Dans le VSD de cette semaine, un article intitulé : "OM, l'odieuse machination".
" Révélation. Comment les dirigeants cherchent à piéger l'ex-entraineur"
" Pour éviter de lui payer ses indemnités, les dirigeants de l'OM accusent Alain Perrin de harcélement sexuel et en appellent à Foucault.
Jeudi 10 juin 2004. Conseil des Prud'hommes de Marseille. Coup de tonnerre : Henri Labi, l'avocat de l'OM, révèle les motifs du licenciement du Manager Général, Alain Perrin : harcélement sexuel sur plusieurs employées, exhibitionnisme sur son lieu de travail et défaut d'information de l'employeur.
Fautes graves selon le code du travail.
Les faits remonteraient à un soir de novembre 2003. A la Commanderie, des jeunes mineurs en apprentissage auraient surpris Alain Perrin en fâcheuse posture avec une certaine S, employée du club.
Le 14 janvier, Christophe Bouchet annonce le limogeage d'Alain Perrin lors d'une conférence de presse organisée dans la plus grande précipitation.
Version officielle : les résultats sportifs du club phocéen l'obligent à se séparer de son entraineur.
Pourtant, 9 jours plus tard, au cours de l'entretien préalable, l'ancien coach troyen apprend qu'il est relevé de ses fonctions en raison de sa supposée relation avec S.
Alain Perrin nie tout en bloc. Lors des conciliations, Christophe Bouchet lui propose un arrangement : 600.000 euros d'indemnités. Si Alain Perrin accepte, l'accusation de harcélement sexuel sera à jamais jetée aux oubliettes.
En cas de refus, il prend le risque de voir cette histoire se répandre sur la place publique.
Droit dans ses bottes, il refuse la proposition du président. Il s'en explique dans l'Équipe : "Je n'ai pas peur de la vérité. Sinon, j'aurais touché l'argent que l'on me proposait pour pouvoir partir tranquillement".
S'il n'y a pas de fautes graves, l'OM devra verser la totalité des salaires dus jusqu'à la fin du contrat, en juillet 2005. Sans oublier les 6 mois supplémentaires prévus par la loi en cas de rupture unilatérale.
Alain Perrin réclame donc 4,5 millions d'euros.
Problème, le club est financièrement exsangue. Pour justifier les fautes graves, Christophe Bouchet doit trouver une caution morale.
Ce sera Jean-Pierre Foucault. L'animateur de TF1 est aussi le président de l'Association OM en charge de la gestion du centre de formation.
Devant le conseil des Prud'hommes, Me Labi déclare :"On ne peut remettre sa parole en doute, c'est quelqu'un que l'on peut croire parce qu'il a la Légion d'honneur".
Le 27 janvier 2004, la star de la télé entre en scène. Ce jour-là, Christophe Bouchet lui adresse un courrier avec la mention "confidentielle et personnel". Il lui indique que cette affaire "nauséabonde" pourrait entacher la bonne réputation du centre. Il écrit : "je souhaiterais clarifier ce qui s'est passé. Te serait-il possible de mener une enquête discrète et rapide auprés des jeunes témoins de la scène, afin d'établir si la position, la durée et les gestes de M.Perrin laissent un doute sur ce qu'il était en train d'accomplir ?".
Le 5 février 2004, le présentateur qui fait gagner des millions se transforme donc en inspecteur de la Brigade mondaine de l'OM avec pour seuls informateurs les jeunes du centre de formation.
Un membre important de l'association s'inquiète de ce procédé : " je suis plus que réservé sur l'opportunité d'aborder, sans aucun encadrement, des questions aussi délicates auprés de mineurs. Je ne sais pas si Alain Perrin était dans une posture indécente, mais dans ce cas précis, Bouchet et Foucault ont eu, eux, une attitude indécente ".
La vedette du petit écran mène ses recherches à charge, à aucun moment il n'informe Alain Perrin de sa mission ni ne l'entend.
Le 9 février 2004, il rédige le compte rendu de ses investigations. Selon J-P Foucault, les jeunes auraient uniquement évoqué des "attouchements énergiques".
Le 16 février 2004, dans la lettre de licenciement, Christophe Bouchet écrit à son ex-entraineur :"vous n'avez pas contesté ce récit(...). Il semble que vous n'ayez pas pris la mesure de ces faits reconnus, réitérés, déplacés, inconvenants, accompagnés de paroles, mais aussi de gestes, de placages contre le mur, de tentatives de baisers , de caresses, d'allusions grivoises (...). La description même du harcélement sexuel (... )"
Etonnant: ce genre de délit relève du pénal, or aucune plainte devant la justice n'a été déposée à l'encontre d'Alain Perrin.
De plus, la salariée concernée pratique des sports de combat, avec des titres obtenus au plus haut niveau. Elle refuse de reconnaitre une liaison qui n'a jamais existé.
Dans Marseille l'Hebdo, elle confie :"Il a eu un geste affectueux envers moi. Des enfants étaient à la fenêtre. Mais à cet âge, on confond tout".
Elle ne signera donc pas le document soumis par huissier à la demande de Christophe Bouchet.
Les parents des jeunes joueurs du centre refuseront également de signer à l'un des avocats de l'OM des attestations destinées à mettre en cause Alain Perrin.
Le 15 juin 2004, l'ancien entraineur assigne pour atteinte à la vie privée l'OM, Christophe Bouchet, Philippe Piola, le directeur général à l'époque des faits supposés, et J-P Foucault devant le tribunal de grande instance de Marseille. Il leur réclame 1 million d'euros "in solidum".
Pour la première fois, le nom du présentateur de TF1 est cité dans une affaire liée au club de sa ville.
Soucieux avant tout de son image, il saisit dans les heures qui suivent son avocat.
Interrogé par VSD, il n'a pas souhaité répondre à nos questions : "je ne vais pas régler mes problèmes dans les journaux". Preuve qu'il existe bien un problème...
J-P Foucault a-t-il été piégé par Christophe Bouchet ? Chacune de leurs lettres portait la mention "confidentiel".
En les versant au dossier, l'avocat de l'OM a entrainé la perte de cette confidentialité. Un des proches s'interroge sur le rôle de l'animateur vedette : "Tout cela ressemble à une mise en scène machiavélique. Dans le meilleur des cas, Jean-Pierre est une victime. Dans le pire, il est le complice actif d'une opération menée pour déstabiliser Perrin".
Enfin, comment va réagir Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille ?
J-P Foucault est son représentant officiel au sein du club. A l'Hotel de Ville, il se murmure que l'ancien ministre en a assez de ces histoires à répétition. Une affaire qui cette fois-ci dépasse le cadre des malversations sur les transferts mais touche un domaine à la valeur inestimable : celui de l'honneur d'un homme sali par la rumeur et les intérêts financiers d'un club".
Merci Andoni pour la source
