beyonder a écrit : mais dénigrer le procédé tout entier pour autant, c'est une chose que je parviens pas à valider. (1)
Le monochrome bleu cher à si-ma-tante, est à mon sens, davantage une proposition qu'une affirmation. On peut s'interroger personnellement (car il n'y a pas de vérité en art) pour savoir si l'on considère ça comme une oeuvre d'art à part entière. C'est comme voir un film et s'interroger sur ce qu'il vous apprend sur vous même. Mais ça doit venir de moi, j'aime beaucoup m'interroger.

(1) :-|
Je suppose que tu as raté le passage où j'ai écrit
il ne faut pas oublier qu'il ya des films pour lesquels ce genre de réflexion est, à défaut d'être forcément légitime, au moins compréhensible.
Par exemple, quand un réalisateur revendique clairement une certaine lecture de son oeuvre, genre Bergman, ben ok, on peut y aller. Lynch dit lui-même qu'il faut trouver les clés de sa narration, alors allons-y gaiement, ok.
pour quoter Kieros, moi non plus " je ne crois pas que quiconque de sensé ait "dénigré tout le procédé" ici"...
Seulement l'abus prétentieux, inutile, et complètement vain de la chose.
Il faut voir aussi que j'ai passé beaucoup beaucoup d'années de ma vie à cotoyer (et à faire partie de) ceux qui se livrent à cet exercice de façon compulsive.
Vouloir analyser à tout prix TOUTE oeuvre, c'est pareil que vouloir niquer TOUT ce qui bouge sans distinction : c'est soit une affaire d'ego mal placé, soit une affaire de manque cruel de discernement.
Dans les deux cas, c'est naze.
Je connais par coeur les ficelles de ceux qui font ça, et ça me saoule, le tour de prestidigitateur d'opérette ne fonctionne plus, pour l'avoir observé longtemps, et l'observer encore.
D'autant que la limite n'existe pas. Ce genre de jeu, celui de l'analyse compulsive et de recherche du sens (qui n'est qu'un jeu rhétorique, ni plus ni moins), on peut le jouer avec
ABSOLUMENT N'IMPORTE QUOI dans la vie. Tout ce qu'on veut, du choix des biscuits du petit-déjeuner à la couleur de son écharpe en passant par une préférence pour la levrette l'après-midi ou l'amazone le matin. On fait quoi, dans ce cas-là ?
D'autre part, concernant les malades de ce jeu, disons-le tout net : c'est une démarche d'ado mal assuré que d'essayer de chercher du sens, non pas à l'oeuvre, comme le font croire ceux-la, mais à sa propre analyse de l'oeuvre. C'est une tentative désespérée de se trouver un sens personnel qui pousse la plupart des "critiques compulsifs" à faire ce qu'ils font, et pas de trouver du sens à ce qu'ils prétendent analyser.
C'est encore une démarche d'ado mal assuré dans la mesure où c'est une recherche d'un groupe auquel se raccrocher, s'identifier. A défaut de porter des joggings avec une jambe relevée, ils ont choisi ça. pourquoi pas, hein.
Tout est question de discernement, le procédé entier n'est évidemment pas à dénigrer. Mais la boulimie dans le procédé, oui.
Parce que sinon, demain, je vous explique sans rire pourquoi Tony Parker et Vitaa sont respectivement le nouveau Gainsbourg et la nouvelle Bjork.

(et, oui, on aura même le droit de parler "d'antonomase", du coup, les copains. good times !)