.En juillet prochain, j’aurai 23 ans, un bac L et cinq années de fac de droit derrière mois.
Commençons par le commencement, mes parents veulent faire à la fin de ma première année de fac un investissement locatif pour me loger. En effet jusque là, j’étais hébergé dans une chambre de bonne(donc pas de visite d’amis, ni copine) chez mes grands-parents que j'ai vu irrémédiablement décliner jours après jours (ça marque
). Toutefois, ils m’imposent la charge de le trouver. :-| Et comme si ce n’était pas assez difficile, je m’impose moi-même des critères drastiques (situation précise en centre ville, surface minimum, potentiel à la revente ect…). Au bout de deux ans de recherches intensives, de « trop tard le bien a été vendu 2 jours après sa mise en vente », d’agences qui ne rappellent pas, de grosses gamberges ect… :cry2: je tombe sur la perle rare. 
Un appartement en ruines
en plein hyper-centre du centre du centre ville. Tout est à refaire, tout est à créer. 
Mes parents vont prendre une architecte et lui donner carte blanche (sous réserve de la limite budgétaire) pour réaliser ce que JE veux. Alors je tombe irrésistiblement sous le charme d’un milieu qui m’attire depuis que je suis gamin, celui de l’art et de la création.
Avec cette architecte et son copain antiquaire spécialisé dans le mobilier design du XXième siècle, je fais ce que j’aime, je m’instruis et je découvre leur métier. Je m’intéresse à la construction, je découvre les chantiers, le contact avec les entrepreneurs, les ouvriers et j’apprends à connaître les matériaux. Moi qui n’avais jamais su tenir un pinceau ou monter une étagère, je refais entièrement deux escaliers en chêne, je peins les cloisons, je ponce, je lasure, je traite ect… et j'aime ça.
Une révélation et le catalogue de la construction Point P et Leroy Merlin n’ont plus de secret pour moi. Au fur et à mesure, je souffle des idées à mon architecte, je m’inspire de ce que je vois dans les magasines, bref ça me passionne. A coté, son copain m’initie au design, il ne peut me parler d’un créateur sans que j’aille consulter sur internet sa biographie ses créations. Jusqu’alors le mobilier époque Pompidou ect… pour moi c’était un peu Léontine qui se demande si on peut téléphoner sans passer par téléstar.
Bref c’était ringard et moche. Et c’est alors pareil, je tombe sous le charme du mobilier de cette époque et de l'activité d'antiquaire.Aujourd’hui je suis fou amoureux de mon appartement, à 23 ans, j’ai déjà l’appartement de mes rêves.
Tout devrait donc aller pour le mieux.
Attention tête à claques detected
Mais le séisme que cette expérience a provoqué chez moi est d’une grande ampleur. Je ne pense plus qu’à ça !
Aujourd’hui je suis en fac de droit. Mon investissement dans cette aventure m’a malheureusement couté une année de fac et pourrait me couter la présente. Pourtant ce que l’on apprend dans cette fac est intéressant, mais je ne m’imagine pas faire du droit toute ma vie professionnelle, je ne m’éclaterais pas et même si ça trottait depuis un petit moment, cette expérience a provoqué un déclic.
J’ai pour moi la chance, d’avoir des parents qui m’aident et qui sont prêts à accepter (en serrant fort les dents) que je plaque tout pour que je trouve une voie dans laquelle je m’épanouisse. Là où d’autres ne me laisseraient pas le choix et me mettraient au pied du mur, à coups de « Oui et ? Il y a plein de gens qui s’éclatent pas et on va pas te payer d’autres études, c’est quoi ces caprices d’enfant gâté ! ». Et ils auraient sans doute raisons mais mon père a beaucoup souffert de ne pas être allé au bout de ses rêves et a l'air de me comprendre un peu plus.
Seulement personnellement, j’envisage la chose sous deux angles :
- J’ai 23 ans et aucun diplôme me permettant de prétendre à un emploi. En arrêtant les conneries, je peux tenter d’avoir une licence de droit en Juin et tenter ma chance plus tranquillement dans une école d’archi. Cependant le diplôme d’archi ce sont 6 années d’études. Après 5 ans, je repars peut-être pour 6 ans. Si je m’y plante, j’aurais encore perdu une année et ça fera beaucoup. Enfin je pars avec des handicaps, maths et moi ça fait deux, quant au dessin… :huh:
- Les écoles ne sont pas vraiment là où j’ai mon appartement. Je n’arrive pas à m’imaginer le quitter.
Alors continuer le droit? M'emmerder mais continuer à profiter de l'appart, de continuer à enfin avoir la possibilité d'avoir mes potes à venir prendre le café, à passer des soirées avec ma copine. Personnellement j'ai jamais eu la vocation, j'ai fait comme maman. Mais est-ce que les gens qui font des études dans un domaine aussi général se demandent s'ils ont la vocation ou pas en les commençant.J’avoue que lorsque sur le forum je lis les différents parcours professionnels ou scolaires de ses membres (Au hasard
… urba, max, tata, gégé, jairome, boor…) je me dis vas-y et fous toi un bon gros coup de pied au cul ! Mais quand je rentre chez moi, ce midi, qu’un rayon de soleil illumine le sol de mon chef d’œuvre 
, je sais que je suis complètement névrosé et que j'arrive pas à me passer de ma dose quotidienne. Je suis viscerallement attaché à cet appart car il m'a procuré une sorte de bouffée d'air en quittant là où j'étais auparavant et aussi parce que c'est la première chose que je réussis depuis longtemps après de gros échecs personnels.
Enfin j'ai un motif de fierté.
Pourtant j'ai conscience de paraître ridicule avec cette histoire mais je n'arrive pas à relativiser, à faire la part des choses. J'ai envie de me mettre des coups de pieds au cul mais je n'y arrive pas, ou plutôt je m'en fous. Je suis complètement obnubilé par cet appart et j'arrive pas à penser le quitter. Pour autant, je crève d'envie de tenter ma chance en école d'archi. Au fond le pretexte des 23 ans est un peu falacieux, je n'hésiterai pas une seconde si une école d'archi se trouvait sur le lieu actuel de mes études. Toutefois, c'est une donnée à ne pas négliger non plus.
Ma copine et mes parents sont complètement démunis face à ça, quant à mes amis, ils me poussent à aller consulter, mais j'ai du mal à imaginer que ça m'apporte quoi que ce soit. Vous pensez que ça pourrait m'aider? Je sais que cette histoire est en train de me foutre en l'air mais je n'arrive pas à me raisonner, je suis complètement bidon.
Tout ça, ça vous inspire quoi? :-|
The things you own end up owning you 
C'est quasiment l'impasse cette formation à moins d'être exceptionnel dessinateur. 
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