
sinon :o
La défaite de la musique
Ça fait des années que je n'en peux plus. Alors, ce soir, je vais y aller, la mort dans l'âme, et la lame dans la poche. Sans compter mon vieux P38 avec silencieux (lui).
Je vais y aller parce que, de toutes façons, j'ai un cancer, et que je vais crever un jour au moins. Je vais y aller pour rétablir un semblant d'humanité dans le charabia musical. Ce soir, les abrutis qui confondent bruits et musique vont y passer. Il m'en faut quelques-uns.
Le plus simple à flinguer, c'est le joueur de Djembé. Aucune connaissance de l'after-beat, il joue un mauvais ternaire africain à contre-temps, avec trois pauvres sons minables. Genre de mec qui emmerde les batteurs parce qu'il tape à l'envers dans les concerts (comme tout le monde, hélas, dans notre beau pays). En plus, il est obligé d'être accompagné par d'autres imbéciles comme lui, affublés eux aussi de djembés. Ils se noient dans la cacophonie communautaire, affublés de pantalons multicolores ridicules. Comme souvent, ils se droguent, je vais leur balancer une ou deux fléchettes au curare. Ni vu ni connu.
Plus difficile, le DJ. Il bouge tout le temps. L'avantage, c'est qu'il n'est pas musicien du tout, mais alors pas du tout. J'ai récupéré une grenade quadrillée abandonnée par Mesrine en 1977, à côté de chez moi. Il m'avait dit à l'époque : "Tiens gamin, pour la justice un jour". Merci Jacques. L'avantage de la grenade quadrillée, c'est que le boum peut être confondu avec celui de la techno, et que l'on a un paquet de morts 200 mètres à la ronde. (la ronde vaut quatre temps, la blanche deux temps, la noire un temps, la croche un demi-temps, la double croche un quart, soupirs....). Pas d'innocent ici, on n'est pas en Palestine. Tous coupables. On en profite pour massacrer quelques "ravers" pollueurs de campagne, et leurs parents chasseurs, par hasard.
Les rappeurs. Faut se méfier. Ils sont souvent assez balèzes ceux-là. Et parfois mêmes, ils ont des paroles à leurs chansons. Mais bon, que la justice soit faite. L'idéal serait d'arriver en deux coups de karaté discrets (l'un à la gorge, l'autre en plein coeur, comme dans les vieux Bruce Lee), à leur faire rendre l'âme, mais j'ai peur qu'ils n'en aient guère. Au pire, on pourrait couper les fils des micros. Penser à emmener des ciseaux.
Restent les podiums. Les radios organisent des podiums avec des abrutis qui kara-ocquètent par-dessus. Là, l'idéal, c'est la prise d'otages. Dehors les petits cons, attachés ensemble sur la scène, et voilà Bernard, ou Maurice, ou Marcel, tout rougeaud d'incertitudes, et humble comme tout, avec son accordéon. Monte-donc qu'on lui dit, joue-z'y-nous donc une valse musette, qu'on a plein de microphones pour toi, et même la sono, allez, chauffe, chauffe...
On pousserait à fond.
Après, on mettra le feu aux ministères de la culture, et de l'éducation.
Et puis le silence.
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