Sinon j'ai vu Indiana Jones et le crâne de machin chose là. Je crains hélas que Buk ait
une fois de plus eu raison sur
presque toute la ligne en écrivant que les défauts de cet opus sont inhérents à toute la mythologie de l'aventurier. Je dis presque parce que je suis pas totalement convaincu à propos de certains points (comme les enjeux, le rythme ou l'humour) qui mériteraient une revoyure des dits-films pour être fixé.
Mes seules réserves concernant la critique de Buk, concernent ceci :
Ceci dit, je m'en voudrais de ne pas aborder également quelques vrais bons points concernant le film et qui ne sont pas intrinsèques à la série. tout d'abord, la réussite absolue d'une localisation dans les années 50. Fabuleux. On navigue entre les clins d'oeils cinématographiques (parfois jusque dans les dialogues) : American Graffiti, Lucas oblige, mais aussi une demi-douzaine de films de SF/horreurs de l'époque, et une adéquation bluffante avec les thèmes de l'époque, comics McCarthyens inclus, d'ailleurs ! Et of course que les fourmis sont rouges, les gars !
On ne pouvait pas mieux transposer une anventure d'Indy dans cette période de parano, de blousons noirs, d'agents doubles et de course aux armes nuéclaire et psychique. Jusqu'à la fin, forcément irritante et débile (propre à tous les Indy), mais à 2000% fifties. Spielberg s'amuse clairement des codes de l'époque, c'est plus que réjouissant.
Sincèrement, la connaissance de ces années 50 influe sans doute beaucoup sur le regard qu'on pose sur le film...
Tu contredis tout ce que je pense de la retranscription du film des 50's, qui à trop vouloir afficher l'iconographie complète de cette période, devient une sorte de mixture à la fois trop copieuse et trop scolaire pour être crédible. J'ai eu plusieurs fois envie de crier
" ok c'est les années 50, on a compris oh ! " Parce que, entre le mc carthysme, les blousons noirs et le rockabilly, je crois effectivement qu'on avait bien compris.
Ce qui me dérange, c'est que retranscrire une époque ne doit pas se limiter à un décor factice de cafétéria, une coupe de cheveux yéyé et des chansons d'Elvis. Ce doit être un état d'esprit global qui implique un véritable projet de mise en scène et d'écriture
(voir retour vers le futur par exemple). Or là, le scénario est tellement poussif, tellement bancal que l'implantation du récit devient le cadet des soucis d'un film qui rame sur toute la longueur, quitte à cumuler des scènes complètement inutiles ou solliciter des personnages qui ne servent à rien (Marion, Irina Spalko, Oxley Tournesol...)
Que Spielberg et Lucas se fassent zizir et en profitent pour rendre hommage au cinéma de leur enfance, c'est une chose. Mais si tout ce qu'ils ont à proposer, est un patchwork de clichés, alors leurs références sont à prendre comme autant de coups de coude appuyés au spectateur somnolant. Car quelques soient ses intentions, cet Indiana Jones n'a rien de Mogambo. En fait, c'est hélas plus du même tonneau que la Momie ; pour sa réalisation
(le découpage des scènes d'action), l'humour bas de gamme, les cascades câblées sur fond vert et ses ignobles effets spéciaux en cgi (car oui les fourmis sont rouges mais elles sont surtout en cgi.) Par moment, je vais être méchant, on se croirait même dans Pirate des Caraïbes tant l'insignifiance des méchants et des enjeux plombent l'intérêt d'un récit déjà dépourvu de rebondissements.
Je vais pas trop m'étaler sur le reste car encore une fois, je n'exclus pas l'hypothèse que les défauts de cet opus soient effectivement intrinsèques à la série. Ce qui reste à mes yeux à démontrer. Mais putain ça fout les boules de voir Harrison Ford se faire piquer la vedette par cette tête à claque de Shia Labouffe qui sautille de liane en liane avec une ribambelle de singes à ses trousses, le tout bien sûr en cgi sur fond vert (tout le film a été tourné en studio, à part un ou deux plans d'extérieur tournés au Brésil).
Plus rien ne peut me décevoir de la part de Lucas. Mais venant de Spielberg, ça fait mal au cœur.
