vous n'auriez pas un truc en stock moins objectif afin que l'on puisse débattre car si on commence tous à être d'accord :deg: c'est mal barré :langue: alors j'attend

Je ne suis pas là pour débattre que de ma pomme, j'aimerai bien savoir votre opinion sur ce que dit Perrin dans une interview qu'il m'a donné et qu'on a publié jeudi dernier.
_ « Pourquoi avoir adopté le 4-4-2 cette saison ?
_ C’est un système que j’aime bien parce que c’est pour moi une base générale d’occupation du terrain, de l’espace, qui offre une densité à la progression du groupe adverse, permet donc de récupérer le ballon et ensuite donne des solutions. Il y a des systèmes qui sont plus ou moins ouverts. Le 4-4-2, l’est, il est très malléable, très souple, il permet de s’adapter presque à n’importe quel système de jeu en face. Nous, on a opté depuis le début de la saison pour un 4-4-2 avec deux lignes de quatre, un système relativement classique.
_ Pourriez-vous évoluer avec trois récupérateurs et un milieu offensif derrière les deux attaquants ?
_ Là on se trouverait dans une configuration en losange qui pose le problème de l’occupation du milieu de terrain, cela dépend de la participation des latéraux en face. C’est une variante qui peut être adoptée, je ne suis pas du tout bloqué sur un 4-4-2 avec deux lignes de quatre.
_ Suivez-vous les autres équipes qui jouent en 4-4-2, par exemple l’équipe de France ?
_ Bien sûr, il ne s’agit pas du même 4-4-2, tout comme Monaco qui utilise le même système avec Rothen à gauche dont le rôle n’est pas le même que Giuly à droite. Les milieux axiaux peuvent avoir des rôles différents, vous pouvez avoir deux récupérateurs qui restent devant la défense ou vous pouvez avoir, ce qui est notre cas actuellement, un récupérateur et un autre plus offensif comme Meriem par exemple.
_ Quel est actuellement votre pourcentage de satisfaction du jeu de votre équipe ?
_ Le nombre de changement de joueurs qu’il y a eu dans l’équipe fait que nous n’avons pas encore trouvé tous les repères les uns par rapport aux autres en dehors des problèmes de communication liés aux problèmes de langue. Tout le secteur offensif est nouveau avec Meriem, Marlet, Vachousek, Mido, Drogba. Ces cinq joueurs là se découvrent, certains sont arrivés tardivement et terminent en fait leur préparation et vont donc s’améliorer.
_ Ce qui explique le fait que l’OM fonctionne par à coups…
_ Bien sûr, tout n’est pas encore bien huilé parce qu’il y a encore un peu d’incertitude dans la relation entre les joueurs, il manque encore un peu d’huile, un peu d’automatismes afin de pouvoir accélérer la fluidité dans notre jeu. Actuellement nos bons résultats sont plus dûs aux qualités individuelles des joueurs qu’à la fluidité de notre jeu collectif, parce que nous avons des garçons capables de faire la différence.
_ Vous avez en tout cas dégagé une équipe type…
_Pas une équipe type dans la mesure où j’ai 16 ou 18 joueurs qui peuvent être titulaires, mais une équipe qui se dégage dans la mesure où on s’aperçoit que certains joueurs ont plus de temps de jeu que d’autres. Ce qui fait apparaître plus ou moins une équipe type, mais dans mon esprit cela n’en est pas une. Parce que je sais que les évènements font que je peux avoir besoin de solutions de rechange, par exemple lorsque nous aurons beaucoup de matches à la suite.
« C’était peut être prématuré de jouer ainsi contre le Real »
_ Qu’est ce qui vous a fait renoncer au 4-4-2 pour le match contre le Real à Madrid ?
_ Pour moi, c’était une évidence et une ambition. Nous avons joué avec trois défenseurs afin de pouvoir mettre plus de pression sur Figo et Zidane, pour les empêcher de distribuer le jeu, ce qui nous a amené jouer plus haut. On savait que l’on pouvait menacer le Real sur le plan défensif. Si on ne les laisse qu’attaquer, vous ne faîtes que défendre. Les gêner en attaquant, ça me paraissait une bonne solution.
_ Vous n’avez pas imaginé, dans le mesure où l’équipe était en place depuis peu de temps, de partir sur des bases plus prudentes ?
_ Peut être était-ce trop ambitieux de jouer avec trois attaquants à Madrid pour le premier match de Ligue des Champions. Mais je pensais qu’il y avait possibilité de peser sur leur défense. Mais encore fallait-il gagner cette bataille du milieu de terrain dans la possession du ballon. Moi, j’avais fait une équipe pour gagner le match.
_ D’où le reproche d’avoir voulu être trop ambitieux…
A partir du moment où vous perdez, quelque soit votre scénario, on va vous le reprocher. La fragilité, c’était ce combat au milieu de terrain où nous n’avons pas réussi, pour une part parce que on n’avait pas encore assez de repères dans notre jeu, pas assez d’expérience en commun. Je pense qu’effectivement c’était peut être prématuré de jouer ainsi contre le Real. En fin de saison, avec une équipe qui tourne, on peut sans doute jouer contre eux comme ça. Peut être était-ce un mal pour un bien dans la mesure où ce match venait très tôt, comme cela au moins, c’est fait. Perdre à Madrid, cela n’a pas eu trop de conséquences dans le classement du groupe. Et pour beaucoup de joueurs qui découvraient la Ligue des Champions, c’était à la limite préférable de le faire à l’extérieur contre le Real.
_Après ce match contre le Real Madrid, il y a les déclarations de Vedran Runje vous critiquant dans France Football (RENVOI), ce qui vous a amené en réaction à laisser les joueurs assumer une partie de la préparation du match contre Nice. Qu’en attendiez-vous ?
_ Sans fuir les responsabilités de l’entraîneur, il faut toujours replacer les choses en perspective. Nous, les entraîneurs, on décide de certains choix. Mais on ne peut pas, nous, avoir un projet de jeu ou des ambitions sportives sans que le groupe le partage. Donc là, dans la préparation du match de Nice, j’ai un peu allumé les joueurs, entre guillemets, dans la semaine. Je leur ai demandé de faire part de leurs choix. Parce que c’est toujours facile de dire après les matches que l’on aurait pu jouer autrement.
« On ne peut pas fouetter les gars pour qu’ils avancent »
_ Et le soir du match ?
_ A la causerie , j’ai donné uniquement la composition de l’équipe. D’habitude la causerie dure entre 20 et 25 minutes, là elle a duré 5 minutes où j’ai mis en place l’équipe avec le système habituel. A la mi-temps, on est mené 0-1. Moi, je n’ai pas voulu reprendre le bébé à ce moment là en disant : attendez moi je suis Zorro, grâce à moi vous allez gagner le match. Donc le groupe devait continuer, non pas en autogestion, mais en se rendant autonome, il fallait qu’ils se révèlent. Le fait d’instaurer un silence dans le vestiaire a fait que deux ou trois leaders ont commencé à réagir. Les joueurs n’ont pas forcément une analyse très claire de ce qui se passe sur le terrain mais ils sont quand même sensibles aux résultats. Etre menés 0-1, ça leur mettait les glandes. Quand Sébastien Pérez a dit après le match qu’un groupe était né, c’est très juste parce qu’il faut que ça soit comme ça. Sans la prise en main des choses par les joueurs, rien ne marche. L’entraîneur, il accompagne, on ne peut pas fouetter les gars pour qu’ils avancent. Nous sommes des metteurs en scène, on prévoit 70, 80 % mais le match il va se gagner sur les 20 % restants, la créativité, l’improvisation, la prise de décision des joueurs.
_ Dans cette affaire, en clair, ce sont les déclarations de Vedran Runje qui vous ont décidé…
_ Oui, cela a été l’élément déclenchant. Il faut que les joueurs restent à leur place. S’ils veulent dire une chose, c’est avant les matches qu’il faut parler. Moi, je suis ouvert à toute discussion et à toute proposition, avant les matches. Dans la semaine avant le match de Nice, je leur ai dit voilà, ils jouent comme ça, si vous avez des bonnes idées pour gagner le match, il faut me les dire maintenant.
_ Et si avant le match du Real, les joueurs étaient venus vous dire, nous on pense à une autre solution que la vôtre, comment auriez-vous réagi?
_ Le problème, c’est qu’il faut que ça soit argumenté. Et si on commence à faire un soviet, ça ne va pas marcher. Avant un match, je peux proposer trois organisations différentes avec trois équipes différentes, mon boulot c’est aussi d’anticiper sur les matches à venir, faire de la gestion humaine, gérer les impondérables blessures, suspensions. Ce qui veut dire qu’on ne peut pas établir des équipes par référendum, l’entraîneur il est là pour décider.
_ Finalement, les déclarations de Vedran Runje vous ont servi ?
_ A un moment, il faut pouvoir positiver. Je me suis effectivement servi de cette mini tempête médiatique. Le groupe bouillonne, a sa vie intérieure, il se passe plein de choses. C’est la manière dont on gère ensemble, comme dans une vie de famille les soucis du quotidien, une engueulade, et la manière de les dépasser qui renforce la capacité d’aller de l’avant. Cette tempête médiatique elle a peut être permis une réaction du groupe, lequel s’est révélé à travers ça. Ce qu’on utilise pour fédérer, c’est l’agression extérieure. On se sert de tout, cela peut être la presse, un problème avec les dirigeants. Le groupe peut aussi le faire à partir d’un problème avec l’entraîneur, du genre on va lui montrer que l’on est capable de… On se fédère à l’intérieur face à l’extérieur ».
(RENVOI) : « Moi ça me fait chier d’entendre toujours les mêmes choses et de voir les joueurs accusés. Sur cette défaite, tout le monde se partage la responsabilité. Quand on joue d’habitude en 4-4-2 et qu’on décide de changer de système aussi brutalement pour un match de ce niveau, c’est vrai qu’on pourrait s’en servir comme excuse (…) Je respecte les décisions du coach, c’est lui le mieux placé. Il faut simplement arrêter d’accuser systématiquement les joueurs. C’est trop facile à chaque fois… »
L'homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois.