C’est un grand joueur, un monument même, qui a décidé de prendre une route différente de celle de l’équipe de France. A 32 ans, Lilian Thuram dit stop aux Bleus pour désormais se consacrer pleinement à son club, la Juventus Turin. Dans un entretien accordé au quotidien L’Equipe, l’ancien monégasque a justifié sa décision. Sage et réfléchie. A l’image de l’homme. «Après l'échec de la Coupe du monde 2002, je n'étais pas sûr de vouloir continuer. J'en avais discuté avec Jacques Santini, qui m'avait conseillé de ne pas précipiter les choses. (…) Le maximum que je pouvais offrir à l'équipe de France, je le lui ai donné.»
Thuram suit Desailly
Lilian Thuram ne vivra donc pas sous l’ère Domenech, lui qui a connu trois sélectionneurss différents (Aimé Jacquet, Roger Lemerre et Jacques Santini) préfère tourner la page plutôt que de s’accrocher à la tunique bleue. Après son capitaine de route aux 116 sélections, Marcel Desailly, le défenseur latéral désormais historique des Bleus décide de laisser la place aux jeunes afin de préparer l’avenir et la Coupe du monde 2006. Quoi qu’il en soit, les fidèles supporters des Bleus et même les autres ne sont pas près d’oublier le numéro 15 du défenseur.
Lilian Thuram en équipe de France c’est 103 sélections, une Coupe du monde (1998), un Championnat d’Europe (2000) et une Coupe des confédérations (2003). Le Guadeloupéen a connu sa première cape en Bleu à Bordeaux, un 17 août 1994. En amical face à la République tchèque, Aimé Jacquet décide de le lancer dans le grand bain. Aligné d’entrée, le Monégasque vit une première sélection mouvementée puisque les Bleus sont menés 0-2 avant que Zinedine Zidane, lui aussi sélectionné pour la première fois, ne remette les pendules à l’heure. Thuram s’installe chez les Bleus et va définitivement déloger Jocelyn Angloma de son poste d’arrière droit durant l’Euro 1996. La France atteint les demi-finales. L’histoire de Lilian est en marche.
Le 8 juillet…
Utilisé à un poste qu’il n’apprécie que très modérément, celui qui a été élu meilleur défenseur central de la Serie A avec Parme ne cessera de revendiquer un placement axial. Paradoxalement, c’est de son couloir droit qu’il écrira sa propre légende et celle des Bleus. Comme un certain 8 juillet. Le jour où Lilian dit être né. L’équipe de France joue sa demi-finale de Coupe du monde face à la Croatie. Menés 0-1 d’entrée de deuxième période, les futurs champions du monde et Lilian Thuram se révoltent. Quelque peu passif sur l’ouverture du score croate, le latéral égalise dans la foulée et donne la victoire aux hommes de Jacquet une vingtaine de minutes plus tard. Une frappe enroulée du gauche qui ne laisse aucune chance à Drazen Ladic. Deux buts, les deux seuls de sa carrière internationale, qui propulsent l’équipe de France en finale. La suite on la connaît. Le titre suprême suivi de l’Euro 2000 et enfin des deux échecs de 2002 et 2004. Deux ratés de trop pour Lilian Thuram qui préfère partir et laisser la place aux jeunes. Honnête envers lui-même et les autres, l’ancien parmesan s'en va. Salut et encore merci pour tout.
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Bravo pour tout
