A propos du Douanier, pour ceux qui veulent un autre son de cloche
Bon, je la refais. Il y a depuis que RLD est proprio de l'OM grosso modo une résistance du club à toute forme de contrôle. Roussier, Marchand, Dubiton, Ceccaldi, de la Brosse se sont fait éjecter. Ce qui change cette fois ci, c'est que depuis le procès des comptes de l'OM, RLD a compris qu'il fallait que le contrôle soit plus serré, sinon il se retrouvait à la 6e chambre du tribunal correctionnel. Donc il a mis Veyrat en directeur général, avec obligation que tous les contrats de joueurs soient co-signés par Veyrat et Diouf. Il a mis Labrune en président du conseil de surveillance et président d'Eric Soccer. C'est depuis ça que Diouf hurle qu'on l'assassine, que Paris joue les Big Brother par rapport à ce que fait Marseille.
Or, de fait, la marge de manoeuvre de Diouf reste quasiment entière. Les contrats de joueurs sont co-signés, c'est la seule nouveauté, la moindre des choses quand on sait que les procédures judiciaires dans ce secteur pullullaient. Donc, Diouf continue à faire ce qu'il veut, par exemple le départ de Gerets alors que RLD voulait le garder.
De quoi il se plaint. Qui l'a empêché de prendre Cisse en prêt une saison puis de le faire signer 5 ans à 400.000 euros par mois. Qui l'a empêché de prendre Zenden deux ans à 260.000 euros par mois ? Quand le conseil de surveillance lui a dit que c'était plutôt cher payé, il a répondu ça: c'est le salaire qu'ils avaient à Liverpool. C'est à dire qu'il n'a pas pas négocié.
Quand il dit que que le conseil de surveillance l'étrangle, c'est énorme. La seule réaction qu'a pu avoir le CS, c'est de dire à Diouf à propos de Cissé qu'en général quand les joueurs français partaient en Angleteterre ils gagnaient un max plus. Mais que le contrepartie, ça devait être que quand un joueur français revient d'Angleterre, il devrait gagner moins. Et ben là non. Liverpool ne voulait pas de Cissé, il y avait donc là clairement espace à négocier. Résultat, il palpait 400.000 chez les Reds, il a 400.000 à l'OM. Le problème de l'OM, c'est que son président est un ancien agent et qu'il réfléchit toujours en agent, du côté des joueurs. Sauf qu'il est censé être gestionnaire, mais qu'il s'en tape du moment que les comptes sont à l'équilibre. Cela veut dire qu'au club, il faut en permanence trouver des recettes pour compenser les dépenses du président. Le budget est devenu énorme (126 millions la saison dernière) mais il n'y a aucune marge.
La première phase de la Ligue des Champions, c'est 15 millions d'euros. Mais comme le président est bon enfant, il y a, comme l'année dernière, 8 millions d'euros qui sont déjà partis en fumée: primes de qualifs' en LDC + contrats avec les clubs qui ont vendus des joueurs à l'OM et qui ont inscrit un bonus en cas de qualif' en LDC.
En résumé, Diouf ventile le pognon, les autres rament pour compenser et quand on lui parle de conseil de surveillance, il se drape dans sa dignité en expliquant qu'on atteint à son honnêteté. C'est à dire qu'il est à peu près tout sauf un gestionnaire, mais que quand quelqu'un veut gérer, c'est un flic. A part irresponsable, je ne vois pas d'autre définition.
Juste un rappel sur le débat Marseille-Paris qui enflamme. Les deux présidents qui ont ramené le plus de titres à l'OM, Marcel Leclerc et Bernard Tapie étaient basés à Paris.
Pour le reste et sur Pape Diouf. Ses difficultés actuelles, le risque qu'il encourt d'être viré, provient en grande partie de son comportement. Lorsqu'il assène que c'est lui qui a le pouvoir, il oublie tout simplement d'où il vient. Sa nomination en juin 2005, c'était une idée de Louis Acariès avec son fameux consensus. L'idée, à quelques mois du procès des comptes de l'OM, c'était de présenter une vitrine légale du club et Acariès a estimé que Diouf avait le profil.
La deuxième raison, tout juste derrière, mais derrière quand même, c'est qu'en tant qu'ancien agent, Diouf avait un savoir faire qui lui donnait une compétence dans le domaine sportif.
Une solution qui convenait à RLD, lequel pensait qu'entre le conseil de surveillance et De La Brosse le DG, l'attelage entre le sportif (Diouf) et les gestionnaires allait tenir.
Le problème, c'est que Diouf s'est embrouillé avec De La Brosse, lequel a eu le malheur de vouloir avoir la co-signature sur les transferts, alors que bien qu'il soit directeur financier, il n'avait aucun contrôle là dessus. Pétage de plomb de Diouf et Anigo, il s'est fait traiter de chevalier blanc, de zorro dans des envolées outragées.
C'était en octobre 2005, à cinq mois du procès des comptes de l'OM et l'initative de De la Brosse était pour le moins sensée vu les précédents au club. Or, c'est De la Brosse qui a été viré, Diouf s'est senti le seul maître à bord. En mars 2006, il y a eu le match des minots au Parc, Diouf est devenu le héros des groupes de supporters et c'est à partir de là qu'il s'est senti intouchable.
Pourquoi il a pété de nouveau les plombs à partir de l'automne dernier ? Parce qu'il a compris que RLD était en train de resserrer les boulons. En particulier lorqu'il a appelé RLD pour lui dire que Labrune lui cassait les bonbons et qu'il devait le virer. Résultat ? RLD a appelé Labrune dans la foulée pour lui annoncer qu'il le nommait président d'Eric Soccer...
Pourquoi Diouf a pété les plombs au moment de l'interview de RLD dans l'Equipe en janvier dernier ? Parce que RLD disait publiquement ce qu'il avait préconisé et fait un mois plus tôt, mais qui était resté en interne. A l'assemblée des actionnaires il avait fait savoir trois choses. Il fallait resserrer les coûts financiers, obtenir une des deux premières places en L1 et un titre. Et il fallait respecter la hiérarchie interne.
Trois trucs s'adressant directement à Diouf, en particulier le dernier. Après avoir nommé Labrune au conseil de surveillance en janvier 2008, un mois plus tard il nommait Veyrat , un autre homme à lui, en tant que DG. Et en décembre 2008, RLD décidait que Veyrat co-signerait tous les contrats à l'OM.
C'est ce contrôle progressif que Diouf ne supporte pas. Il n'a pas compris que le système qui avait été mis en place par Acariès consistait à ce qu'il s'occupe du sportif, de la représentation du club et pas de la gestion. Il n'a pas eu l'intelligence de savoir rester à sa place et d'écouter ce que voulait RLD.
Dépenser oui, mais pas n'importe comment, par exemple en surpayant ceux qui étaient remplaçants. Et que si les budget devait passer de 95 à 126 M€ pour couvrir ses dépenses, il fallait qu'il y ait un titre au bout.
Si on ajoute le fait que RLD a appris dans l'Equipe que Gerets partait, que Diouf a séché la réunion du surveillance qui doit faire le bilan de la saison écoulée et prévoir la prochaine, qu'en s'en prenant à Labrune, en fait il s'en prend à celui qui l'a nommé et que RLD pense qu'il profite de sa maladie pour montrer ses muscles, tout ça veut dire que Diouf n'est pas au mieux. On me chicane quand je parle de son ego. C'est pourtant sans doute ce qui va le perdre.
--------------------------------------------------------------------------------
Si ma prise de position est radicale c'est qu'ici, je laisse aussi aller ma part de supporter. Une prise de position personnelle ? Cela fait plus de vingt ans que je connais Pape Diouf, j'ai connu le journaliste, l'agent et maintenant le président. Je l'ai vu évoluer et son ego se développer à vitesse grand V.
Ce qui en soi n'est pas un problème, sauf quand cela explique ce qui se passe actuellement. Je vais le redire pour la énième fois, la situation est la suivante. Diouf zappe quasiment en permanence le conseil de surveillance, il pourrit Labrune comme il avait pourri De la Brosse et El Glaoui à la fin. C'est à dire ceux qui ont l'outrecuidance de lui demander de faire état de son action et de son bilan. Soit le fonctionnement classique d'une société. C'est à dire que Diouf accepte le salaire qui lui est versé par la société mais pas ses règles de fonctionnement. C'est difficilement admissible. Encore un fois, dans toute autre société, il aurait pris un coup de chausson.
A part ça, j'aurais voulu entendre le Diouf d'il y a 20 ans si Tapie lui avait interdit de parler aux joueurs...
Il n'y a pas un dossier où le conseil de surveillance peut court-circuiter Diouf. C'est la fable qu'il veut faire croire. Dans l'Equipe Mag samedi , il expliquait qu'avec El Glaoui au conseil de surveillance, tout roulait. Sauf qu'en 2007, quand il était en guerre contre de la Brosse, il disait qu'il y avait des clans, des "alliances mondaines" au conseil de surveillance présidé par El Glaoui. Le problème de Diouf, c'est le mot "surveillance".
La constante, c'est quand même qu'à chaque fois qu'un mec veut contrôler ce qui se passe au club au nom de l'actionnaire, rue négresko puis à la Commanderie, ils couinent comme des putois. Il y a eu Dubiton, Ceccaldi, De la Brosse et maintenant Labrune. Diouf a eu la peau de de la Brosse, il essaie d'avoir celle de Labrune et il casse les bonbons de Veyrat, le DG. Diouf fait tout ce qu'il veut au club, il a tous les pouvoirs. Et il se comporte comme un coq dans un poulailler. Dès que quelqu'un fait mine de vouloir contrôler ce qui se passe au club, ce qui est le fonctionnement normal d'une société, il hurle au renard. Diouf a pété les plombs, dans n'importe quelle boîte, il aurait pris un coup de chausson. Il joue le fait que RLD ne va pas oser le virer vu ses résultats sportifs, ça passe ou ça casse...
Ce qui est là est l'éclairage "objectif".
Plus personnellement, on a quand même l'impression que le Douanie est un cousin de simatante...
