La Préfecture de Paris demande aux supporters de ne pas afficher de signes distinctifs dans les rues de la capitale
Si porter les couleurs de son club sera évidemment autorisé à l'intérieur du Stade de France, ce sera en revanche déconseillé à l'extérieur de l'enceinte et dans les rues parisiennes.
La Ligue de Football Professionnel ayant réussi à maintenir la finale de sa coupe au Stade de France, tout comme elle a obtenu de faire disputer Nice-PSG à huis clos sur recommandation du ministère de l'Intérieur, l'inévitable logistique liée à l'organisation et à l'accueil des supporters olympiens et bordelais focalisent dorénavant l'attention des autorités.
Depuis une dizaine de jours, plusieurs réunions ont été tenues au Stade de France pour les repérages préalables et l'étude des zones où seront disposées les fans de chaque camp. Or, on le sait, diverses menaces pèsent sur ces supporters, émanant de quelques groupuscules parisiens, frustrés de ne pas avoir pu en découdre avec les Marseillais, le 28 février dernier.
Sur la base de certaines informations glanées sur les forums, les services de renseignements ont intercepté des messages sur des forums spécialisés, sur lesquels il est fait état d'une chasse à l'homme organisée pour solder des comptes datant du 25 octobre, jour où des émeutes ont éclaté dans les rues de Marseille, consécutivement au report tardif d'OM- PSG.
C'est dans ce contexte que Philippe Klayman, préfet à la Sécurité et à la Défense des Bouches-du-Rhône, le commandant Éric Nicolle, les procureurs de Paris et de Saint-Denis, Cédric Dufoix, Secrétaire général de l'OM, Guy Cazadamont, directeur de la sécurité du club, et leurs homologues bordelais se sont retrouvés hier dans la capitale.
La première réunion, au 6 rue Léo-Delibes, le siège de la LFP, a évoqué les animations des supporters des deux camps. Elle a surtout servi à jeter les bases du rendez-vous principal, celui à 17h30 à la préfecture de Paris. La finale revêt une importance particulière pour la Préfecture.
Dans le cadre de l'aménagement du Grand Paris, elle a récupéré la gestion des abords du Stade de France depuis le 1er janvier et entend réussir la mission qui lui a été confiée. Ce sera sa première finale. Une réunion aujourd'hui à Paris détaillera le nombre de fonctionnaires réquisitionnés le 27 mars pour la finale ainsi que les horaires d'arrivée.
L'OM a précisé les modes de transports des 24000 supporters. À ce jour, 8TGV ont été affrétés, 65 bus et une vingtaine de minibus prendront la route de Saint-Denis : "L'essentiel de nos supporters voyage en TGV, depuis Marseille, poursuit Cédric Dufoix, secrétaire général de l'OM. À Paris, à leur arrivée à la gare de Lyon, ils bénéficieront d'un accès réservé pour être acheminés vers le Stade de France par la RER. Ceux arrivant en bus seront accueillis aux portes de la capitale et conduit au stade sous escorte. La volonté de la Préfecture est d'assurer au mieux la sécurité de tous, aussi bien olympiens que bordelais."
Malheureusement, tout ne pourra pas être encadré. La Préfecture de Paris lance un message de prévention aux milliers de supporters se déplaçant par leurs propres moyens (avion, voiture...). Il leur est demandé de ne pas afficher de signes distinctifs d'appartenance à leur club à l'intérieur de Paris, sur les lieux touristiques, les rues ou dans les transports en communs.
Bref, de laisser sa préférence au placard. Vive la liberté d'expression ! "Il est malheureux que les couleurs ne puissent être affichées, regrette Guy Cazadamont, de nouveau convoqué à Paris, ce matin. Il en va de la sécurité de tous.
"Au-delà, le message à transmettre à nos supporters, affiliés ou indépendants, est clair: tout état d'ébriété sera interdit, tout débordement coupable sera sévèrement sanctionné. Cela ira de l'interdiction administrative de stade à la dissolution de groupe, si des faits graves sont avérés. C'est une mise en garde. À nous de bien informer nos supporters." À part ça, la finale est une fête.