OMFORUM DÉCRYPTE | Comment juger de la crédibilité d'une rumeur ?

Le mercato s'est ouvre hier et va nous bercer d’illusions jusqu’à fin août, avec son lot de rumeurs improbables, d’intox d’agents véreux et de scoops de journalistes à la petite semaine.

Comprendre le fonctionnement d’un transfert dans les règles (pas de ceux qui provoquent des perquisitions matinales pendant des années) est un préalable important pour pouvoir analyser sereinement ces fameuses rumeurs.

Première étape : les clubs se parlent

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La première étape pour un joueur sous contrat est de rentrer en contact avec le club adverse. Les organisations internes diffèrent en fonction de la présence ou pas d’un directeur sportif, mais le principe est le même : d’abord le club, jamais le joueur.
A ce stade, tout le monde a intérêt à la discrétion : l’acheteur car il ne veut pas rameuter ses concurrents, le vendeur pour ne pas paraitre demandeur, et donc en position de faiblesse.
Aucune rumeur ne peut donc avoir de source crédible à ce stade : les enjeux financiers sont colossaux et le secret est total. Les personnes « au courant » se comptent sur les doigts d’une main de menuisier.
Après avoir déterminé le montant, mais aussi le mode de paiement, et les bonus éventuels, les clubs rentrent en période de négociation exclusive, plus au moins longue (10 jours ouvrés semblent être la norme).

Deuxième étape : c'est le tour du joueur

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C’est là que la deuxième étape intervient : le club acheteur rentre en contact avec le joueur. Bien sûr, les marques d’intérêt informelles ont pu se faire avant (sur plusieurs mois, voire années) et le joueur a souvent confirmé à son président sa volonté de bouger, parfois même avec une destination privilégiée.
Lorsque le contact se formalise en évoquant le salaire, la durée de contrat et les autres paramètres majeurs, les fuites sont inévitables : les entourages de joueurs sont poreux, et presque tout le monde a intérêt à l’intox : le club vendeur qui fait fuiter des surenchères soudaines (de club anglais, c’est plus crédible), le club acquéreur qui sonde un peu ses supporters, les calme, les fait se réabonner, fait passer le transfert comme acquis pour durcir les conditions de négociation, et bien évidemment l’entourage du joueur, afin de négocier les meilleures conditions possibles pour les agents sincères ou pour créer des problèmes à résoudre moyennant finances pour la plupart des agents non officiels.
Les rumeurs à ce stade ont donc peu d’intérêt : elle sont forcément « intéressées » pour celui qui les lance, et ne font que développer un « acquis ».
Pour nos amis pécheurs, c’est la théorie du sondeur : ça fait toujours plaisir de savoir qu’il y a du poisson dessous, mais le plus important c’est le sonar, pas le sondeur. Sur OMForum, l’objectif est de détecter en amont les poissons qui vont se ruer dans les filets de l’OM, par l’analyse, le travail de recherche et pas par le relais non réfléchi de rumeurs.

Troisième étape : on sent qu'on va conclure 

La troisième et dernière étape est plus formelle, c’est la concrétisation des accords préalables pendant le temps de la visite médicale. Bien sûr, des négociations de dernière minute peuvent intervenir, surtout quand l’accord préalable avec le club vendeur a laissé une zone de négociation en suspens, et que chacun veut tirer la couverture à soi.

Dans un deuxième article, nous essayerons de comprendre comment ce processus s´applique dans le mode de fonctionnement de l’OM de Vincent Labrune et Marcelo Bielsa.

 

1 comment

  1. loubires 10 juin, 2015 at 19:39

    Une explication de texte qui s’imposait, et parfaitement rédigée.
    Au vu des illustrations photographiques, j’ai compris que Ronaldo était en pourparler avec l’OM.
    Thauvin va t’il supporter la concurrence ?

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