


Première chose qui m'a ennuyé, c'est le fan-service qui dépasse les bornes. Les passages ecchi c'est marrant quand il y a une distance instaurée dans l'énonciation, quand, par exemple, il y a un tiers impliqué dans la situation, tiers qui va être lui-même le spectateur embarassé de la scène et qui va désamorcer la gêne du (télé)spectateur. Parfois par le biais de l'humour, d'ailleurs.
Là, c'est rarement le cas, ce serait plutôt l'orgie de lolitas plus ingénues que France Gall et ses sucettes, propulsées dans des situations pour le moins osées, voires perverses, et ceci face caméra. A ce niveau là, on pourrait même parler de EmileLouis-service. Et pourtant j'suis pas bégueule hein, j'ai même aimé certains Larry Clark

Mais ça encore, ça ne serait qu'accessoire. Ce que j'ai trouvé pénible, et je crois que c'est la principale critique que chacun a fait d'ailleurs, c'est la mise en scène, même pas de la violence, mais de la torture. Le paroxysme étant atteint à l'épisode 4, notamment dans une scène pour laquelle Klaus Barbie aurait surement décerné son prix spécial du jury. Ce n'est pas le sadisme du personnage qui me dérange (Audition de Miike, le Park Chan Woo de Three Extreme ne m'avaient pas choqué à ce point), mais celui du réalisateur

J'pense avoir saisi que sa démarche est de nous déprimer et nous choquer dans un premier temps, pour mieux nous réconforter avec un sursaut humaniste dans un second temps, façon Kurosawa à la fin de Rashomon, par exemple




Je rajouterais que filmer l'innocence en pleurs ou en souffrance pour susciter une émotion, c'est pour moi le degré zéro de la réalisation. Juste du pathos, style journal télévisé (j'allais rajouter "racolleur et putassier", mais je ne piquerai pas à Yannick Dahan ses qualificatifs favoris

Evidemment, il suffit que j'écrive ça pour que me reviennent en mémoire plein de contre-exemples magnifiques, style le Kid de Chaplin, Rourke de Angel Heart, ou Zhang Ziyi dans n'importe lequel de ses films où elle fait son spécial "larme-qui-coule-à-la-fin-du-plan-séquence". A la différence notables que ces scènes ont, selon moi, une pudeur dont le cadrage de Elfen Lied, bien serré sur les sanglots, la douleur, les yeux qui passent de vie à trépas, se dispense trop souvent à mon goût

Bref, j'ai le sentiment que les personnages les plus kawaii me l'ont joué façon "hold-up affectif", j'ai ainsi trouvé Nyu attendrissante comme pourrait l'être un chiot à la SPA. A contrario, Lucy, Dr Kurama et à un degré moindre Kota voire Nana parfois, m'ont bouleversé par leurs mots, leur personnalité (j'aurais rajouté "leur èthos" si j'avais voulu me la jouer ce qui n'est -évidemment- pas le cas ici présentement

J'ai aussi trouvé que la schizophrénie de Lucy/Nyu (ça ressemble à Lucy Liu héhé

Ah, et sinon, j'ai adoré la boite à musique. D'ailleurs, j'aime toujours les films où y'a une boite à musique dedans
