Et puis, cette naïveté courageuse mais qui rend le film immédiatement antipathique et qui consiste à traiter le célibat avec le plus grand sérieux du monde, et une absence de recul et de remise en contexte assez effrayante. L'action se déroule dans un monde où il n'y a pas de guerre, où les gens ne meurent pas, il n'y a pas de maladie incurable, d'avions qui s'écrasent et de catastrophes naturelles, et par conséquent la plus grande tragédie qui peut frapper un homme est de n'avoir personne dans sa vie. Il suffit de voir l'héroïne aligner les crises d'angoisse et les verres de vin uniquement parce que, comme elle l'explique à sa môman dans une confession embarrassante et toute enlarmée de pathos, elle croit que personne ne l'a jamais aimé. Elle lui aurait annoncé qu'elle avait un cancer que son visage n'aurait pas pris une expression plus tragique, et je crois que le film aurait fonctionné de la même manière si, en jouant avec le sous-titrage, on en ferait l'histoire d'une femme dépressive qui, quand elle apprend qu'elle a un cancer, remet sa vie en route en réalisant son rêve, se rendre à Paris pour aller boire une bière (c'était un spoiler 
). C'est un film tout à fait déplaisant dans sa démesure tragique, et en même temps désarmant de franchise, quelque part hormonal, ce qui me fait hésiter à le qualifier de cinéma Marie Claire ou de cinéma de mauvaise période du mois.Bon, y'a quand même Melvil Poupaud, qui à chaque fois que je le vois me donne envie d'aller me promener sur une plage bretonne.
Il va falloir aller voir La possibilité d'une île, qui à en croire la critique promet des monceaux de nanardise
) "La princesse de Clèves", qui fut la probablement pire expérience littéraire de ma vie - mais qui m'aura appris le mot "inclination", cher à Spartakus -, avec Louis Garrel et Leprince-Ringuet dans la distribution, je ne peux m'empêcher d'être béat d'admiration devant la précision des mécaniques qui régissent ce nouvel instrument de torture, que je jurerais avoir été pensé sur mesure, et d'évaluer la douleur qu'il devrait m'infliger est un exercice parfaitement jubilatoire 
raging bull 
que des nouveautés quoi...
