Des humiliations
Certes, c’est déjà arrivé à la Roma (et même sous la première ère Spalletti), mais Rudi Garcia a pu collectionner un bon nombre de « valises » tant dans les résultats que dans le jeu.
Pour sa première saison, peu de défaites à constater, mais des défaites sévères. Première confrontation contre la Juventus et premier revers sur le banc de la Roma pour Rudi Garcia : 3-0 au Juventus Stadium. Fin de saison amère avec les défaites 4-1 à Catane et 3-0 en demi-finale de Coupe d’Italie à Naples (après avoir pourtant remporté le match aller à Rome).
Pas de lourde défaite pour sa deuxième année de Serie A, mais une Ligue des Champions à oublier avec le 7-1 subi à domicile face au Bayern Munich, et qui a peut-être signé le déclin de la Roma de Garcia. La Roma accède tout de même à l’Europa League, mais se fait sortir en huitième de finale, après une défaite 3-0 encore à domicile contre la Fiorentina, qui avait déjà éliminé la Louve en Coupe d’Italie 2-0 encore à l’Olimpico.
Et enfin cette année, un championnat sans trop de défaites, mais pourtant une à domicile face à l’Atalanta, 2-0, et encore un très gros score en Ligue des Champions avec le 6-1 pris à Barcelone. Autre humiliation, l’élimination en quart de finale de Coupe par La Spezia (après tirs aux buts), un club de Serie B. On pourrait y inclure la défaite 3-2 à Borisov, qui commençait par un 3-0 après 30 minutes de jeu.
Les choix tactiques
Certains choix de Garcia ont semblé inappropriés avant ou pendant certaines parties. Quelques matchs ont été mal gérés et des points ont été perdus. C’est le cas par exemple lors du premier match contre le Bayer Leverkusen en 2015. Après avoir été menée 2-0, la Roma parvient à retourner la situation et à mener 4-2 jusqu’à la 84ème minute de jeu… pour terminer le match sur le score de 4-4. Les giallorossi ont encaissé deux buts en deux minutes, suite à une mauvaise gestion du score de Rudi Garcia, avec par exemple l’entrée inexplicable d’Edin Dzeko juste après le 4-3, avec malgré tout une équipe qui reculait progressivement.
Autre exemple aussi lors de la saison 2013-2014 et la rencontre à domicile face à Sassuolo, où la Roma menait 1-0 jusqu’à la 94ème minute, et n’a pas su gérer son avantage.
Cette année, le plus gros problème de Garcia fut sans doute son obstination à garder son module de 4-3-3 malgré un jeu prévisible et de nombreuses absences. La défense, bien que capable de bonnes prestations, a toujours eu des problèmes de placement. Pourtant individuellement, Manolas et Rüdiger ont su montrer qu’ils étaient à la hauteur.
Rudi Garcia a peut-être montré ses limites sur le plan tactique. S’il a su « innover » face au FC Barcelone (1-1) et sur le terrain de la Fiorentina (2-1) en attendant de façon compact derrière pour jouer le contre, cela n’a cependant semblé n’être que des exceptions confirmant la règle. Le jeu et le schéma semblaient devenir prévisible avec le temps et sans alternative. Si on peut douter de la véracité de l’information, le journal Repubblica rapporte les paroles de quelques joueurs, qui auraient déclaré suite au premier entraînement de Luciano Spalletti : « Nous avons bouffé plus de tactique aujourd’hui que sur les trois derniers mois ». Le coach français semble en effet être plus un manager à l’anglaise (s’occupant d’énormément de choses en du terrain, il a notamment refait à sa guise la salle de musculation à son arrivée, et déléguant les tâches à ses adjoints durant les séances), et est devenu prévisible face à des entraîneurs en face étant très préparés tactiquement.
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Le mercato
Sur ce dernier point, la faute n’est pas à mettre entièrement sur Garcia. Les dernières sessions de mercato ont déçu, notamment avec les acquisitions de Doumbia et Ibarbo dans un premier temps (qui n’étaient pas du tout prêt physiquement, le premier par manque de préparation physique et le second pour blessure), puis ensuite Gyömbér et Emerson (qui ne semblaient pas du tout être des demandes du mister). Il aura fallu attendre le mercato actuel pour céder Iturbe, qui n’a jamais convaincu et qui a été « sauvé » par Sabatini lors des derniers jours du mercato. En revanche rien n’a été fait pour se procurer un arrière gauche, alors que la Roma souffre énormément à ce poste. Cole étant sur la touche, Digne est le seul latéral gauche de l’équipe, et c’est Torosidis qui le remplace en cas d’absence, lui qui est censé jouer à droit. Résultat, Garcia se retrouve avec un seul latéral gauche, et deux latéraux droits qui ne sont pas au niveau, et se voit obligé de faire reculer Florenzi pour dépanner. L’italien qui est d’ailleurs progressivement devenu l’arrière droit titulaire de la Roma (et qui a montré ses limites lors de ses dernières sorties à ce poste), c’est dire ! Garcia a donc aussi payé pour les erreurs de Sabatini, même si le Français avait aussi son mot à dire sur le mercato. Il est malgré tout probable que depuis sa sortie médiatique en mai dernier, son « pouvoir » en terme de recrutement a été fortement diminué.
http://cesololaroma.org/pourquoi-garcia-devait-partir/