Dont acte.
Année 2009 à mes yeux correcte mais assez planplan, traversée de films bien foutus, sans fausse note mais sans réelle passion non plus. C'est à pondérer, j'ai raté les films les plus intéressants de l'année (Inglourious Basterds, Avatar, Max et les maximonstres, Vincere, Tetro, ...). En même temps, je deviens un spectateur très paresseux et de moins en moins ouvert, ceci explique surement cela

. Statistique épatante : j'ai vu exactement un film par semaine
TOP 10
10.
Rachel se marie (Jonathan Demme), drame familial déchirant qui ignore son potentiel de mélo tire-larmes grâce à une caméra portée bien péchue, à égalité avec son négatif,
les noces rebelles (Sam Mendès) et son constat d'échec froid et mathématique, qui bénéficie d'un meilleur matériau de départ mais son éxecution très académique peut agacer.
9.
Là haut(Pete Docter), pour sa première demi-heure qui explose à peu-près tout ce qu'avait pu faire Pixar auparavant (tout en rappelant que tout ce qu'avait pu faire Pixar auparavant explose tout ce que les autres studios d'animation 3D ont bien pu faire auparavant). Ce qui suit peut décevoir, entre un déroulement assez classique et une galerie de personnage loufoque un peu trop fournie (mais tellement mieux croquée que tous les autres animaux relous de la concurrence), mais le récit reste maitrisé et retombe sur ses pattes.
8.
Les beaux gosses (Riad Sattouf), parce qu'on y voit ces putains de pupitres des cours de bio, avec les robinets à gaz et tout

Le film grâce auquel "teen-movie français" n'est plus une insulte. Acnéïque et libidineux comme mon adolescence
7.
Gran Torino (Clint Eastwood). Imaginez que vous ayez grandi dans la plus forte communauté asiatique, et que 72,3% de vos potes (ainsi que 92,8% de vos ennemis) sont des asiatiques que vous vous lassez d'appeler "eh Chinetoque!".
Enters Clint Eastwood et la plus invraisemblable collection de juron jamais entendue
6.
Morse (Tomas Alfredson), ambigu, dérangeant, et inouï de fulgurances esthétiques. De toute façon, la neige et le sang, ça va super bien ensemble
5.
Une arnaque presque parfaite (Rian Johnson), gros coup de coeur, intrigue certes un peu trop alambiquée mais délicieusement enfantine, à l'univers fortement typé et très attachant. Quelque part entre Spielberg et Wes Anderson.
4.
Brüno(Larry Charles), film avec lequel j'ai déjà bien saoulé tout le monde

L'équivalent humoristique d'un porno gonzo.
3.
Un prophète (Jacques Audiard), trrrrrrès classe, rarement toc, ne ressemble qu'à lui-même, (ou à n'importe quel film d'Audiard depuis "Sur mes lèvres", certes

). Impression d'avoir vu un truc qui en impose sans jamais rouler des mécaniques.
2.
The Wrestler (Darren Aronofsky), scénario aussi lourdingue et pataud que son héros, dont la carcasse dévale péniblement la pente, en prenant bien soin de s'attarder dans les flaques de boue. Beau film désespéré sur l'échec, le désespoir et le renoncement, qui aurait pu s'appeler Rocky 7.
1.
Tokyo Sonata(Kiyoshi Kurosawa), parce que sa formule marche aussi pour cette chronique cynique, cruelle et plus incarnée que la moyenne de ses habituels films de fantômes, et parce que personne ne filme aussi bien les déserts urbains, les veilles de fin du monde et les ciels qui se sont jaunis à l'idée (huhu

)
Accessits : le clochard-movie
Wendy&Lucy, l'Apocalypse tranquilou selon
Ponyo, les chantiers dunkerquois d'
A l'Origine,
Démineurs,
badass et brut de décoffrage, et enfin le remake fendard et très "made in Robe Zombie" de
la dernière maison sur la gauche
FLOP 5
5.
OSS 117 : Rio ne répond plus. Pas un mauvais film, mais je le mets lui plutôt qu'une ribambelle de pauvres blockbusters sur lesquels il n'y a rien à dire (genre Wolverine), parce qu'il s'agit à postériori de ma plus grosse déception de l'année (en même temps, c'est à peu près le seul film que j'attendais), à cause majoritairement de son humour facile et mal équilibré, et le personnage d'OSS qui n'est plus du tout attachant et qui fait tomber certaines vannes à plat (toute la frange humour misogyne notamment, qui ressemble parfois à un recueil de blagues sur les blondes). Heureusement qu'on y trouve les meilleurs nazis de l'histoire du cinéma
4.
Dragon Ball Evolution, même pas amusant, même en séance de minuit
3.
Departures, pas foncièrement mauvais, mais d'une occidentalisation pénible. C'est un peu l'équivalent cinématographique de l'occupation militaire américaine du Japon,
2.
Slumdog Millionnaire, pire Parkinson-movie de l'année (devant Transformers, bel exploit). Agaçant à vouloir bouffer à tous les rateliers (cf. le personnage couteau-suisse du frère du héros, qui aura eu douze personnalités et finira en caillou dans la chaussure de Tony Montana), concept relativement ludique mais récit ultra-archétypal. Je vais finir par militer pour la fin des personnages Orangina Rouge, ceux qui sont méchant parce queeeee!!! (le personnage du présentateur, qui est un méchant alors qu'il n'a aucune raison de l'être).
1.
Good Morning England. Le seul film de l'année dernière qui me fout la rage, impossible de connerie, enchaine les images d'Epinal à propos du "Rock&Roll", terriblement neuneu et manichéen, m'emmerde à vouloir m'inclure dans son point de vue (l'ignoble générique de fin "tu aimes le rock donc tu es liiiiibre). Phillip Seymour Hoffman et Bill Nighy y sont amusants, mais ça n'y change rien. Le pire, c'est que le film aurait pu être correct sans cette espèce de déclaration d'amour mièvre au fantasme de la liberté d'esprit. Je lui vomis bien gentiment à la gueule.
Pour conclure, et vous remercier d'avoir atteint cette phrase, je vous offre l'affiche de l'année :
