Les playlists d'OMForum | Deuxième et dernière partie de notre tour d'horizon musical de la Ligue 1 Conforama.
11 - Montpellier
En vadrouille à Montpellier – Pierre Vassiliu
Montpellier et ses alentours, c’est avant tout un haut lieu des vacances au camping, où les virées à la plage de la Grande motte sont entrecoupées de sorties dans des boîtes aux noms évocateurs comme « Le Palace » ou « La Dune ». Pierre Vassiliu a connu la célébrité avec « Qui c’est celui-là ». Son personnage de playboy pervers à moustache atteint le sommet de sa carrière dans cette chanson où il nous raconte comment il emballe une minette de 16 ans en discothèque à Montpel. Ambiance #MeToo garantie.
12 - Nîmes
Nîmes – Oscar Schuster
Après cette escapade montpelliéraine torride, un peu de calme et de volupté. Aussi douce et indolente que Nîmes est bouillante, cette ballade au piano d’Oscar Schuster pose le style contemplatif, féérique et vaguement tiersenien de ce jeune pianiste berlinois, sosie non-officiel de James Blunt.
13 - Nantes
Nantes – Barbara
https://www.youtube.com/watch?v=sSv1UoETKKw
Barbara a mis quatre ans à écrire cette chanson qui sort dans l’album « Barbara chante Barbara », un de ses trois opus pour la seule année 1964. C’est l’année où décolle sa carrière avec « Dis, quand reviendras-tu » ? Dans « Nantes », elle raconte son arrivée au rendez-vous donné par son père, à l’article de la mort, qui veut la revoir une dernière fois. Elle arrive trop tard pour lui donner son pardon et faire le deuil de son enfance tragique marquée par des années d’inceste qu’elle raconte à demi-mot dans « l’aigle noir ». Une grande chanson.
14 - Nice
La promenade des anglais – Bernard Lavilliers
Outre ses engagements politiques et son cœur résolument à gauche, Bernard Lavilliers est un grand chanteur des lieux, des atmosphères et des voyages, à la façon d’un Paolo Conte en Italie ou d’un Nougaro, avec des instrumentations toujours impeccables et évocatrices. Dans « La Promenade des anglais », il rend hommage aux vieilles niçoises, séductrices passées assises sur leur banc au bord de la mer, « Dans des robes nacrées devant le thé orange / Guettant le casino qui sombre lentement / La poitrine affaissée sur des hanches étranges ».
15 - Paris
J’aime plus Paris – Thomas Dutronc
Paris a été la plus chantée de toutes les villes. Des centaines, des milliers de chansons sont consacrées à la moindre station de métro obscure, à la moindre ruelle, au moindre caillou. Si la grande majorité de ces chansons célèbrent la ville de l’amour, les ponts de Paris, la romance, le bagou du titi parisien, l’accordéon, certaines écornent l’image que s’en fait le touriste japonais. Rappelons-le s’il en était besoin : parigot, tête de veau. C’est par exemple le cas de la chanson de Thomas Dutronc, « Paris sous cloche / Ça me gavroche / Il est fini, le Paris d'Audiard».
16 - Rennes
Rue d'la soif - Saez
J'ai déjà parlé de la tragédie qu'a été la mode celtique au début des années 2000. Quand celle-ci se mélange avec l'artiste le rebelle le plus cheap des années 2000, à savoir Damien Saez, le résultat est à la hauteur du palmarès de Rennes, c'est à dire assez peu remarquable. Saez s'essaie donc à la pop bretonne pour célébrer la fameuse rue de la soif, la seule que connaissent les non-rennais et les étudiants. C'est toujours du temps qu'il aura évité de consacrer à une chanson politique.
17 - Strasbourg
Un dimanche à Strasbourg - Les Wampas
Les Wampas ont une longue tradition d'hommages ironiques aux lieux glamour : Strasbourg, Rimini, la Suisse, Nevers... Je ne suis jamais allée à Strasbourg, mais j'imagine une ville totalement morte le dimanche, quand les eurocrates sont rentrés à Bruxelles, que les énarques sont partis en week end à Paris, et que les alsaciens vaquent à leurs occupations domestiques en mangeant une bonne choucroute garnie.
18 - Saint-Etienne
Saint-Etienne – Bernard Lavilliers
Lavilliers ne pouvait pas ne pas figurer une seconde fois dans cette playlist avec cette chanson envoûtante sur le déclin industriel de sa ville de cœur. Issue de l’album « Le stéphanois » sorti en 1975. Lavilliers est né et a grandi à Sainté, dans un milieu ouvrier et syndicaliste. Il travaillera même à son tour à la MAS comme son papa (la manufacture nationale d’armes) avant de se lancer dans la chanson. Dans « Saint-Etienne », il raconte :
La misère écrasant son mégot sur mon coeur
A laissé dans mon sang la trace indélébile
Qui a le même son et la même couleur
Que la suie des crassiers du charbon inutile
19 - Reims
Viaggio a Reims, Ouverture - Gioachino Rossini
Reims n’est pas connue que pour sa cathédrale, son champagne, ses sociologues prétentieux et son ambiance tristounette. Rossini lui a consacré un opéra bouffe entier intitulé « Le Voyage à Reims » dont la première représentation a lieu en 1825. Il raconte comment, alors qu’ils se rendent à Reims pour assister au couronnement du roi – Charles X entre autres - des voyageurs se retrouvent bloqués dans une petite ville où se nouent des intrigues plus ou moins bien ficelées.
20 - Toulouse
Toulouse – Claude Nougaro
Impossible de ne pas terminer la playlist par cette chanson de Nougaro, hymne à l’amour à la ville rose. Nougaro y parle de castagne et de rugby, de briques rouges, du canal du midi. Pas un mot sur le foot, car il faut le dire : le toulousain se fout du TFC à peu près comme de son premier cassoulet.
« Nantes » de Barbara, c’est un putain de bijou. Bien joué pour cette liste en deux parties, c’était bien sympathique.