VAHID HALILHODZIC n’a pas compris pourquoi ses joueurs n’ont plus joué une fois en supériorité numérique.
« APRÈS CHELSEA, vous avez déclaré avoir honte de votre équipe, quel est aujourd’hui votre sentiment ?
– C’est une déception énorme. On a cru un moment à l’illusion et on a vu la réalité. On a été un peu déstabilisés après la sortie de Modeste M’Bami, on a ensuite eu du mal à rentrer dans le match, on s’est réorganisés et malgré un premier but encaissé de manière un peu naïve, on a su réagir. <span style='color:red'>Il y a aussi eu la blessure de Coridon qui a mal pris un ballon. Il ne s’est pas senti très bien mais je l’ai laissé sur le terrain car je ne pouvais pas le remplacer</span>

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– Comment expliquez-vous que votre équipe ait pris deux buts alors qu’elle jouait en supériorité numérique ?
– Je ne sais pas ce qui s’est passé dans la tête des joueurs. C’est difficile à expliquer, ils se sont arrêtés de jouer. On a pourtant eu la possibilité de faire quelque chose <span style='color:red'>mais ils n’étaient pas tétanisés mais complètement hypnotisés</span>

. J’ai vu des joueurs qui regardaient, qui ne savaient pas où ils devaient aller. Dans une compétition comme la Ligue des champions, chaque défaillance mentale, chaque défaillance tactique est suivie d’une gifle. Mais c’est difficile d’expliquer pourquoi les joueurs se sont arrêtés de jouer alors qu’ils étaient en supériorité numérique.
– Vous considérez-vous responsable de cette élimination ?
– Le premier fautif, c’est l’entraîneur. Mais ce n’est pas facile de trouver les mots pour justifier cette désillusion. Ce soir, je le répète, c’est une gifle énorme. Après un départ catastrophique dans cette compétition, on a pourtant su remotiver les joueurs avec quelques matches de haut niveau contre Porto et à Chelsea. Cette équipe n’a cependant ni l’expérience ni la qualité nécessaire pour faire quelque chose dans une telle compétition.
– Vous aviez pourtant une occasion en or de vous qualifier pour les 8e de finale ?
– Nous nous sommes créé nous-mêmes l’illusion de nous qualifier. Mais nous finissons 4e de notre poule, la plus dure et on ne méritait pas autre chose. On a raté l’occasion de réaliser un exploit. Je dois aussi remercier la Ligue de ne pas avoir programmé notre match contre Lille le vendredi et de l’avoir laissé au samedi. Mais bon, ce soir, nous n’avons pas d’excuses .
– Regrettez-vous de ne pas avoir proposé un jeu plus offensif ?
– On a joué quand même avec deux attaquants plus un milieu offensif. Ce n’est pas le nombre d’attaquants qui compte. Regardez Moscou ne jouait qu’avec un attaquant et nous a posé beaucoup de problèmes dans le jeu. Nous n’avons pas su trouver le niveau suffisant pour aller les presser haut et jouer vers l’avant. Je le répète, on n’a pas un effectif suffisamment riche en qualité et en quantité pour faire quelque chose dans cette Ligue des Champions. On a complètement raté ce match et c’est la meillerue équipe qui a gagné.
– Quelles sont désormais les ambitions du PSG ?
– Il nous reste trois compétitions. Il faut redonner le moral au groupe qui est atteint profondément. Ce ne sera pas facile du tout, il faut continuer de travailler, de ressouder. Je suis triste pour les supporters mais dans cette Ligue des Champions, nous ne méritions pas de faire mieux.
– Avez-vous envisagé de remettre votre démission ?
– Je sais le travail que je fais au PSG, je vais continuer jusqu’au bout, je ne vais pas quitter le club. Au PSG, il faut de l’ambition et je n’ai jamais pensé partir. Comptez sur moi pour remobiliser cette équipe.
– Certains joueurs, comme Modeste M’Bami, ne semblent cependant plus adhérer à votre discours.
– <span style='color:red'>Écoutez, je sais pourquoi M’Bami a fait ça. Mais avec moi à la tête du PSG, il n’y aura plus jamais, écoutez-moi bien, plus jamais de chantage</span>. »
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FRANCIS GRAILLE, le président du PSG, est en colère. Il annonce du changement lors du mercato d’hiver.
Francis Graille s’est longuement exprimé, hier soir, dans la zone mixte du Parc des Princes. Marqué par la défaite, il se sent « humilié ». Désormais, il attend que tout le monde assume « ses responsabilités ». S’il se place aussi dans la liste et n’épargne pas non plus Vahid Halilhodzic, il s’en prend surtout aux joueurs. Selon lui, Halilhodzic n’est pas menacé.
« QUE RESSENTEZ-VOUS après cette défaite ?
– C’est un cauchemar, humiliant. (Il réfléchit et reprend.) Je ressens une grande humiliation et je peux comprendre que les 40 000 personnes présentes se sentent également humiliées. Quand on voit son public siffler son équipe et applaudir l’adversaire, c’est dur, très dur. Mais les Moscovites le méritaient. Je n’ai pas de mots assez forts pour exprimer ma peine.
– Etes-vous en colère ?
– Je suis en colère devant le manque de réaction des joueurs. Moi, j’ai de l’orgueil. Mais ce soir, je n’ai pas vu d’orgueil sur le terrain. Sans orgueil, on n’arrive à rien. Maintenant, il faut rebâtir. J’ai aussi une pensée pour Modeste (M’Bami). Il sera opéré demain matin (ce matin) et ne sera pas là pendant plusieurs mois. Désormais, il faut que tout le monde assume. Je vais voir qui est capable de le faire.
– Cette défaite représente aussi une grosse perte économique…
– On ne va pas commencer à regarder l’aspect économique. Ce n’est pas un ou un million et demi d’euros qui changent vraiment les choses. Perdre avec les honneurs aurait été moins grave que perdre comme on l’a fait ce soir. Ce n’est pas avec 1,5 million d’euros que l’on va retrouver notre honneur.
« Vahid n’est pas menacé »
– Attendez-vous le marché hivernal des transferts pour apporter des modifications profondes à l’équipe ?
– En tout cas, on ne restera pas inactif. J’aurais aimé vivre une trêve plus douce. Elle sera forcément agitée.
– Pensez-vous qu’une telle défaite constitue une faute professionnelle ?
– (Il réfléchit plusieurs secondes.) On en reparlera.
– Le public a encore demandé votre démission. Quelle est votre réaction ?
– Etre président du PSG, c’est dur. Mais ça, je le savais avant de l’être. Personne ne m’a forcé à venir. Moi aussi, j’assume et je peux comprendre que le public en ait marre. <span style='color:red'>Si j’étais certain que ma démission arrange les choses, je la donnerais demain. Mais sans forfanterie de ma part, je pense pouvoir être encore utile</span>.
– <span style='color:red'>Vahid Halilhodzic est-il menacé ?
– Il y a un match dans quatre jours, on ne va pas commencer à se poser des questions de cet ordre</span>.
– Cela signifie-t-il qu’après le match à Sochaux, dimanche, il pourrait l’être ?
– Ce soir, Vahid n’est pas menacé. Tout le monde devra assumer, lui aussi. Mais je le dis et je le répète, ce n’est pas une histoire de fusible. Ce soir, il y avait onze joueurs sur le terrain et moi, je n’ai pas vu la volonté d’aller au bout des choses. C’est d’abord aux joueurs d’assumer.
– Le PSG est douzième en Ligue 1, il est éliminé en Ligue des champions. On est loin de vos objectifs de début de saison…
– Mais des objectifs, il en reste. On ne va pas lâcher le Championnat, il y a la Coupe de la Ligue et une Coupe de France à conserver. On ne va pas tout jeter ce soir. Mais on repart de très loin.
– Venez-vous de vivre la soirée la plus difficile de votre présidence ?
– C’est la journée la plus sombre, oui. On perd Modeste, on perd notre jeu, on perd notre honneur… Devant des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs, on s’est ridiculisés. On avait donné tellement d’espoir aux gens que la déception en est encore plus grande. »