<span style='color:red'>Cissé: "Ce sera Marseille"</span>
06/10/2005
Propos recueillis par AXEL CAPRON
De Sports.fr, à Clairefontaine
En l'absence de Thierry Henry et David Trezeguet, blessés, Djibril Cissé est en pole position pour évoluer en pointe de l'attaque française samedi soir à Berne contre la Suisse. Un rendez-vous que l'attaquant de Liverpool aborde avec sérénité, en dépit d'un manque de compétition, Rafael Benitez ne lui faisant que rarement confiance chez les «Reds». Du coup, l'ex-Auxerrois se donne jusqu'en décembre pour convaincre son coach, faute de quoi il fera ses valises, sans doute pour rejoindre dès le mercato d'hiver l'Olympique de Marseille.
Malgré son faible temps de jeu à Liverpool, Cissé semble serein.On vous imagine satisfait de retrouver l'équipe de France dans un contexte délicat à Liverpool ?
C'est clair, c'est un peu le rayon soleil parce que ça ne se passe pas trop bien à Liverpool, je ne joue pas trop. Enfin, pour ce qui est des relations avec mes coéquipiers, ça va, il y a une très bonne ambiance dans le vestiaire, tout va bien jusqu'au samedi...
Rafael Benitez vous donne-t-il des explications ?
Non, je n'ai pas trop d'explications, il fait ses choix. Et je ne pense pas que j'irai discuter avec lui, je ne suis pas du genre à aller voir le coach. C'est dur à comprendre, ça ne serait pas pareil si les autres attaquants n'arrêtaient pas de marquer et que Liverpool gagnait.
Après votre doublé lors de la Supercoupe d'Europe fin août, vous pensiez jouer davantage ?
Oui, je pensais que ça aiderait les choses, ça m'a donné l'espoir d'avoir marqué des points, mais non, ça n'a pas eu d'effets. Il me faut pourtant du temps de jeu pour démontrer ce que je peux faire, je ne peux pas prouver en dix minutes. Et quand j'ai la chance de commencer, je me retrouve ailier droit, ce qui n'est pas du tout ma position. A part la vitesse, je n'ai pas grand chose d'un ailier droit, revenir défendre, je ne sais pas faire, centrer, je ne sais pas faire... Peut-être que je vais jouer à mon retour, mais si ça ne s'arrange pas, je devrai partir en décembre.
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A Marseille ?
C'est la destination la plus prévisible, même si l'Espagne est aussi un souhait. Mon vrai désir, c'est Marseille. C'était très chaud cet été, si ma situation n'évolue pas, je pense que ce sera Marseille.</span>
"C'est un peu égoïste, mais il faut que je joue"
Avec des regrets de quitter Liverpool ?
C'est clair que je serai déçu de quitter Liverpool, les supporters, je commençais à bien m'adapter, mais je dois aussi penser à ma carrière. A six mois de la Coupe du monde, je ne peux pas rester incertain de jouer comme ça, me contenter de jouer un match sur deux ou trois. Même si on gagne et que je ne joue pas, ce sera pareil, c'est un peu égoïste, mais il faut que je joue. Et le discours serait le même sans Coupe du monde au bout, j'aime jouer, marquer, ça me fait ch... d'être sur le banc, ça fait mal.
Au moins, vous arrivez en équipe de France dans un bon état de fraîcheur...
C'est clair que l'avantage, c'est que je suis plein d'énergie, j'ai hâte d'être à samedi et, si j'ai la chance de jouer, de démontrer au sélectionneur qu'il a raison de me faire confiance, même si je ne joue pas beaucoup à Liverpool. Et bien sûr qu'on se qualifie pour la Coupe du monde. Mais je n'ai pas d'esprit de revanche par rapport à Benitez.
En l'absence de Trezeguet et Henry, vous devriez débuter, cela change-t-il quelque chose pour vous ?
Non, ça ne change rien, je suis toujours prêt. C'est vrai que ça me rapproche plus du terrain, mais ma motivation est toujours la même. je ne me mets pas de pression supplémentaire.
Vous situez-vous au même niveau que Henry et Trezeguet ?
Non, je suis encore un cran au-dessous. Ils ont plus d'expérience, plus de qualités. Thierry, c'est ce qui fait de mieux dans son genre, tandis que David, devant le but, dans la surface, c'est le meilleur. Mais je suis plus jeune et j'ai le temps de les rattraper, j'essaie d'observer les deux pour m'améliorer.
"La pression, j'aime ça"
Vous devriez évoluer seul en pointe contre la Suisse, un poste qui vous convient ?
C'est vrai que c'est comme ça que j'ai appris à jouer à Auxerre et que j'ai évolué pendant trois ans. Je sais faire, c'est la configuration qui me convient le mieux. Mais la différence, c'est que là, on n'y va pas pour jouer en contre, on y va pour les presser.
C'est la tactique nécessaire ?
Il faudra leur mettre la pression dès les premières minutes, ne pas les laisser jouer car ils savent jouer au ballon. Il faudra essayer de marquer le plus vite possible, de les presser haut, de les harceler, et de gérer ensuite le résultat s'il est positif.
Ce Suisse-France s'annonce sous haute tension...
Oui, et la pression, j'aime ça. Ça va être un bon match, très excitant à jouer. Je pense qu'il y aura des buts, mais ce sera quand même un combat, les Suisses ne vont pas nous laisser jouer, ils sont chez eux, ils n'auront pas envie de se faire battre, mais je pense qu'on va s'en sortir.
Un nul vous arrangerait-il ?
Je n'aime pas trop les calculs. Ce serait une bonne chose de ne pas dépendre des résultats des autres, prenons les six points et c'est réglé.
La victoire en Irlande a-t-elle changé l'état d'esprit du groupe ?
Oui, elle a amené de la confiance, là, on se dit qu'on est capable de faire des grandes choses. C'était un gros challenge, on l'a réussi, ça apporte beaucoup de confiance et d'envie de gagner. En plus, les Suisses vont se méfier plus de nous, ils vont se dire qu'on a gagné en Irlande et donc avoir une petite crainte en plus, c'est normal.