Koke a tiré son épingle du jeu 15/11/2004
Titulaire depuis quatre matches, Koke est la satisfaction olympienne du moment. Son rendement optimal (3 buts en 310 minutes passées sur le terrain) fait de lui l’attaquant le plus efficace de l’escouade offensive de l’OM. Récit d’une éclosion.
Avec Koke, l’expression «savoir saisir sa chance» prend tout son sens. En début de saison, l’Espagnol ne figurait dans aucune équipe-type. Les arrivées de Bamogo, Luyindula puis Fiorèse n’auguraient rien de bon pour lui. Et ses 10 apparitions en 2003-04, pour aucun but marqué, ne plaidaient pas en sa faveur. Tout juste sa cote restait elle positive grâce au souvenir de ses débordements fougueux à Gerland (pour sa première titularisation) dans le couloir droit.
L’entame de l’exercice 2004-05 semble effectivement s’inscrire dans cette «logique». Seize petites minutes contre Bordeaux (1ère journée) avec à la clé une remise décisive pour Batlles, et puis... plus rien. Si ce n’est trois parties avec le CFA, et toujours pas le moindre but à se mettre sous la dent.
17 octobre, soit deux mois plus tard, revoilà son mètre soixante-dix neuf en Ligue 1. Et là, le déclic. Entré après la pause, il s’impose. L’ancien attaquant de Malaga sauve son équipe en égalisant à la dernière minute d’OM-St Etienne. La carrière olympienne de Sergio Contreras Pardo est (enfin) lancée.
Suivent une entrée de bonne facture à Lens et surtout la réception de Monaco. José Anigo a senti que le moment était venu. Il créé la surprise en laissant sur le banc Luyindula, et en titularisant Koke. Les interrogations du coup d’envoi volent en éclats au bout de vingt minutes. Sur un bon centre de Ferreira (comme contre les Verts) l’attaquant décolle, s’arrache, s’envole et surtout catapulte le ballon dans les filets de Roma. Un but qui ne doit rien au hasard. Tout à la hargne et à l'adresse. Le stade scande son nom. Les bras à l’horizontale, il savoure, se laisse planer. Sa sortie en fin de match lui offrira sa première ovation. Reste à confirmer. Marquer encore, prouver toujours.
Son entraîneur lui en laisse la possibilité. Il lui maintient sa confiance pour les rencontres suivantes. A Paris, il la justifie dans un registre différent. Le buteur devient passeur. Une talonnade inspirée pour Batlles qui fait miroiter une belle fin de soirée au Parc. Koke se retrouve même dans la peau du héros à la 90e. Mais ça ne dure qu’un dixième de seconde. Le temps pour le ballon de rebondir sur sa jambe d’appui plutôt que sur son pied droit. Letizi bondit. C’était l’ultime chance pour l’OM de ramener le nul du Parc. Il se morfond, la tête contre le poteau. Effondré d’avoir raté le but le plus important de sa jeune carrière.
Il mettra moins d'une semaine à s’en remettre. Remuant en coupe de la Ligue, il marque de nouveau samedi face à Strasbourg. Contrôle de la poitrine, reprise piquée du droit, le geste est plus efficace qu’académique. Une attitude de buteur à laquelle est sensible le public du Vél’. Ce sera la seule fois de la soirée qu’il troquera les sifflets pour les applaudissements. «Rien n’est jamais acquis. Pour garder ma place, il faut que je continue d’être bon à l’entraînement, bon en match, que je donne tout à chaque fois», rappelle-t-il. Une évidence.
Mais grâce à ses trois buts inscrits en trois matches et demi (310 minutes), plus personne, à l’avenir, ne s’étonnera de le voir titularisé. Déjà, un sacré pas de franchi pour un garçon de 21 printemps, qui évoluait avec la réserve de Malaga à la même époque l’an dernier...
