Cinéma... Tchi Tcha !
- JUAN
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Sinon ma semaine PersonalCinema :
Bovines, très beau film, à mi-chemin entre l’œuvre de David Lynch et de Lars Von Trier dans un hommage discret au personnage de Eric Cantona dans l’outre-mangeur ET yOLANDE Moreau. Très apaisant en préparation de la sieste du dimanche aprem. Je recommande.
J’ai toujours critiqué Les petits mouchoirs sans l’avoir vu parce que les gens qui trouvaient ça cool étaient des amis que je trouve limité intellectuellement. Maintenant que je l’ai vu, je peux continuer de le démolir.
Après vous, remplace avantageusement un téléfilm France 3 et m'a rappelé qu'il n'y a pas si longtemps je kiffais vraiment Kiberlain.
Gadjo Dilo, Romain Duris dans ses rôles niais et une gonzesse tzigane qui ne l’est pas. Un peu comme si on filait un rôle de DS à Anigo. Sinon, ça retranscrit bien la campagne roumaine comme on peut encore la voir dans de nombreux villages aujourd’hui.
Harry Potter et les reliques de la mort, respect pour une saga que j’ai tout fait pour détester tellement son héros ressemble à mon petit cousin que je déteste depuis l’âge de 7 ans après qu’il m’ait dénoncé à bouffer des biscuits à mes grand-parents et chialé auprès d’eux parce qu’ils m’avaient offert un plus beau magnets de frigo… jusqu’à ce que dans ma grande bonté, je décide de le lui filer.
Là haut, il y avait un anim fabuleux à faire sur le thème de la vieillesse. Dommage.
Delicatessen, parfait pour pécho une gonzesse triste dans son couple. Merci.
L’amour dure 3 ans, réalisée par Danièle Thompson.
Les beaux gosses, j’ai kiffé.
Le cheval de Turin est un film long, lent, intense et vide à la fois mais fantastique. Une allégorie sur ma façon de baiser les dimanches de 4 à 7h du mat.
Bovines, très beau film, à mi-chemin entre l’œuvre de David Lynch et de Lars Von Trier dans un hommage discret au personnage de Eric Cantona dans l’outre-mangeur ET yOLANDE Moreau. Très apaisant en préparation de la sieste du dimanche aprem. Je recommande.
J’ai toujours critiqué Les petits mouchoirs sans l’avoir vu parce que les gens qui trouvaient ça cool étaient des amis que je trouve limité intellectuellement. Maintenant que je l’ai vu, je peux continuer de le démolir.
Après vous, remplace avantageusement un téléfilm France 3 et m'a rappelé qu'il n'y a pas si longtemps je kiffais vraiment Kiberlain.
Gadjo Dilo, Romain Duris dans ses rôles niais et une gonzesse tzigane qui ne l’est pas. Un peu comme si on filait un rôle de DS à Anigo. Sinon, ça retranscrit bien la campagne roumaine comme on peut encore la voir dans de nombreux villages aujourd’hui.
Harry Potter et les reliques de la mort, respect pour une saga que j’ai tout fait pour détester tellement son héros ressemble à mon petit cousin que je déteste depuis l’âge de 7 ans après qu’il m’ait dénoncé à bouffer des biscuits à mes grand-parents et chialé auprès d’eux parce qu’ils m’avaient offert un plus beau magnets de frigo… jusqu’à ce que dans ma grande bonté, je décide de le lui filer.
Là haut, il y avait un anim fabuleux à faire sur le thème de la vieillesse. Dommage.
Delicatessen, parfait pour pécho une gonzesse triste dans son couple. Merci.
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Le cheval de Turin est un film long, lent, intense et vide à la fois mais fantastique. Une allégorie sur ma façon de baiser les dimanches de 4 à 7h du mat.
Modifié en dernier par JUAN le mer. juin 13, 2012 16:23, modifié 1 fois.
Hum
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Comment distingues-tu les films qui méritent leur lien wikipedia et les autres ?
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Margin Call est vraiment une bonne surprise
En deux mots, c'est un huis-clos dans une banque de Wall Street, à la veille de la crise des subprimes. Suite à un licenciement massif, un jeune trader (Zachary Quinto) va constater que les pertes prévisionnelles de la firme vont les ruiner, au vu de la dépréciation de leurs actifs (les fameux "actifs toxiques"). S'ensuit alors une remontée d'information en flèche à travers toutes les couches hiérarchiques, jusqu'au grand patron (Jeremy Irons) au bout de la nuit. Manichéen juste ce qu'il faut; le film illustre bien la relative incompétence des chefs (Kevin Spacey, Demi Moore) face à l'emballement de la machine, mais aussi la capacité quasi reptilienne de certains pontes à s'adapter aux évènements pour y survivre (Paul Bettany). Le tour de force du film est de parvenir à nous rendre, pas trop antipathique, le trader et héros, pour qu'on suivre son ascension nocturne; ceci, grâce à un habile subterfuge : il n'est pas expert financier, mais ingénieur en physique-mécanique, soit la formation des Elus de ce monde qui ont le pouvoir de Création dans leurs mains
Un beau thriller financier
Almanya, c'est le film qui nous fait dire qu'on n'est finalement pas trop mal loti avec nos immigrés maghrébins. C'est l'histoire de l'immigration turque en Allemagne, racontée à hauteur d'enfant et à tonalité humoristique (un traitement politique à la Persepolis). C'est souvent très drôle, parfois émouvant, mais aussi terriblement communautariste. Exemple : que le jeune turc de la famille souille sorte avec une aryenne, ça ne pose aucun problème à la famille, mais quand leur gamine se fait engrosser par un fritz, c'est la fatwa assurée. Un film pareil en France, et on renégocie les accords d'Evian dans (la) minute.
Sur la Route de Walter Salles, aka le film beau mais inutile. Scénario inadaptable qui entraine de violentes baisses de rythme, aucun climax ni péripéties. C'est par contre superbement joué par tous les acteurs, et on voit Kristen Stewart à poil. Des beaux moments quand même, mais à quoi bon quand le bouquin existe.



Almanya, c'est le film qui nous fait dire qu'on n'est finalement pas trop mal loti avec nos immigrés maghrébins. C'est l'histoire de l'immigration turque en Allemagne, racontée à hauteur d'enfant et à tonalité humoristique (un traitement politique à la Persepolis). C'est souvent très drôle, parfois émouvant, mais aussi terriblement communautariste. Exemple : que le jeune turc de la famille souille sorte avec une aryenne, ça ne pose aucun problème à la famille, mais quand leur gamine se fait engrosser par un fritz, c'est la fatwa assurée. Un film pareil en France, et on renégocie les accords d'Evian dans (la) minute.
Sur la Route de Walter Salles, aka le film beau mais inutile. Scénario inadaptable qui entraine de violentes baisses de rythme, aucun climax ni péripéties. C'est par contre superbement joué par tous les acteurs, et on voit Kristen Stewart à poil. Des beaux moments quand même, mais à quoi bon quand le bouquin existe.
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Personne ne parle de la mort d'Henri Hill ?
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Qu'il soit beni 

Mario Zatelli : «Le matin de la finale de la coupe de france je me suis réveillé avec 40 de fièvre. L'infirmière qui m'a visité a dit à mon capitaine, Jeannot Bastien, que je ne pouvais pas jouer. Et il lui a répondu : "Il crèvera peut-être sur le terrain mais il va jouer ! Même à l’agonie, on ne se passe pas du maillot de l’OM".
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Parcequ'Hill est mort que tu dis ça ?
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
J'ai surtout une penser pour son frère Terence 

Mario Zatelli : «Le matin de la finale de la coupe de france je me suis réveillé avec 40 de fièvre. L'infirmière qui m'a visité a dit à mon capitaine, Jeannot Bastien, que je ne pouvais pas jouer. Et il lui a répondu : "Il crèvera peut-être sur le terrain mais il va jouer ! Même à l’agonie, on ne se passe pas du maillot de l’OM".
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Le sujet, ainsi que cette intuition d'un projet qui sentait le traitement pilotage automatique, je n'étais pas très intéressé par ce film. Et à ma grande surprise, ce que j'ai préféré dans De Rouille et d'Os, c'est justement tout ce qui relève du dispositif, les rouages de cette "machine Audiard" qui ici tourne à plein régime. Il doit son équilibre à sa photographie, je pense, la lumière du film prend l'histoire à bras le corps et lui donne toute sa texture, sensuelle et contrastée, ces blancs saturés et cette alternance de clairs-obscurs qui rendent cette atmosphère dégueulasse en même temps qu'ils en filtrent la lumière. C'est particulièment pregnant dans les scènes se déroulant dans l'appart de Cotillard, parmi les plus belles du film, intenses et pudiques.Kieros a écrit :Sinon, De Rouille et d'Os est effectivement un très bon Audiard![]()
Bref, le programme du film, explicite et prévisible dès le pitch, cette esthétique du combat, est excellemment rendue. Je suis moins friand de la construction scénaristique, là encore assez symptomatique du cinéma d'Audiard (Sur mes lèvres et De battre ... partagent un peu les mêmes défauts). Une fois le cadre posé, une fois le spectateur habitué à des héros ambigüs, antipathiques, difficiles à cerner, vient le moment où le film lâche la main à son scénario, qui est alors libre de mener ces personnages un peu où il veut, au risque que ce soit nulle part. Ici, ça se concrétise en une surabondance d'arcs scénaristiques et de péripéties qui, même si elles ont un sens dans le parcours des persos, demandent un saut de foi parfois conséquent, et dont l'empilement peut sembler gratuit.
Sinon, j'ai arrêté Cinéman après 5 minutes. Pierre-Francois Martin-Laval venait d'appeler un type "Colonel Bite-en-peluche". J'espère pouvoir trouver le temps de voir la suite, tant ça avait l'air monumentalement nul. Une des répliques du film : Catherine (Deneuve) Je dois te laisser, j'ai Robocop en double-appel

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Je souscris à chaque photon de ce, ma foi, excellent papier photographique sur De rouille et d'os
Les amis, nous avons trouvé le digne successeur du Fuhrer en Folie, il s'appelle le Dictateur !
J'ai adoré Brüno, aimé Borat et Ali G, mais je peux difficilement excuser ce nanard en roue libre, qui a perdu tout ce qui faisait le sel des Sacha Baron Cohen précedent, même l'aspect gonzo.
Dès l'introduction, le film peine à asseoir son sujet, aucun acteur ne semblant croire, ni en son rôle, ni en son propos. Chacun, SBC en premier chef, hésite constamment entre un jeu "réaliste" de son rôle, et une distanciation qui flingue toute la crédibilité du rôle. SBC joue-t-il le rôle, ou l'incarne-t-il comme dans Brüno et Borat ? Lui même ne semble pas le savoir, et le changement de format du film (tout est joué, rien n'est canular) se fait sentir. Le scénario est, évidemment, digne des Charlots, les blagues sont dégueulées à la mitraillette sans le moindre souci de tempo, le comique de situation est constamment saboté par une exposition des scènes inexistantes, la direction d'acteur n'est pas mieux lotie... la liste est longue et le film en devient très vite embarrassant. Il reste néanmoins divertissant, et 2-3 scènes sont, par fulgurances, extrêmement drôles. Le sujet méritait mieux

Les amis, nous avons trouvé le digne successeur du Fuhrer en Folie, il s'appelle le Dictateur !

Dès l'introduction, le film peine à asseoir son sujet, aucun acteur ne semblant croire, ni en son rôle, ni en son propos. Chacun, SBC en premier chef, hésite constamment entre un jeu "réaliste" de son rôle, et une distanciation qui flingue toute la crédibilité du rôle. SBC joue-t-il le rôle, ou l'incarne-t-il comme dans Brüno et Borat ? Lui même ne semble pas le savoir, et le changement de format du film (tout est joué, rien n'est canular) se fait sentir. Le scénario est, évidemment, digne des Charlots, les blagues sont dégueulées à la mitraillette sans le moindre souci de tempo, le comique de situation est constamment saboté par une exposition des scènes inexistantes, la direction d'acteur n'est pas mieux lotie... la liste est longue et le film en devient très vite embarrassant. Il reste néanmoins divertissant, et 2-3 scènes sont, par fulgurances, extrêmement drôles. Le sujet méritait mieux

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
The Raid, c'est un bijou !
Un mélange de Tsui Hark pour la réal, des films de Tony Jaa pour la choré de combats, de McTiernan pour le découpage scénique... Immense film d'action, même le scénario banal et le final un peu convenu ne m'ont pas fait redescendre
Cosmopolis, j'ai adoré. Le film est extrêmement pompeux dans sa forme, mais le fond est rarement creux. Les dialogues sans doute trop "nouvelle vague" et facilement cynique-mainstream, mais les réflexions fusent avec pertinence, même si je n'ai pas forcément saisi vers quoi Cronenberg veut nous emmener, au final. A part du Beckett, puisque le duo Pattinson (très bon "Christopher Walken jeune" ) et Paul Giammati irait très bien dans En attendant Godot. Ça m'a pas mal fait penser à du Ferrara (King of NY, Bad lieutenant) voire Taxi Driver, par moments. Un des meilleurs Cronenberg pour moi, et un film qui fera date.


Cosmopolis, j'ai adoré. Le film est extrêmement pompeux dans sa forme, mais le fond est rarement creux. Les dialogues sans doute trop "nouvelle vague" et facilement cynique-mainstream, mais les réflexions fusent avec pertinence, même si je n'ai pas forcément saisi vers quoi Cronenberg veut nous emmener, au final. A part du Beckett, puisque le duo Pattinson (très bon "Christopher Walken jeune" ) et Paul Giammati irait très bien dans En attendant Godot. Ça m'a pas mal fait penser à du Ferrara (King of NY, Bad lieutenant) voire Taxi Driver, par moments. Un des meilleurs Cronenberg pour moi, et un film qui fera date.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
T'es sérieux ?
À la sortie de la séance, je me suis immédiatement dit que ça devait être un très bon livre. Mais en format cinéma, je n'y ai trouvé aucun intérêt, pire, aucun sens.
À la sortie de la séance, je me suis immédiatement dit que ça devait être un très bon livre. Mais en format cinéma, je n'y ai trouvé aucun intérêt, pire, aucun sens.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
N'ayant pas lu le livre, je ne saurais dire. Et puis j'ai pour habitude de ne pas comparer une même oeuvre à travers deux médias. Filmer un huis-clos est toujours un exercice problématique au cinéma, on risque le plus souvent de tomber dans du théâtre filmé, voire de la paraphrase littéraire... là, j'ai vu un vrai film de réalisateur, avec une bonne bande son, une narration servie par un bon montage, des acteurs bien dirigés, une photo superbe... bref, je n'ai pas eu à "regretter" le type de média, me concernant 

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Un papier intéressant sur le film, entre lecture picturale, mise en abyme des derniers films de Cronenberg et du début de carrière de Pattinson.
VOYAGE DANS COSMOPOLIS (OU LA NAISSANCE D’ERIC PACKER) | Revue Zinzolin
FASCINATION
La peinture de Pollock gicle sur l’écran. Au-dessus d’elle, sauvés de ses éclaboussures, les crédits et titres du nouveau film de David Cronenberg, Cosmopolis. La cohabitation dans le cadre dit une chose : ces deux là s’expriment, signature et geste qui font ou défont les artistes. L’expression sensible, visible, jaillissant brutalement à l’image de la peinture de Pollock est précisément le mal qui ronge, comme un millier de vers, le morbide Eric Packer. Cela a maintenant suffisamment été dit et écrit, Pattinson le vampire n’était pas seulement fait pour le rôle, il en était le corps déjà embaumé dans les draps gardés sous verre de la saga Twilight. Éclairez encore ce vampire renonçant outrageusement à partir en poussière par la grâce et la malédiction de la lumière d’un projecteur, et vous commencez déjà à être fasciné. « Fascination » disait le tombeau. Certes. À chacun la sienne. Auparavant, Pattinson fascinait par sa beauté éternelle, blessée, sa froide et belle douceur. Ce qui fascine Cronenberg est tout autre : c’est sa scandaleuse résistance au monde, au temps, au cinéma ; un acteur sur lequel tout passe, glisse. La blancheur de Pattinson, c’est aussi ça : l’acteur-écran. Projetez sur lui ce qui ne le pulvérise pas. Tel sera le matériau premier de Cosmopolis. Pattinson en sera la toile et la peinture, comprenez, le visage, le corps et ses fluides. Il s’apprête à jaillir de lui-même, lumière en plein visage, et cervelle dispersée dans les limbes du film. C’est par ailleurs le geste cronenberguien par excellence depuis A History of Violence : être au seuil du visage pour observer comment il faillit et déborde, explose, révèle une vérité viscérale.
INTUITION
Le processus est d’abord limpide : le mouvement du générique d’introduction (un travelling glissant de la gauche vers la droite) se poursuit sur une rangée de limousines blanches garées en ligne droite, sortes de toiles encore vierges de toute expression et bientôt saturées de celle de la rue. À l’intérieur de l’une d’elle, un personnage étrange. C’est Eric Packer, étrange car il ressemble dès sa première apparition à l’écran, à sa limousine. Comme deux gouttes d’eau. Non. Comme deux limousines, fenêtres et lunettes teintées, blancheur de la carrosserie et du visage, inexpressivité, froideur. Le visage est à l’image du véhicule. L’homme en est à sa taille : il est puissant mais à plat. Image dans l’image, limo dans limo, Packer est déjà annihilé, est une aberration, un spectre. Ce spectre ne hante pas le monde, mais à peine sa voiture. La suite du film le confirmera : s’il roule au milieu de la ville, au milieu du monde et de ses agitations, il est exactement dans le même temps et le même mouvement derrière lui, immunisé de sa fièvre et de sa fureur. Posons-nous une question : quand nous regardons la toile d’un peintre, qui nous regarde en face ? Eric Packer, dans sa limousine-toile, constitue un début de réponse lorsque, assis dans sa voiture, il regarde des manifestants la couvrir de peinture, merdes et œufs. Alors, qu’y fait-il cet homme de derrière la toile (de peinture, de cinéma) tandis que devant lui, en dehors de lui, d’autres s’expriment et regardent ? Il travaille, sans trop bouger le petit doigt (ce plan sur la main de Packer plongeant dans un bol de cacahuètes en même temps qu’elle agrandit et bouge des fenêtres numériques sur un écran tactile). Plus exactement, Eric Packer travaille avec une poignée de collaborateurs se succédant dans sa limousine, à l’art de faire de l’argent. L’expression est dite dans le film et est tout aussi étrange que Packer, que sa limousine. Travailler à l’art, travailler à l’expression, travailler à l’art de vivre… Qui pour comprendre ces termes ? Plutôt, qui pour comprendre que faire de l’argent est un moyen d’expression ? Dans Cosmopolis, l’art de faire de l’argent est une tromperie, un non-sens total. C’est une entreprise de destruction silencieuse, insonorisée, climatisée, spacieuse, sur-équipée. Ce simili-art condamné à l’enfermement, déclenche une assimilation annulatoire, transforme l’identité en une base de donnée chiffrée : quel âge ? Quel capital personnel ? Quelle fortune cumulée avec la conjointe ? Packer n’est protégé de rien tandis que sa limousine est secouée, cabossée par l’émeute tout autour. Il est, chaque seconde, en train de disparaître un peu plus dans ses écrans, poussé tout au fond, tout à plat par l’expression écrasante du monde qui gronde. Packer doit être de ces personnes qui trompent leur monde (c’est certainement pour cela qu’il se cache et s’entoure de personnes, de limousines, de gardes du corps). On dit qu’il est brillant, mais il est en réalité pâle. Ce qu’il a toujours su faire en revanche, c’est anticiper les choses, surtout les cours monétaires internationaux. Alors, lorsque sa femme Elise lui raconte que petite, sa mère pensait qu’elle pouvait se dissoudre dans l’eau, Packer à une intuition. Il analyse cela comme une donnée. Lui aussi est au péril de sa propre dissolution, de sa propre assimilation, limousine dans la limousine, poussée à l’intérieur de l’autre sous la pression du dehors. Dès lors, le personnage sera motivé par cet instinct de survie : traverser la toile. À son tour, s’exprimer sur elle.
ANALYSER, IMAGINER
Pourquoi Packer plonge dans les bras de Kozmo Thomas, ami et imprésario, lorsqu’il apprend la mort du rappeur soufi Brutha Fez ? Oui, peut-être pour l’évidente raison de la disparition de cet artiste chéri, dont la musique est avalée et resservie par l’un des deux ascenseurs privés d’Eric (l’autre ascenseur micro-ondant celle de Satie). Hypothèse toutefois : Packer pleure car, en bon et vif analyste qu’il est, il aura compris qu’il s’était spontanément senti plus touché par les funérailles de Fez (en grandes pompes), que par l’immolation d’un manifestant s’étant donné la mort un peu plus tôt dans la journée, à la manière d’un bonze. Ce suicide avait par ailleurs donné lieu à une discussion obscène, abjecte, entre Packer et Vija Kinski (Responsable du Service Recherche et Analyse Conceptuelle). Il y était question de l’originalité ou non de cette mise à mort, discuter de la beauté du geste. L’analyste de service est formelle : le geste est vain, dépourvu d’audace. Packer est plus admiratif, éprouve une sensation enviée : de sa limousine, il regarde l’homme brûler et dit à Kinski, « imagine la douleur ». L’habitacle dans lequel sont confortablement installés les deux spectateurs, les deux critiques, commence alors à céder. Dehors, l’expression est violente, hurlante. De la limousine, elle est encore sourde, sourde jusqu’à ce que Packer décide d’en finir, de sortir de la tôle pour sentir et expérimenter l’en-dehors : commencer à vivre, commencer par l’art de vivre depuis la vision de la mort. L’espace d’une conversation dans une cafétéria, en compagnie de son épouse Elise, Eric Packer se livrait déjà. Il a besoin d’être enflammé à tous les niveaux (sic). Il ne sait encore rien. Il croit à ce moment du film, que seul faire l’amour à Elise peu l’embraser. Il se trompe. Et précisément, c’est dans cette cafétéria, filmée comme un lieu sous verre, sous vide, que la naissance de Packer/Pattinson au monde – du cinéma – va commencer.
VISAGE
Lors de cette séquence de la cafétéria, Cronenberg commence par filmer l’un des trois gardes du corps de Packer en gros plan. Une cicatrice court le bas de son visage. Ouvrons une parenthèse. On le sait (on le répète), l’importance du visage dans le cinéma de Cronenberg est centrale, capitale. On a par ailleurs l’impression que ce visage cronenberguien s’approche de plus en plus de nous depuis A History of Violence, qu’il menace de s’écraser contre l’écran, et bientôt, de le transpercer. Il est l’identité du corps, pour ainsi dire, son empreinte digitale, immédiatement visible et nous rendant reconnaissable entre tous. C’est également un masque qui revêt une panoplie d’expressions comme autant de déguisements. Ce qui obsède Cronenberg jusqu’à maintenant, c’est la résistance des êtres avec leur identité véritable, enfouie. Le tueur derrière le père de famille sans histoires (A History of Violence), l’agent double derrière l’homme de main (Eastern Promises), le sujet derrière le psychanalyste (A Dangerous Method) et enfin, le mort derrière la vie. Derrière. Il faudrait dire « dans », ou « dedans » mais il y a bien un trajet de cet ordre qui s’effectue dans chacun de ces films : de derrière (la position voulue, (re)tenue) au dedans (le tremblement de l’identité profonde qui demande et commence à se voir) puis au dehors (l’étape terminale du jaillissement, de la révélation). Toujours, le visage du personnage cronenberguien commence à céder dès lors qu’il en affronte un autre, toujours parlant, dangereusement loquace et bien souvent abîmé par les cicatrices. La bouche est bien évidemment une béance, une cicatrice elle aussi qui laisse s’échapper les mots/maux de l’être ; mais les cicatrices, les vraies, sont également les failles par lesquelles la vérité enfouie jaillit. Ainsi, lorsque Tom Stall dans A History of Violence, fait face à Fogarty, c’est un visage masque qui en regarde un autre, fissurée au niveau de l’œil, comme une fine pellicule de glace sur le point de céder. Devant la menace qui pointait derrière les craquelures visibles, le personnage réagissait spontanément par la pulvérisation des faciès ennemis. Il en était de la survie de sa nouvelle vie, de l’enfouissement de son ancienne. Chez Cronenberg, on ne peut recouvrir sans recouvrer. Tom Stall échouera définitivement lorsque le sang de Fogarty sera projeté sur son propre visage, propulsé par un coup de fusil porté par la chair de sa chair.
SENSATION
Quittons A History of Violence pour revenir à la cafétéria (lieu décidément propice aux prémisses d’une révélation à venir) de Cosmopolis. Le gros plan sur le visage cicatrisé du garde du corps ouvre la première séquence de grand tremblement (après les sensations perçues par Packer). Dans cette scène, deux manifestants font intrusion dans la salle pour y jeter des rats morts. Les animaux frôlent la tête de Packer avant d’aller s’écraser plus loin dans le fond de la pièce. La satisfaction est grande, le visage de Packer se déforme : il sourit. Il sourit comme lorsqu’il regarda depuis sa limousine, sur un écran plat, le patron du FMI (autre géant de la finance) se faire transpercer le visage à coups de couteau par un forcené. Qu’il sourie en le voyant se faire poignarder l’oeil ainsi (le même que Fogarty) fait également office de premier tremblement, mais lointain. Disons, une impression de tremblement, contemplée depuis le lieu sécurisé et clos qu’est la limousine. C’est une image qui glisse parmi mille autres jusqu’à Packer, les retentissements du monde lui parvenant alors sous la forme d’une somme d’informations ramassées. Aussi, les rats morts frôlant la tête de Packer font office de première expérience sensible, de premier souffle, putride et vital, caressant sa joue.
EXPRESSION
Les trois gardes du corps dans Cosmopolis constituent une structure à part entière, et certainement, le dernier rempart qui sépare Eric Packer du monde. Ils sont comme trois électrons enchaînés et en chair, tournant autour de la limousine ayant atomisé le personnage. La cicatrice sur le visage du premier garde du corps fait montre d’une protection qui se craquelle (scène des rats jetés). Passez ce visage par sa cicatrice et vous commencerez à atteindre Eric Packer. La deuxième garde du corps, elle, est baisée sous son gilet pare-balles par son employeur de protégé. C’est une intrusion, encore une, destructrice, surtout, permissive. La jouissance passée (comme l’illusion de l’acte sexuel comme épanouissement une bonne fois pour toute), la bodyguard va retourner, à son commandement, son pistolet-taser contre Eric. À cet endroit, le film va à rebours de la filmographie de Cronenberg, la séquence communiquant plus directement, et dans une synthèse condensée, avec Crash (l’homme, ses habitacles sécures, son désir sexuel de les traverser, les pénétrer). Le film commence alors à s’enfoncer dans les temps du cinéma, comme si la limousine les y conduisait jusque dans les ténèbres de cet énigmatique garage « Limos Only », comme dans les ténèbres du tout dernier plan du film. La structure que forment les gardes du corps, elle, s’effrite petit à petit, suffisamment pour qu’André Petrescu, artiste de la tarte à la crème, parvienne à en écraser une sur le visage-toile jusqu’ici toujours aussi blanc d’Eric Packer. Après le souffle sur la joue, la matière. C’est désormais plus qu’une intuition, c’est un goût, une odeur. Eric Packer approche de son but. Les manifestants s’étaient exprimés sur son méta-visage (la limousine repeinte), Petrescu s’est lui, exprimé directement sur sa face. On avance. On pénètre. À son tour, bientôt, de s’exprimer. Vite !
NAISSANCE
Bientôt (aussitôt à vrai dire) Eric Packer aura explosé d’une balle dans la tête, le visage de son dernier garde du corps. Il avance, il se défait, il approche petit à petit de l’instant où il naîtra au monde. Il est maintenant chez son coiffeur, celui qui l’a coiffé pour la toute première fois lorsqu’il était enfant. Retour à l’origine. Son chauffeur assiste aux retrouvailles, à la coupe. Jamais visage aussi craquelé, fissuré que celui de cet homme n’était apparu à Packer durant son périple. Il interrompt sa séance, laissant sa coupe de cheveux inachevée. C’est qu’il sent à la vision de ce visage sur le point de craquer, que sa propre naissance est pour bientôt. Poussé auparavant au fond de sa limousine, au péril de sa dissolution dans les écrans plasma, Packer sent désormais qu’il est poussé hors de lui, près à s’exprimer.
CROISER LA LUMIÈRE
Un appartement, une scène de théâtre, art vivant précédent le technologique cinéma, pas encore né. Packer entre en scène en tout son corps, jaillissant des coulisses par une porte. Il n’est pas seul. Packer a un partenaire. Ils vont parler ensemble, dialoguer (c’est sans doute réellement la première fois du film pour lui). Dans cette pièce, il y a du texte. De la voix ! Des intonations ! Deux rôles (l’autre a un pseudonyme, comme un nom de personnage), deux opposés: un homme de rien s’est mis dans la tête de tuer le puissant. Au sein de la pièce, Packer voit le cinéma poindre, arriver comme un train en gare. On peut voir très distinctement ce moment arriver: il se prend sa lumière en plein visage, comme des phares nous éblouissant durant une seconde ou deux. C’est aussi une arme, qui s’apprête à le filmer, à l’enregistrer.
RAT / ART
Packer détruit, explose sa main. Sous l’impulsion de la douleur, son visage semble lui aussi vouloir exploser. Les veines sont saillantes. On dirait qu’elles vont lui sortir du front et s’étaler sur la table. Détruire la main, celle qui peut peindre, écrire, jouer, entartrer. L’ultime geste de Packer est sa propre modalité d’expression : exprimer son impuissance à faire parti des vivants, son impuissance à exprimer son propre art de vivre. Il y appartient pourtant, dorénavant. Comme à la fin du roman de Giono Un Roi sans divertissement, sa tête a pris les dimensions de l’univers. Comme Ferdinand à la fin de Pierrot le Fou. À la fin de l’œuvre, à la fin du film, à leurs débuts aussi. Le générique de fin s’inscrit sur des fragments de toiles de Rothko, comme autant de bouts de la cervelle éclatée de Packer, dispersées sur la toile. Il rêvait auparavant, de pouvoir acquérir la Chapelle dédiée au peintre. Cette démesure sans relief trouve sa forme, enfin : un film dont il est le personnage principal et qui s’appelle Cosmopolis. Lui jadis, créature des écrans plats, des voitures plates, courbé en deux pour pouvoir y pisser, vient de traverser le cinéma de Cronenberg, de tout son corps, de tous ses films. Rat crevé à art vivant.
- G.bédécarrax
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
J'essaierai plus tard de développer mon avis sur Cosmopolis et sur ce texte (hint : je ne le ferai pas) mais je me dois de vous interrompre car il y a des choses plus importantes dans la vie.
- Décès de Norah Ephron
Scénariste (Quand Harry rencontre Sally) et réalisatrice (Vous avez un message) de comédies romantiques cucul. Leucémie. Il sera maintenant plus facile de la différencier de Nancy Meyers.
- Ca ne concerne que les parisiens. Décès annoncé de l'UGC Orient Express, et ses salles où on entend siffler les RER. C'était une honte (salles minuscules, mal foutues, de biais, Numerobis seal of quality), mais sa programmation était utile, notamment pour tout un tas de sorties techniques. Plus anecdotique, d'y avoir vu en mode vibreur Les Fils de l'Homme aura bizzarement intensifié son impact, pour ce qui restera comme une de mes plus grosses claques en salle.
- Décès de Norah Ephron

- Ca ne concerne que les parisiens. Décès annoncé de l'UGC Orient Express, et ses salles où on entend siffler les RER. C'était une honte (salles minuscules, mal foutues, de biais, Numerobis seal of quality), mais sa programmation était utile, notamment pour tout un tas de sorties techniques. Plus anecdotique, d'y avoir vu en mode vibreur Les Fils de l'Homme aura bizzarement intensifié son impact, pour ce qui restera comme une de mes plus grosses claques en salle.
- Kieros
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Ah, l'Orient Express... parfait pour les films de SF, d'horreur et d'action, avec ses sorties de salle qui renforçaient l'immersion et prolongeaient le film, tard dans la nuit : station Châtelet rappelant les pires moments de Subway des uchronies d'anticipation, gangs de noirs qui s'abattent à coups de couteaux, clochards avinés qui prédisent l'avenir funeste de l'humanité, psychopathes roumains surement tapis quelque part dans l'ombre... il me manquera pas 

- G.bédécarrax
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Bon. Le texte, je sais pas, il m'a trop vite pété les couilles 
Le film vieillit bien, j'aimerais le revoir, mais en même temps non. J'aime bien l'idée d'un rapprochement avec En Attendant Godot.
Et c'est justement l'aspect qui vieillit le mieux chez moi. Ce film que je n'ai pas compris est devenu un film où il n'y a rien à comprendre. Il me dépeint un monde vidé de sa substance, dont toutes les strates semblent comme aspirées vers le néant. Je reste fasciné par la manière dont le film rend compte de son silence, de tête je ne me souviens pas l'avoir aussi bien retranscrit au cinéma. Alors que, putain, dehors c'est la révolution! On est en droit d'espérer des cris, une certaine fureur, mais le prisme de la limousine met cette révolte en sourdine, en annihile la portée et les menaces. Je trouve que Cosmopolis traite tous ses enjeux de la même manière, il les rend dérisoire, il les asphyxie en les noyant dans le silence, autopsie d'un quotidien tellement déshumanisé qu'on n'y trouve même plus de place pour le désespoir.
Et puis, ce film je l'ai vu la semaine de sa sortie, dans la plus grande salle d'un multiplexe, et donc remplie de Pattinson-whores. J'ai pris tellement de plaisir à voir ce public-là se décomposer, ne pas comprendre ce qui leur arrivait, se demander où était passé le polar sulfureux que vendait la bande-annonce, puis finalement partir, les uns après les auters, toujours dans un soupir, ça a dû rejaillir sur mon appréciation du film lui-même

Le film vieillit bien, j'aimerais le revoir, mais en même temps non. J'aime bien l'idée d'un rapprochement avec En Attendant Godot.
Le problème, c'est que le format cinéma ne laisse pas le temps de digérer les dialogues, sachant qu'ils sont extrèmement fidèles à ceux du bouquin. A la lecture, je m'y serais repris à dix fois, j'aurais pu questionner les différents sens que je donnais à chaque mot, je n'ai pas l'intelligence nécessaire à leur compréhension immédiate. Alors, ouais, moi aussi le film m'a laissé sur le bas-côté.Jairome a écrit :À la sortie de la séance, je me suis immédiatement dit que ça devait être un très bon livre. Mais en format cinéma, je n'y ai trouvé aucun intérêt, pire, aucun sens.
Et c'est justement l'aspect qui vieillit le mieux chez moi. Ce film que je n'ai pas compris est devenu un film où il n'y a rien à comprendre. Il me dépeint un monde vidé de sa substance, dont toutes les strates semblent comme aspirées vers le néant. Je reste fasciné par la manière dont le film rend compte de son silence, de tête je ne me souviens pas l'avoir aussi bien retranscrit au cinéma. Alors que, putain, dehors c'est la révolution! On est en droit d'espérer des cris, une certaine fureur, mais le prisme de la limousine met cette révolte en sourdine, en annihile la portée et les menaces. Je trouve que Cosmopolis traite tous ses enjeux de la même manière, il les rend dérisoire, il les asphyxie en les noyant dans le silence, autopsie d'un quotidien tellement déshumanisé qu'on n'y trouve même plus de place pour le désespoir.
Et puis, ce film je l'ai vu la semaine de sa sortie, dans la plus grande salle d'un multiplexe, et donc remplie de Pattinson-whores. J'ai pris tellement de plaisir à voir ce public-là se décomposer, ne pas comprendre ce qui leur arrivait, se demander où était passé le polar sulfureux que vendait la bande-annonce, puis finalement partir, les uns après les auters, toujours dans un soupir, ça a dû rejaillir sur mon appréciation du film lui-même

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Pas besoin de répondre à Kieros, c'est mot pour mot ce que je m'apprêtais à dire et c'est exactement la raison pour laquelle j'ai dit plus haut que j'aurais sans doute beaucoup aimé le livre.G.bédécarrax a écrit :Bon. Le texte, je sais pas, il m'a trop vite pété les couilles
Le film vieillit bien, j'aimerais le revoir, mais en même temps non. J'aime bien l'idée d'un rapprochement avec En Attendant Godot.
Le problème, c'est que le format cinéma ne laisse pas le temps de digérer les dialogues, sachant qu'ils sont extrèmement fidèles à ceux du bouquin. A la lecture, je m'y serais repris à dix fois, j'aurais pu questionner les différents sens que je donnais à chaque mot, je n'ai pas l'intelligence nécessaire à leur compréhension immédiate. Alors, ouais, moi aussi le film m'a laissé sur le bas-côté.Jairome a écrit :À la sortie de la séance, je me suis immédiatement dit que ça devait être un très bon livre. Mais en format cinéma, je n'y ai trouvé aucun intérêt, pire, aucun sens.

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
En effet
Ce que vous soulignez est tout a fait vrai, sans pour autant être rédhibitoire du fait de son média. Ce film, comme certains de Tarkovski, Resnais, Bresson, Rohmer (je parlais de l'influence nouvelle vague) WKW, Kurosawa, Dreyer, Bergman... ambitionnent une portée philosophique, pas seulement à travers leur réalisation, mais aussi leurs dialogues. Ils sont bavards, et plusieurs visionnages sont forcément nécessaires. C'est une réflexion globale sur le cinéma, mais je ne pense pas qu'un film doive nécessairement délivrer tout son message dès la première vision

Ce que vous soulignez est tout a fait vrai, sans pour autant être rédhibitoire du fait de son média. Ce film, comme certains de Tarkovski, Resnais, Bresson, Rohmer (je parlais de l'influence nouvelle vague) WKW, Kurosawa, Dreyer, Bergman... ambitionnent une portée philosophique, pas seulement à travers leur réalisation, mais aussi leurs dialogues. Ils sont bavards, et plusieurs visionnages sont forcément nécessaires. C'est une réflexion globale sur le cinéma, mais je ne pense pas qu'un film doive nécessairement délivrer tout son message dès la première vision

- G.bédécarrax
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Ca pourrait être très sympa
Un wuxiapian badass par un des mecs du Wu-Tang, la boucle est bouclée 




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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
J'avais jamais fait gaffe avant aujourd'hui mais :

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
A part qu'elles disposent toutes les deux d'un vagin, je ne vois pas une ressemblance entre les deux.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !


A venir : Jacques Chirac contre les faux-électeurs zombies
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Ils en ont pas marre de faire des films sur les vampires. J'ai l'impression qu'il y a que ça au ciné.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Il me semble que quelqu'un avait fait une critique disant que Le Grand Soir était bien mais pas top
Je ne retrouve plus le texte, mais je suis d'accord avec lui
Ça reste tout de même sympathique voire, parfois, drôle et inventif.


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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Le vieux des Bronzés font du ski est mort

Jouer avec le fil des trois parques, c'est plus dangereux qu'avec celui de la fondue

Jouer avec le fil des trois parques, c'est plus dangereux qu'avec celui de la fondue

Modifié en dernier par Kieros le mar. juil. 03, 2012 12:26, modifié 1 fois.