Samedi Dimanche

, dans le cadre de l'Etrange Festival, je me suis rendu à la nuit Sushi Typhoon, du nom d'un studio récemment créé et supposé regrouper tous les films japonais un peu ...
autres, afin de faciliter leur vente à l'International ("
C'est pour l'exportation en France" diraient les inconnus). Démarche un peu contestée et sûrement très contestable, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. D'ailleurs, vous pensez déjà qu'il n'y a pas grand chose qui va vous intéresser dans le post qui s'ensuit, et il n'est pas impossible que vous ayiez raison.
Le programme de la soirée, c'est quatre films à la suite, après une brêve introduction par un type chauve. Au début une simple avant-première avec Yumiko Hara, "star" du premier film de la soirée et accessoirement ancien top-model.
Et puis.
Et puis débarque Yoshihiro Nishimura en slip traditionnel et avec un faux foetus en guise de fronde, il balance des sushis en plastique dans l'auditorium, improvise un shifumi pour distribuer les six t-shirts qu'il a ramené avec lui et puisqu'il y aura finalement huit vainqueurs, qu'à cela ne tienne, deux heureux élus auront gagné le privilège de lui enlever son slip, à lui et son pote le présentateur chauve. A quelques pas de là, la traductrice prononce le mot
bite. Soudain le spectre de Mickaël Youn, et la désagréable impression d'un japonais hystérique qui fait le japonais hystérique pour rassurer un parterre d'occidentaux dans leurs clichés sur les japonais hystériques.
Car Nishimura est surtout le réalisateur du premier film diffusé, un certain
Helldriver (rien à voir avec le récent film
starring Nicolas Cage, même si le scénar, la mise en scène et le jeu d'acteur en ont l'étoffe). Le film s'ouvre sur un voyou qui va à la pêche aux zombies, car ceux-ci ont sur le front une protubérance qu'on synthétise en une drogue de première catégorie. Il finit par se faire déborder, grimpe tant bien que mal au sommet d'une pyramide de zombies qu'une voiture tombée du ciel vient faire s'effondrer. A son volant l'héroïne se précipite sur le chef de la meute, un espèce de zombie-girafe qu'elle escalade en faisant du pole-dancing autour de son cou

puis décapite à l'aide de son épée tronçonneuse, forcément.
Passé ce flash-forward introductif, on retourne aux origines de l'infection, et on retrouve notre héroïne, une dénommée Kika, en écolière qui rentre chez elle et tombe sur sa mère et son oncle, ils sont en train de dévorer son père et de faire des steaks avec ses cuisses. Normal. Puis sa mère, sur le point de la tuer, se fait transpercer sur une météorite, arrache le coeur de sa fille pour remplacer par le sien, se fait emprisonner dans une aura d'ambre et hop, six millions de zombies. Le Japon est coupé en deux, la zone zombifiée retenue derrière un mur de pierre, et je commence à me sentir vraiment trop vieux pour ces conneries. Pendant ce temps-là l'armée, qui prépare un coup d'état pour renverser un premier ministre pro-zombies (car ils sont considérés par
certains comme des membres à part entière de la société japonaise), donne à Kika un coeur artificiel et un arsenal de guedin afin de tester l'efficacité d'une milice entièrement constituée de soldats de ce type, et l'envoit de l'autre côté du mur.
Et alors, à partir de la, c'est la teuf les amis, c'est la guez-mer ty-par, c'est une orgie scénarisée par vinceglutenz, à base de voitures-zombies (!), de cunilingus zombies (!!) de batteurs zombies qui home-runent des têtes zombies (!!!) et même d'avions-zombies porte-ogives nucléaires ((!!#?) + (!$?*))². Alors moi je vais vous dire, je ne suis pas homme à me sustenter de si peu, j'ai passé l'âge de trouver mon compte dans des idées outrancières qu'on empile comme des jeunes spartiates prépubères dans la chambre à coucher de Frédéric Mitterrand, mais alors là wahou, sous ses dehors de geekerie nanarde ultra-gore pour videoclub - le budget est bien entendu ridicule, il s'agit en fait d'un objet très solide, bien sûr débile et pas très bien écrit mais reste globablement maitrisé, et traversée d'une énergie punk authentique tout à fait électrisante. Le brouillon des
bébés de la consigne automatique doit ressembler à quelque chose comme ça. L'ambiance de la salle, super réceptive, a bien aidé à rendre l'expérience aussi marquante j'imagine, reste un film super estimable, bizarrement.
Je sors prendre un café, croise Nishimura la bite à l'air qui signe des autographes, avant de rejoindre la salle pour s'excuser du film qui va suivre, nous suppliant de rester ensuite car "les deux derniers sont bien meilleurs". En effet,
Alien vs. Ninja est beaucoup moins intéressant que son titre. A part des chorégraphies de qualitay, dont une qui met en scène une ninjette en cuir dans des poses ultra-lubriques, rien ne dépareillerait dans un des sous-Predator que diffuse régulièrement NRJ 12.
Quel dommage que cette erreur de programmation soit venue plomber l'ambiance! Car le troisième film était en effet excellent. Adaptation d'un sentaï (c'est à dire une série du genre X-Or, Bioman, Shariban, etc) n'ayant pas fait le chemin jusqu'en France,
Karate Robo Zaborgar est un délicieux hommage parodique à la série et au genre, son ouverture sidère les quelques téméraires encore en place. Il est vrai qu'elle à de quoi sidérer. Un cadre costarisé se fait aspirer son adn par un super robot à bouche de cochon, et là la musique du générique se lance, Sigma! Sigma! et t'as
Zaborgar y débarque et il le défonce! il a un bête de mode Muay Thai où il se tape sous fond de musique traditionnelle, dans ses shoes y'a deux demi-voitures qui peuvent s'imbriquer et son hélico-espion est du tonnerre. Putaaaaain mais c'était vraiment dingue en fait! Y'a des terrains vagues/immeubles en construction/parkings déserts à tous les coins de rue, il affronte une voiture-bouledogue et même des meufs qui font du foot américain et qui ont un dragon volant dans la chatte.
No shit.
En plus le film ose une figure hyper couillue, putain j'ai un trou là
THAT'S WHAT SHE SAID, comment ça s'appelle quand tu fais des ellipses, voilà putain c'est ça le mot une ellipse! ben le film il ose une ellipse de vingt-cinq ans bien bien couillue, et tu bascules dans du crépusculaire mignon, avec des gros robots en bikini quand même faut pas déconner. Tu l'as remarqué, je pense à ce film et toute l'euphorie qui sommeille en moi ben elle s'embrase.
Big Up enfin à la vision bien traumatisante du père du héros qui donne le sein à son fils #ahouais #okay
Et puis, enfin, il est 7h30 du matin, tu commences à avoir sévèrement envie de pioncer, et voilà Tak Sakaguchi (héros de l'immense
Versus, mon amour de jeunesse) sur ton écran, dans le rôle titre du
Yakuza Weapon, un mec bien chtarbé qui surjoue comme un karateka reconverti acteur après un rôle de figu. dans Palace! Le film est pas gégé mais l'exécution est correcte. L'histoire de Shojo un fils de yakuza qui revient de la guerre pour découvrir que son père est mort et le clan aux mains de son rival. A partir de là, ben, il va chercher à lui mettre sa race. Sauf qu'à un moment c'est lui qui prend sa race, et là une espionne su.per. bo.nnasse va le sauver et en faire Yakuza Weapon, un super tueur au service du gouvernement. Concrètement, son bras se transforme en gatling, et il peut charger son genou gauche avec des roquettes. Y'a un plan-séquence bien foutu qui est là pour la pose mais le vrai morceau de bravoure, c'est quand Shojo affronte son ancien meilleur ami, qui se trimballe avec le cadavre de sa soeur elle aussi transformée en arme à feu. Même qu'à un moment il la prend en levrette et ses coups de rein font office de gachette. Voilà Voilàààà.
Bref, une soirée ma foi bien sympathique, bonne ambiance dans la salle et, à l'exception de quelques connasses délurées et d'un ayatollah qui ne jurait que par
Robo Geisha, pas trop de geek relous trop à fond dans leur trip
