LA CHRONIQUE A NANARD : Deviens un supporter de l'OM fréquentable ...

Footix Ronaldo

 

« En Coupe d’Europe, moi, je soutiens toujours les clubs français. Il ne faut pas tout mélanger !!! ».

Si toi aussi, supporter marseillais, tu es complètement hermétique à cette phrase souvent ressassée par nos amis footix, je vais te donner quelques astuces pour enfin pouvoir finir une soirée de Coupe d’Europe sans te faire traiter de fanatique borné, d’incurable frustré ou d’exécrable jaloux.

La première de ces astuces est bien évidemment de ne JAMAIS regarder réellement le match de l’équipe française en question. Comment pourrais-tu sinon résister à cet incontrôlable plaisir sadique que provoque la vision de la mine défaite d’un président Aulas, de la rage d’un Sirigu aux fraises, de l’énervement hystérique d’un René Girard ou de la détresse des Ultras Marines ? Alors, si tu es coincé devant la télé, arrange-toi pour détourner le regard, pour penser à autre chose, pour trouver un sujet de conversation déviant.

La seconde de ces astuces est de réaliser une série de calculs savants pour se convaincre qu’un bon résultat d’un club français est éminemment favorable au seul club qui t’importe, puisqu’il rapporte des points UEFA à la France et te permettra sans doute de revoir plus tôt et dans de meilleures conditions l’OM en Coupe d’Europe. Pour tenir tout le match, essaie de jeter un coup d’œil de temps en temps aux résultats des clubs russes et portugais … ainsi distrait, tu suivras par la même occasion le premier conseil que je t’ai donné.

La troisième est quasiment bouddhiste car c’est un mélange de compassion et d’altruisme. Compassion car tu veux éviter la douleur aux êtres aux goûts footballistiques douteux mais qui te sont quand même proches sous un aspect ou un autre. Altruisme quand tu leur souhaiteras et partageras leur bonheur, parfois le seul dans des semaines de grisaille et de souffrance.

La dernière, c’est de te dire que l’important au final, c’est que les autres clubs français n’aillent pas au bout de la compétition européenne. Après tout, qu’ils fassent des quart ou des demi-finales à gogo, des matchs à enjeux, à prolongations même, où ils perdront des forces physiques, de l’influx mental et peut être même quelques joueurs sur blessure. Si ça peut donner lieu à une bonne défaite le week-end suivant en L1, compétition où tu pourras laisser libre cours à ta détestation, c’est finalement une bonne affaire.

Bien entendu aucune de ces astuces ne peut fonctionner en cas d’humiliation … en effet, à partir du moment où le score est acquis pour l’adversaire, tu ne pourras jamais réfréner cet intense bonheur du but supplémentaire, celui qui vexe, celui qui corse une addition déjà salée, celui qui va te permettre le lendemain de chambrer sans vergogne. Alors, à partir de 3 buts d’écart, laisse toi aller et exulte comme tu le souhaites et comme tu en as bien le droit … car au fond, mis à part une nationalité qui, au regard des effectifs alignés sur la pelouse, n’est qu’une façade, ton club fétiche n’a décidément franchement rien de plus en commun avec un autre club français qu’avec un autre club européen.

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