Suite de notre précédent article
Toujours sur la brêche, notre économiste de choc Urbain Mandrillon, livre la suite de son analyse
Quel choix de joueurs ? Transfert onéreux et bas salaire, ou l'inverse ? - L'AVIS D'URBAIN MANDRILLON
Dans l’économie du football, mieux vaut lâcher gros pour un petit salaire que petit pour un gros salaire. Pour quelles raisons ?
1€ en transferts (investissement) = 1,5 € en salaire en raison des charges.
La principale raison, c'est que le coût du transfert est ponctuel, s'amortit sur plusieurs années et définit également en partie la valeur de ton actif, sa fameuse valeur du marché.
Un chiffre pour fixer les idées : 1€ en transferts (investissement) = 1,5 € en salaire en raison des charges.
Alors qu'un coût de salaire est récurrent (tous les mois), et s'il est élevé plombe la valeur du joueur à la revente (car un joueur ne baisse que rarement son salaire), il dévalue clairement ton actif. Et si le joueur a plus de 26 ans, il peut même perdre de la valeur en anticipation de sa perte de valeur !
Il vaut mieux payer 15 millions pour Thauvin que d'avoir gratuitement Eto'o pour le salaire de Gignac.
Économiquement, en dehors de toute considération sportive qui viendrait changer l'équation, il vaut mieux payer 15 millions pour Thauvin que d'avoir gratuitement Eto'o pour le salaire de Gignac. La négociation du salaire devient alors un paramètre majeur de la valorisation de l'actif. C'est un des éléments qui explique qu'Amalfitano ou Gignac sont presque invendables. Et c'est ce qui a failli nous couler sous le régime Dassier / Anigo / Deschamps.
C'est ce qui fait qu'Ayew, Valbuena ou Mandanda sont toujours à l'OM.
Le corollaire de tout ça, c'est que si tu veux vraiment garder un joueur, augmente-le très fort car le nombre de clubs pouvant le payer baisse drastiquement, et sa valeur économique chute fortement en dessous de sa valeur sportive, sauf coup de folie qatari ou russe. C'est ce qui fait qu'Ayew, Valbuena ou Mandanda sont toujours à l'OM.
Encore une fois c'est en faisant abstraction de la valeur économique de l'apport sportif, qui est majeur.
Urbain Mandrillon.
