Kieros a écrit :Pas inintéressant ce
Thirst, le nouveau Park Chan Wook. De grosses longueurs, mais des fulgurances poétiques durant lesquelles on comprend son prix du jury à Cannes. Visuellement, c'est encore une claque

Qualitativement, il m'a semblé très loin de
Old Boy, cependant.
Waouh c'est pas terrible, et looooooong, malgré un démarrage prometteur qui suggère des intentions originales (dans son approche du vampire notamment), propose en sus des idées gores sympas, genre gerber du sang dans une flute - ça rend super bien! et une dernière demi-heure assez classique mais qui redresse un peu la barre (avec, truc de fou, des enjeux! du suspense! une intrigue!). Parce que passé le moment où le prêtre devient vampire, et celui où ben il en a un peu marre, se terre l'heure et demi la plus chiante de votre vie, parenthèse totalement vaine pendant laquelle Park Chan-Wook semble croire qu'il suffit de chouraver à l'Empire des sens ses néons verts et roses pour en restituer l'érotisme. Il est temps qu'il se trouve un (autre ?) scénariste, son cinéma commence à franchement puer l'artifice creux.
Moon (Duncan Jones), petit film de S.F un peu fauché, évite la plupart des pièges du petit film de S.F un peu fauché, c'est à dire qu'il ne repose pas tout entier sur une astuce scénaristique ou une note d'intention parfois un rien fallacieuse (Cube, Saw, ...), et qu'au contraire de beaucoup de représentants du genre (comme le récent et plutôt moyen
Monsters, vendu tout entier sur son budget soit-disant minuscule et qui ne lui a manifestement pas permis d'embaucher un scénariste), tu n'as pas l'impression d'être devant une version discount. En même temps, quand tu te payes
la version discount d'Edward Norton Sam Rockwell et (la voix de) Kevin Spacey, c'est probablement que tu n'es pas si fauché que ça.
Pas de subterfuge ni de concept fumeux au programme donc, juste l'histoire d'un type qui arrive à la fin de sa mission d'extraction de cailloux sur la Lune et qui, à l'instar de Patrick Dils, voulait juste rentrer chez lui. Mais bien entendu, tout n'est pas si simpleuh. Une des grandes forces du film réside dans le choix de l'intimisme, d'installer une histoire de solitude(s) assez simple (sans être vierge thématiquement) dans un contexte de S.F d'ordinaire si propice à la pyrotechnie, aux fresques métaphysiques ou aux réfléxions politiques. C'est d'une modestie assez désarmante en fait, et du coup très émouvant, également parce que l'écriture est très habile, joue beaucoup sur la suggestion, le fort potentiel évocateur de certains tout petits détails (les posts-it, les miniatures, la table de ping-pong, ...) et un peu, aussi, sur les codes du genre, notamment dans le personnage du robot I.A de service, très réussi.
Un des codes du cinéma d'aujourd'hui que le film n'a pas réussi à déjouer, en revanche, c'est celui d'une musique de Clint Mansell qu'on relance toutes les dix minutes sur tous les modes possibles et envisageables. Tant pis.