif est contrasté mais il a posé financièrement les bases des lucratives années Diouf en termes de revenus.
On lui doit notamment la renégociation de la répartition des droits TV et notamment l'ajout du fameux critère de notoriété qui permet chaque année à l'OM de toucher un montant plus élevé que ce que son classement lui donnerait. Il a également signé plusieurs de contrats de sponsoring d'une valeur élevée et a initié les démarches de rénovation du stade.
En termes de dépenses, s'il faut noter l'impressionnante baisse de la masse salariale pendant les deux premières années de son mandat, on peut néanmoins regretter la terrible gestion post-vente de Drogba avec le gaspillage des revenus du transfert de l´ivoirien et l'explosion de la masse salariale lors de la saison 2004-2005.
Juste pour signaler une tite coquille : « 2004-2005 : Le mercato est extrêmement agité, Drogba quitte le club contre 32M€ »
sur le premier article de la série sur diouf : « Rappel de 2004-2005 : le mercato est extrêmement agité, Drogba quitte le club contre 37M€ »
Merci pour le travail réalisé, je continue ma lecture :p
C’est simple, Diouf a mis les sousous dans la popoche!^^
Merci ! On corrige. C’etait effectivement 32 millions cash ou 37 en plusieurs versements et l’OM a choisi les 32 cash.
Urba, saison 2003/04, il y a un autre poste de dépense important dans les 7 millions restant de charges exceptionnelles ou c’est un pot pourri?
Super boulot, tu es mon idole. 😉
Merci 🙂
Essentiellement : provisions pour risques et charges (1,25), rappels d’impôts (0,83) et un gros pot – autres charges sur opérations de gestion de 5,29 millions d’euros.
Un immense gâchis, qui a débuté quand Bouchet a commencé à se prendre pour un autre… sa frénésie des transferts et la gabegie qui en a résulté n’est pas très éloignée de celle des Courbis et Tapie (les magouilles en moins). Ce club rend fou, parait-il.
Il n’est pas resté longtemps à l’OM comme Président fou (un mercato) donc la gabégie n’a pas eu le temps d’atteindre l’ampleur des deux autres mais il est difficile d’imaginer qu’il aurait pu en être autrement.
À noter que à Perrin est devenu fou avant lui :grinj: