PSG-OM : A PANAME, ON A DU POGNON MAIS ON A PAS D'ÂME

HUMEUR | Si les gesticulations publicitaires de Canal + échouent à faire de l'OM le rival dont aurait besoin le QSG, alors que les deux clubs n'évoluent plus dans les mêmes sphères, le match d'hier a confirmé que sur un plan au moins, l'opposition n'était pas feinte.

 

Le match d'hier éveille en moi des sentiments contrastés. La déception, bien sûr, car si nous étions loin d'avoir les meilleurs joueurs, je pense que nous avions la meilleure équipe. Ce choix du pressing haut et du jeu par les ailes a très bien fonctionné (mieux que contre l'OL) et certains joueurs ont été héroïques. Je pense à N'Koulou, à Dja DjeDje, à Imbula et Lemina, je pense à Fanni. Je pense à ceux qui ont vendangé, je pense à celui qui a amené le but, tout le monde s'est battu, tout le monde, tout le monde a été à la hauteur de l'évènement et du collectif.

Pour tout ça, ces 14 joueurs ont gagné mon respect, et je garderai longtemps en mémoire les tacles désespérés à 11 contre 10, à dix minutes de la fin, la volonté de toujours jouer à fond, même à 2-0, la volonté de ne pas laisser l'histoire s'écrire sans eux. Cette équipe n'a pas besoin des spotlights pour qu'on la remarque, cette équipe a une âme et c'est bien là toute la lumière dont elle a besoin.

D'un autre côté, on a vu l'absence de réalisme lié à notre manque de confiance actuel, et une certaine naïveté liée pour beaucoup à la jeunesse de cette équipe. Et ce scénario tellement cruel, honteux le rouge pour Imbula, honteux l'absence de rouge pour Verrati après ce qu'il fait à Lemina.

 

PAS D'ÂME, PAS D'ÂME, PAS D'ÂME

 

J'ai toujours détesté le PSG. Dit comme ça, ce n'est peut-être pas très malin. Mais c'était une haine joviale, empreinte de respect pour sa personnalité atypique, pour ses supporters qui étaient les meilleurs de France, qui incarnaient l'âme du club pendant que leurs homologues marseillais mettaient la nôtre à sac.

Je n'ai pas eu d'autre choix que de me foutre du PSG made in Qatar, et son identité sacrifiée. Les supporters liquidés, le centre de formation rebooté et tant pis pour les excellents jeunes qui sont priés d'aller voir ailleurs, les entraîneurs y sont des VRP et l'équipe titulaire composée de milliardaires brillants qui n'acceptent d'être là que parce qu'on leur propose le double du salaire qu'ils toucheraient ailleurs.

Sur ce dernier point, que Marco Verratti soit érigé comme l'évident contre-exemple de cet argument est au contraire la preuve la plus convaincante, et ce supposé coup de génie de la cellule de recrutement de Leonardo est en fait la ligne de dépense la plus indécente : on voudrait nous faire croire que ce "minot" incarne le PSG d'aujourd'hui de par sa morgue et l'insolence de ses inspirations géniales, alors qu'il n'incarne en fait une seule chose : le PSG est le seul club au monde qui peut se permettre de débourser 15M€ pour recruter en deuxième division.

 

ET ILS SONT OÙ LES PARISIENS ?

 

Vient désormais s'ajouter un nouveau sentiment : le mépris.

Du mépris pour un club aux supporters sans mémoire (forcément, la plupart ne savait même pas que le PSG existait il y a deux ans), sans intelligence ni dignité, qui après les meilleures 75 minutes de L1 de la saison se permettent un "Et ils sont où" (avant QSI, le Parc était le seul stade en France à refuser ce chant, symbole de la footix attitude), sans égard pour un rouge immérité qui change la donne.

Du mépris pour un club dont l'entraîneur est un imposteur minable, qui solde chaque jour un peu plus le crédit de l'excellent joueur qu'il fut, et qui a fait de l'absence de classe sa marque de fabrique, assumant sans honte les consignes pathétiques qu'il donne pour faire péter les plombs à Dja DjeDje, jusqu'à faire le sale boulot lui-même.

 

 

Du mépris pour un club qui, non content d'avoir un budget illimité et les meilleurs joueurs, bénéficie journée après journée d'un arbitrage des plus favorables, façon Juventus des belles années.

Du mépris pour un club dont les joueurs font des gris-gris minables une fois la victoire acquise.

Du mépris pour ce club de nouveau riche, qui ignore jusqu'au sens du mot respect.
Quand un taureau meurt après avoir fait un superbe chant du cygne, on l'applaudit, on ne lui crache pas dessus en filant des coups de pied à son cadavre.

Ce soir, je suis vraiment fier d'être marseillais (et ça ne m'est pas arrivé souvent ces 15 dernières années)

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