Quand Paris Et Marseille Négocient Avec De Drôles

Souvent, c'est mieux...
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Juliensw
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Message par Juliensw »

LA POLICE s'intéresse de très près à certaines personnes qui travaillent - ou ont travaillé - avec le PSG, l'Olympique Marseille et quelques clubs de la Côte d'Azur (On se demande qui ca peut être :hmm: ) . C'est d'ailleurs au bord de la Méditerranée que les enquêteurs situent « l'épicentre de la structure organisée », selon leurs propres termes. Une enquête de police vient de déboucher sur la rédaction d'un document de six pages que nous avons consulté.Tout le système actuel des transferts y est démonté : du joueur « verrouillé » par un agent, aux comptes bancaires dans des paradis fiscaux, en passant par l'attrait des opérations à destination de clubs anglo-saxons.
« Des retraits d'argent liquide servant à rémunérer certains intermédiaires » Deux hommes apparaissent clairement dans ce dossier. Deux hommes bien connus de tout le football français. Un Yougoslave, Ranko Stojic, ex-gardien de but international, devenu agent officiel Fifa, licencié en Serbie-Monténégro, mais ne possédant pas l'autorisation d'exercer en France. Et son associé, le Français Richard Bettoni, ancien dirigeant de Cannes. Ce dernier ne possède aucune licence d'agent, mais il apparaît au coeur des plus grands transferts français de cet été. Les dirigeants du PSG et de l'OM ont été en contact avec lui lors du transfert récent de Frédéric Déhu. L'enquête des services de police évoque d'autres pistes, notamment des pratiques financières habituelles en matière de transferts : « Le transit financier passe par la principauté de Monaco et utilise un compte bancaire ouvert au nom de la société PA au sein de la banque R. à Monaco. » Le document poursuit : « Un agent apparaît dans cette société et procède régulièrement à des retraits d'argent liquide servant à rémunérer certains intermédiaires. » Les fonctionnaires de police écrivent enfin : « L'une de ces personnes est intervenue dans le transfert récent du joueur Frédéric Déhu. Ce transfert a pu être réalisé grâce à une association active de dirigeants marseillais avec un agent. » Ni Bettoni ni Stojic n'ont pu être joints, hier. Pape Diouf, manager général de l'OM, déjà cité dans la lettre anonyme du printemps dernier qui a déclenché toutes les réactions actuelles*, ne souhaite pas s'exprimer sur le fond. « Je préfère ne pas savoir. De toute façon, je ne dirai plus rien sur ce sujet », nous a-t-il expliqué il y a quelques jours. Francis Graille se montre, lui, plus explicite. « Nous sommes otages de certains agents », avoue-t-il. L'incroyable affaire Fabrice Fiorèse, parti du PSG à Marseille, à quelques heures de la clôture du marché des transferts, le démontre en effet. Un transfert derrière lequel on retrouve l'inévitable M. Stojic.

* Cette lettre que nous avons publiée le 1 e r avril dénonce les pratiques frauduleuses d'agents et de dirigeants. Actuellement, le juge Courroye a en mains un dossier sur les faux agents qui a conduit à la mise en examen de deux d'entre eux.


Source: Le Parisien (il me semble)


Bon en fait j'hésitait à le poster, et c'est le Pc qui a décidé tout seul :french:
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Jules
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Message par Jules »

J'aimerais bien savoir comment un agent a pu intervenir entre le P :fuck2: et l'OM pour le transfert de Dehu alors que celui-ci était en fin de contrat et donc libre de s'engager où bon lui semblait :???:
Image La bave de crapaud n'atteint pas le blanc de poulet Image
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pascom
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Message par pascom »

Ca ne sent pas bon là. Et si Bouch profitait de l'écran de l'OM pour mener ses opérations
occultes en cachette ? :hmm:
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Boor
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Message par Boor »

<!--QuoteBegin-Jules+Sep 24 2004, 09:43 AM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (Jules @ Sep 24 2004, 09:43 AM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> J'aimerais bien savoir comment un agent a pu intervenir entre le P :fuck2: et l'OM pour le transfert de Dehu alors que celui-ci était en fin de contrat et donc libre de s'engager où bon lui semblait :???: [/quote]
Le joueur est libre pour s'engager où il veut mais il a qd même du négocier ses conditions avec l'OM... d'où l'intervention d'un agent.
En revanche, je ne vois pas ce qu'il avait à négocier avec le P?
On doit plutôt faire allusion au transfert de Fiorèse.
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Evil
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Message par Evil »

C'est malheureux a dire mais ca se passe comme ca dans le milieu pro. C'est magouilles et Cie, et c'est celui qui sera le plus vereux qui fera les meilleures affaires.
Actibus immensis urbs fulget Massiliensis.
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max04300
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Message par max04300 »

:nawak: ça y est ils ont gagné un match et ça fout le merde !!!

:oops: :french:
antiforom
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Message par antiforom »

<!--QuoteBegin-evil13+Sep 26 2004, 04:54 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (evil13 @ Sep 26 2004, 04:54 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> C'est malheureux a dire mais ca se passe comme ca dans le milieu pro. C'est magouilles et Cie, et c'est celui qui sera le plus vereux qui fera les meilleures affaires. [/quote]
Et ça ne date pas d'hier, evil… et ce n'est pas demain que ça s'arrêtera.
Il y a……… pas mal de temps… les vieux disaient: "Nous quand on était jeunes on payait pour faire du sport. Maintenant on donne de l'argent à ceux qui en font. Le fric va tout pourrir"
Le pognon, les enfants, le pognon… :deg:
Vik de volvic
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Message par Vik de volvic »

est il possible d'avoir une photo de ce ranko stojic pour voir si on parle bien du même ? car je pense que c'est une vielle connaissance :peur:
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Niko
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Message par Niko »

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putain c'est l'agent de Zlatan et on est même pas foutu de l'avoir :nawak: :blaz:
Show must go on ...
Vik de volvic
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Message par Vik de volvic »

ha ouf ça va c'est pas le meme ! enfin si t'es certain que c'est lui :winkv:
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Juliensw
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Message par Juliensw »

 
Nouvelle instruction ouverte à Marseille sur des commissions occultes dans le football
mar 14 jui, 08h08

MARSEILLE (AP) - Une information judiciaire contre X pour "abus de biens sociaux, abus de confiance, exercice illégal de la profession d'agent de joueurs et blanchiment" a été ouverte par le parquet de Marseille, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

L'instruction, qui fait suite à une transmission du parquet de Grasse (Alpes-Maritimes) à la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, a été confiée au juge Charles Duchaine.

Au coeur de l'enquête se trouvent les commissions qui auraient été versées à l'intermédiaire du foot Richard Bettoni, ancien collaborateur de Jean Tigana et proche d'un autre agent, Ranko Stojic. Bettoni aurait facturé des prestations d'agents de joueurs à deux sociétés amies, alors qu'il n'en avait pas le droit, car il ne jouissait pas de l'agrément de la FIFA, révèle le quotidien "La Provence" dans son édition de mardi.

Les faits concernent la période 2000-2005. Les circuits financiers passent par la Grande-Bretagne, Monaco et l'Espagne. Une demi-douzaine de transferts de joueurs vont être ciblés par la justice, précise-t-on de source proche de l'enquête. Au-delà, ce sont toutes les techniques occultes de contournement des règles des transferts qui seraient dans le collimateur de la justice marseillaise. AP

rld en tole :mad: :mad:
Ou au minimum interdit d'approcher le football, pitié!!!!! :cry2:
N'empêche, on n'a jamais eu autant d'affaire sur le dos depuis qu'il est là :blaz:
mercililian
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Message par mercililian »

Je me demande ce que Benoît Pedretti n'a pas supporté autour du club? mdr3
C'est d'ailleurs au bord de la Méditerranée que les enquêteurs situent « l'épicentre de la structure organisée », selon leurs propres termes.
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Winnie
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Message par Winnie »

<!--QuoteBegin-mercililian d'évian+Jun 14 2005, 12:22 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (mercililian d'évian @ Jun 14 2005, 12:22 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> Je me demande ce que Benoît Pedretti n'a pas supporté autour du club? mdr3
C'est d'ailleurs au bord de la Méditerranée que les enquêteurs situent « l'épicentre de la structure organisée », selon leurs propres termes.
[/quote]
Je le savais bien qu'ils étaient pas clairs, ces niçois ! :mad: :oops:
"Qui a les plus grosses maracas... ?!"
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pascom
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Message par pascom »

Enfin, ils ont décidé de mettre en marche la machine à linge :lunettes2:
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si-ma-tante-en-avait
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Message par si-ma-tante-en-avait »

Qu'ils nettoient toute cette crasse qui se gave sur le compte de notre club.
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Juliensw
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Message par Juliensw »

Et donc sur notre compte à nous :mad:
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butterfly15
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Message par butterfly15 »

Tigana en prison :mad:
Image "Je suis le sergeant tirailleur Highway, j'ai descendu plus d'bières, ramassé plus d'pêche, baisé plus d'pouffiasses que vous tous ici bande de bleusaille".
:lol: :lol: :lol:

:hmm:
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Blood
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Message par Blood »

<!--QuoteBegin-butterfly de cornouaille+Jun 14 2005, 02:44 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (butterfly de cornouaille @ Jun 14 2005, 02:44 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> Tigana en prison :mad: [/quote]
On devrait en mettre certains en prison aussi :oops:
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Juliensw
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Message par Juliensw »

Bon, vais me servir de ce sujet pour mettre cet article, qui reste bien dans le ton :blaz:
Liaisons dangereuses sur la Canebière

La face cachée de l’OM


Ici, le patron du club rend des comptes à un pilier du milieu marseillais. Là, des agents de joueurs font régner la terreur et des supporters multiplient les petits trafics à l’ombre du Vélodrome. Olivier Toscer lève le voile sur un folklore inquiétant


Coup de pression dans les vestiaires. Le 7 novembre dernier, l’Olympique de Marseille vient d’être défait au Parc des Princes, chez l’ennemi de toujours. Deux buts à un pour le PSG. Christophe Bouchet, qui n’a pas encore déserté son fauteuil de président de l’OM, est furieux. Il rassemble ses joueurs. Tourangeau de naissance, Parisien de culture, Bouchet se lance dans un numéro de «cacou» marseillais. Il s’en prend au défenseur Abdoulaye Meité. «Moi, je fais mon boulot quinze heures par jour, s’échauffe Bouchet. Toi, Abdou, tu pourrais faire le tien!» Le géant noir, qui officie à l’OM depuis cinq ans, a été le meilleur joueur olympien sur le terrain. Mais il a fait une bourde. Une seule. Celle qui a amené le but victorieux de Paris. Le joueur est à cran. Sa réplique fuse: «Laissez-moi tranquille, président, sinon mon patron va venir vous tirer les oreilles!» Le «patron» dont parle Meité, c’est son agent: un certain Jean-Luc Baresi. Un nom qui fait peur à Marseille. Et pas seulement aux managers du club.
A l’Evêché, le commissariat central de la ville, on connaît bien le clan Baresi, qui règne, selon la police, sur les machines à sous de la région. Mais les preuves manquent. Bien sûr, les frères cadets de l’agent, Franck et Bernard, sont connus comme d’authentiques braqueurs, fichés comme tels au grand banditisme. Et Jean-Luc, le chef de famille, a lui aussi connu la prison. C’était en 2002: un an de préventive, derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Luynes, pour une sombre affaire de racket et de disparition sur le port, toujours pas élucidée. Mais à 44 ans, l’agent du joueur, qui nie toute implication dans cette bouillabaisse mafieuse, n’a jamais été condamné. L’ancien mauvais garçon du quartier Saint-Antoine donne dans le respectable. Depuis quatre ans, il est manager de footballeur, dûment agréé par les instances nationales. Et avant? «J’ai toujours été proche de l’OM», se contente-t-il de répondre, sans détailler plus avant son curriculum.


A l’OM, Baresi s’est fait une spécialité: le transfert des bannis du «loft», ces joueurs tombés en disgrâce. Il n’a pas son pareil pour convaincre les dirigeants de l’OM de les libérer sans exiger trop d’indemnités. Baresi dispose également d’un monopole de fait sur les minots les plus prometteurs, fraîchement sortis du centre de formation, comme Samir Nasri (17 ans) ou Ahmed Yahiaoui (18 ans). Il les prend en main, les protège de la convoitise des autres agents, négocie leur premier contrat pro et empoche les commissions. A la Commanderie, le centre d’entraînement de l’OM, Baresi se sent tellement chez lui que, lorsqu’il est noué d’avoir trop travaillé, il se fait masser par le kiné du club, dans le vestiaire. Et même avec les joueurs, à la grande stupéfaction des dernières recrues, peu au fait des coutumes locales.
Normalement, Baresi ne répond pas aux questions des journalistes. Ou alors seulement après les avoir menacés, au préalable, d’un procès. A Marseille, on ne parle pas d’intimidation. Juste d’ambiance locale. Certains s’en émeuvent. «Début 2002, j’avais publiquement engagé tous les agents de joueurs de France à venir travailler avec le club, qui cherchait à transférer une trentaine de joueurs, témoigne par exemple l’ancien magistrat Etienne Ceccaldi, ex-directeur général de l’OM. Un seul s’est manifesté. Les autres agents sollicités craignaient l’entourage particulier du club.» Et de désigner, à mots couverts, Jean-Luc Baresi comme le principal fauteur de troubles. «N’importe quoi, s’emporte aujourd’hui l’intéressé. A l’OM, il n’y a pas d’histoires de voyous. Juste des histoires d’hommes.»
Voire. «Tous les clubs de l’arc méditerranéen excitent la convoitise du milieu, observe, préoccupé, un haut responsable policier. Mais on en est réduit à suivre cela en spectateur en attendant une faille pour agir.» Au bord de la belle bleue, la vie d’un club se lit en effet aussi bien en pages sportives que dans la rubrique des faits divers. A Bastia, une enquête judiciaire visant le leader nationaliste Charles Pieri vient de mettre au jour le rôle de la pègre indépendantiste dans la gestion du club local. Ajaccio, l’autre club corse de Ligue 1, est entraîné par un miraculé: Rolland Courbis. En 1996, ce dernier prenait un projectile de 9 mm en plein abdomen. Une balle perdue destinée à son ami Dominique Rutily, assassiné ce jour-là à la sortie d’un match de foot sur le continent. Membre influent de la Brise de Mer, le gang mythique du grand banditisme corse, Rutily projetait alors de mettre la main sur… un autre club de la Côte: l’OGC Nice. Quant aux voisins de l’AS Monaco… Un club bien comme il faut? Peut-être. Mais qui a bien failli accueillir dans son capital, il y a deux ans, un paravent de la mafia russe! Il a fallu l’intervention des Renseignements généraux pour que le Palais ouvre enfin les yeux et fasse capoter le projet. Alors pourquoi l’Olympique de Marseille serait-il épargné? «Nommez le pape à la tête de l’OM un matin, vous le retrouverez tout noir le soir même», ironise un grand flic initié aux coulisses du club. Sur la Canebière aussi, on célèbre l’alliance du flingue et du ballon rond.
Avril 2002, un jet privé atterrit à l’aéroport de Cannes. Le milliardaire Robert Louis-Dreyfus en sort. Propriétaire de l’OM, dans lequel il affirme avoir injecté près de 150 millions d’euros en neuf ans, RLD, comme on le surnomme, monte dans une berline conduite par un ancien directeur sportif du club, licencié un an plus tôt: un certain Jean-Christophe Cano. Les deux hommes prennent la direction de Simiane-Collongues, dans l’arrière-pays d’Aix, et s’engouffrent dans une villa claquemurée comme une forteresse. Pour ses voisins, le maître des lieux est un paisible retraité. Tellement discret, même, qu’il ne sort jamais de chez lui. Trop risqué. Même avec un gilet pare-balles, comme celui qui lui sauva la vie, le 21 avril 1978, lorsqu’il tomba avec son frère dans un guet-apens tendu par les hommes du clan Zampa.
A 73 ans, Roland Cassone n’a plus de frère, mais reste une légende du grand banditisme. Ancien lieutenant de Jacky le Mat, il est l’un des rares rescapés de la guerre des gangs. A l’Evêché, on le présente comme le pilier du milieu marseillais. Depuis l’assassinat de Francis le Belge, il y a quatre ans, et l’incarcération de son beau-frère, Tony Cossu, pour trafic d’héroïne, les affaires de Cassone tournent, selon la police, à plein régime. L’homme est prospère, intelligent. Mais la joue profil bas. «Il ne se montre jamais. On n’arrive même pas à obtenir une photo récente de lui», se lamente un vétéran de la brigade de répression du banditisme (BRB).
Que vient faire un fils de famille comme Robert Louis-Dreyfus chez un caïd comme Cassone? «Jean-Christophe Cano m’a présenté Roland Cassone, que je ne connaissais pas, comme un membre influent d’une des associations de supporters du club, détaille Robert Louis-Dreyfus au "Nouvel Observateur", confirmant le rendez-vous secret. A l’époque, nos mauvais résultats sportifs avaient enflammé les supporters et Cano pensait que ce rendez-vous permettrait d’expliquer la politique du club et d’apaiser le climat», précise le propriétaire de l’OM. Le successeur présumé du Belge téléguidant depuis sa villa retirée les supporters du Vélodrome et sommant le propriétaire de l’OM de venir s’expliquer sur la gestion du club: ce n’est plus du folklore mais carrément du polar! Que se sont dit les deux hommes? Robert Louis-Dreyfus n’en dira pas plus. Mais quelques semaines après la rencontre, la direction de l’OM retirait une plainte pénale visant… Jean-Christophe Cano, l’organisateur de l’entrevue de Simiane. Lorsqu’il dirigeait la politique sportive du club, ce dernier avait en effet l’habitude de passer des accords avec une poignée d’agents marrons. Ces intermédiaires n’hésitaient pas à réclamer des honoraires pour des transferts de joueurs dans lesquels ils n’étaient même pas intervenus. L’ancien magistrat Etienne Ceccaldi, alors directeur général de l’OM, avait porté l’affaire en justice. Sans succès donc. «Le dossier ne tenait pas la route», assurent aujourd’hui en chœur le parquet de Marseille et l’actuelle direction de l’OM.
Blanc comme neige, Cano, l’ami de Cassone, a ensuite tenté de mettre la main sur un autre club de la Côte, l’OGC Nice, en compagnie de deux associés. Deux fils à papa, aux pedigrees particuliers. Robert Cassone, le fils de Roland, et François Mouret, rejeton de Roger le Gitan, un ancien de la bande dite des «Italo-Grenoblois». Las, faute d’avoir pu réunir les financements nécessaires, le trio ne tiendra que quelques mois à la tête du club niçois… Qu’est-ce qui explique cette attirance pour les vestiaires de football? Pas seulement l’amour du ballon rond. Avec son ballet de grands joueurs, qui font et défont leurs valises à chaque mercato, un club comme l’Olympique de Marseille est un jackpot. Pour qui? On ne sait pas toujours très bien. Seule certitude, l’unité de compte est la centaine de milliers d’euros. Dans ce gigantesque casino, le footballeur n’est qu’une boule. C’est le croupier qui emporte la mise.
Fin juin 2001, Eduardo Tuzzio, joueur argentin de 27 ans, prend ses quartiers au Sofitel Vieux-Port, l’hôtel des hôtes de marque de l’OM. Un nid d’aigle de luxe surplombant la Canebière. Tuzzio a été déniché par Bernard Tapie, alors «manager général bénévole» de l’OM. Le joueur a tout de la bonne affaire. Désigné meilleur défenseur d’Argentine, il est libre de tout contrat, ce qui signifie pour l’OM qu’il n’y aura pas d’onéreux transfert à payer. Tuzzio réclame juste 1,5 million d’euros de prime à la signature. Et son agent, un avocat argentin, 300 000 euros de commission. Le joueur et l’OM signent un convention de transfert. Classique et parfaitement réglo. Mais simple. Trop simple. Trois jours plus tard, en effet, Tuzzio change subitement d’avis et préfère soudain s’engager avec un lilliputien footballistique: le Servette de Genève. Bizarrement, l’OM lui donne sa bénédiction et paie même de ses deniers le billet d’avion du joueur pour la Suisse. Cinq jours plus tard, nouveau rebondissement: le club phocéen se ravise. Et décide de racheter le joueur au club helvète! Mais, cette fois-ci, le prix ne fait plus sourire. L’OM débourse en effet 6,5 millions d’euros.
En quelques jours et un détour par la Suisse, la valeur du défenseur argentin, qui n’a alors pas encore joué un seul match en Europe, a augmenté de plus de 300%! Sans compter, les quelque 587 000 euros de commission que l’OM a dû verser à l’intermédiaire de la transaction, Gilbert Sau, un agent proche de Jean-Luc Baresi et de Bernard Tapie. Tenu informé depuis sa résidence de Caslano en Suisse – un échange de fax l’atteste –, Robert Louis-Dreyfus laisse faire. Etonnant comment ce coq des affaires se fait plumer comme une vulgaire volaille de basse-cour dès qu’il s’agit de ballon rond… RLD opte pour le paiement échelonné sur un an. Et commence à signer les ordres de virement. Il faudra attendre l’été 2002 pour voir Christophe Bouchet, fraîchement arrivé à la tête du club, bloquer le dernier versement. Pendant un an, l’argent de l’OM est régulièrement venu alimenter un compte ouvert au Crédit suisse à Genève. Pour le Servette? Non, le club n’a conservé qu’un petit million. Le reste? Evaporé. Un peu partout. Selon nos informations, l’enquête du SRPJ de Marseille s’interroge sur un versement inexpliqué de 1,5 million d’euros dont aurait bénéficié entre autres l’ex-international Franck Lebœuf lorsqu’il a signé à l’OM.
Résumons: un vrai-faux transfert initié sous l’ère Tapie qui permet notamment de payer une prime à la principale recrue de l’ère Bouchet. A Marseille, les dirigeants passent, l’argent continue de couler à flots. Mais la direction du club ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet sensible. Plus étonnant, le dossier Tuzzio semble même brûler les mains de la justice locale. Le parquet de Marseille se creuse les méninges. Qui va-t-il renvoyer devant le tribunal dans cette affaire? Les intermédiaires, les dirigeants, certains joueurs? La réponse doit tomber en ce début d’année. «Mais on ne peut pas prendre le risque de mettre le feu à la Canebière», prévient déjà un haut magistrat.
Quand il s’agit de l’OM, la justice marseillaise n’est jamais aveugle. Avant de passer, elle regarde d’abord devant, derrière, sur les côtés. Parfois, elle ne bouge même pas. Comme il y a quatre ans, par exemple. Nous sommes en fin de journée, ce 31 juillet 2000. Frédéric Dobraje attend le bateau sur l’embarcadère des îles des Embiez, au large de Toulon. Cet ancien gardien de but reconverti en agent de joueur vient disputer un tournoi de foot amical avec des copains. Un peu de détente après une bonne affaire. Quelques jours plus tôt en effet, Dobraje a conclu le transfert de l’international Robert Pires, de l’OM au club londonien d’Arsenal pour 10 millions d’euros. Une confortable commission d’intermédiaire l’attend. Quand soudain l’agent est entouré de plusieurs gros bras bien informés. «Reverse-nous la moitié de ta com, sinon il va t’arriver des bricoles», menacent-ils. Sûr de son fait, le chef de la bande décline son identité. Son nom force le respect. Non parce qu’il a effectué une modeste carrière de footballeur pro à Toulon. Mais parce qu’il s’appelle François Vanverberghe. Le propre neveu du Belge!
«Je ne travaille pas dans le foot pour côtoyer ces gens-là», se dit Dobraje, qui attend prudemment d’être rentré chez lui du côté de Besançon, pour porter plainte. L’Evêché hérite de l’affaire, l’agent menacé est entendu par les policiers, puis par un juge d’instruction. Vanverberghe aussi. Mais le neveu n’est pas aussi coriace que son oncle. En garde à vue, il se met à table. Et donne des noms de commanditaires. Il balance deux agents de joueurs très proches de l’OM… Las. Ces derniers ne comparaîtront pourtant jamais devant la justice. Car, trois mois plus tard, François Vanverberghe et son cousin, un truand fiché, sont abattus comme des chiens par plusieurs balles de fusils-mitrailleurs alors qu’ils circulent à moto sur une petite départementale au nord de Marseille… Le principal suspect six pieds sous terre, l’affaire est enterrée.
On comprend mieux pourquoi les agents ne se bousculent pas pour travailler avec l’OM. Résultat: le juteux business des transferts est réservé à une poignée d’intermédiaires bien introduits et sûrs de pouvoir travailler en toute sérénité. Les recrues de l’été dernier n’y ont pas échappé. L’ex-Sochalien Benoît Pedretti a ainsi confié ses intérêts à Jean-Pierre Bernès, l’ancienne âme damnée de Tapie, impliqué dans l’affaire OM-VA. Les attaquants Habib Bamogo et Peggy Luyndula, eux, ont choisi d’être conseillés par l’incontournable Pape Diouf, avant que celui-ci ne troque son maillot d’agent pour celui de directeur sportif de l’OM cet été. Quant aux anciennes vedettes du PSG Frédéric Dehu et Fabrice Fiorèse, ils sont curieusement passés par un agent serbe, connu pour servir de prête-nom à un intermédiaire louche très actif sur la Côte. Comme s’il fallait bénéficier de la protection d’un agent au parfum local pour jouer à l’OM. L’ex-défenseur vedette des Bleus, Bixente Lizarazu, avait, lui, innové l’été dernier. Se passant de son conseiller de toujours, un avocat bordelais, il a signé seul un contrat de 105 000 euros mensuels. Mais après cinq mois de chaos au Vélodrome, Liza vient de refaire ses bagages, la semaine dernière. Direction l’Allemagne, le Bayern de Munich, l’ordre et la rigueur quoi!

OLIVIER TOSCER
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prauwill
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Message par prauwill »

il date cet article non? ( enfin fin 2004)
greetings in the name of the most high

RIP Joseph...
mercililian
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Message par mercililian »

A Marseille, on ne parle pas d’intimidation. Juste d’ambiance locale. Certains s’en émeuvent. «Début 2002, j’avais publiquement engagé tous les agents de joueurs de France à venir travailler avec le club, qui cherchait à transférer une trentaine de joueurs, témoigne par exemple l’ancien magistrat Etienne Ceccaldi, ex-directeur général de l’OM. Un seul s’est manifesté. Les autres agents sollicités craignaient l’entourage particulier du club.» Et de désigner, à mots couverts, Jean-Luc Baresi comme le principal fauteur de troubles. «N’importe quoi, s’emporte aujourd’hui l’intéressé. A l’OM, il n’y a pas d’histoires de voyous. Juste des histoires d’hommes.»


Toujours des vrais hommes, hein? :roll:

Vivement caméras, écoutes téléphoniques, indics, balances et toute la gendarmerie de France+GIPN qu'on nettoie une fois pour toute les Bouches du Rhône et que l'on se sert du des Alpes-Maritimes, du Var, de Paris ou de la Corse comme d'une immense prison et centre de re-éducation sociale.

Putain!


Et non, je n'ai pas dit qu'il fallait tout nettoyer à coup de napalm. :nawak:
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Juliensw
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Message par Juliensw »

<!--QuoteBegin-prauwill de l'asile de notti+Jun 20 2005, 03:44 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (prauwill de l'asile de notti @ Jun 20 2005, 03:44 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> il date cet article non? ( enfin fin 2004) [/quote]
Ah possible...même surement au vue de la derniére phrase :grinj:

Désolé si il a déjà été posté :blush:
Mais je trouvais que ca faisait un bon résumé des trucs bizzares et pas trés net au niveau transfert :blaz:
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prauwill
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Message par prauwill »

<!--QuoteBegin-Juliensw de St Gervais+Jun 20 2005, 03:08 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (Juliensw de St Gervais @ Jun 20 2005, 03:08 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> <!--QuoteBegin-prauwill de l'asile de notti+Jun 20 2005, 03:44 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (prauwill de l'asile de notti @ Jun 20 2005, 03:44 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> il date cet article non? ( enfin fin 2004) [/quote]
Ah possible...même surement au vue de la derniére phrase :grinj:

Désolé si il a déjà été posté :blush:
Mais je trouvais que ca faisait un bon résumé des trucs bizzares et pas trés net au niveau transfert :blaz: [/quote]
je l avais lu sur un forum parisien il me semble... ca donne envie le foot :blaz:
greetings in the name of the most high

RIP Joseph...
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Kieros
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Message par Kieros »

<!--QuoteBegin-mercililian d'évian+Jun 20 2005, 03:50 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (mercililian d'évian @ Jun 20 2005, 03:50 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> Toujours des vrais hommes, hein? :roll: [/quote]
L'individu que tu incrimines ici, est -dans le même temps- ami intime avec le joueur que tu idolâtres au point de l'arborer actuellement en avatar :hmm: Beau grand écart dans ton raisonnement mon cher ML :beer: :grinj:
mercililian
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Message par mercililian »

<!--QuoteBegin-Juliensw de St Gervais+Jun 20 2005, 03:40 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (Juliensw de St Gervais @ Jun 20 2005, 03:40 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> Bon, vais me servir de ce sujet pour mettre cet article, qui reste bien dans le ton  :blaz:
Liaisons dangereuses sur la Canebière

La face cachée de l’OM


Ici, le patron du club rend des comptes à un pilier du milieu marseillais. Là, des agents de joueurs font régner la terreur et des supporters multiplient les petits trafics à l’ombre du Vélodrome. Olivier Toscer lève le voile sur un folklore inquiétant


Coup de pression dans les vestiaires. Le 7 novembre dernier, l’Olympique de Marseille vient d’être défait au Parc des Princes, chez l’ennemi de toujours. Deux buts à un pour le PSG. Christophe Bouchet, qui n’a pas encore déserté son fauteuil de président de l’OM, est furieux. Il rassemble ses joueurs. Tourangeau de naissance, Parisien de culture, Bouchet se lance dans un numéro de «cacou» marseillais. Il s’en prend au défenseur Abdoulaye Meité. «Moi, je fais mon boulot quinze heures par jour, s’échauffe Bouchet. Toi, Abdou, tu pourrais faire le tien!» Le géant noir, qui officie à l’OM depuis cinq ans, a été le meilleur joueur olympien sur le terrain. Mais il a fait une bourde. Une seule. Celle qui a amené le but victorieux de Paris. Le joueur est à cran. Sa réplique fuse: «Laissez-moi tranquille, président, sinon mon patron va venir vous tirer les oreilles!» Le «patron» dont parle Meité, c’est son agent: un certain Jean-Luc Baresi. Un nom qui fait peur à Marseille. Et pas seulement aux managers du club.

A l’Evêché, le commissariat central de la ville, on connaît bien le clan Baresi, qui règne, selon la police, sur les machines à sous de la région. Mais les preuves manquent. Bien sûr, les frères cadets de l’agent, Franck et Bernard, sont connus comme d’authentiques braqueurs, fichés comme tels au grand banditisme. Et Jean-Luc, le chef de famille, a lui aussi connu la prison. C’était en 2002: un an de préventive, derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Luynes, pour une sombre affaire de racket et de disparition sur le port, toujours pas élucidée. Mais à 44 ans, l’agent du joueur, qui nie toute implication dans cette bouillabaisse mafieuse, n’a jamais été condamné. L’ancien mauvais garçon du quartier Saint-Antoine donne dans le respectable. Depuis quatre ans, il est manager de footballeur, dûment agréé par les instances nationales. Et avant? «J’ai toujours été proche de l’OM», se contente-t-il de répondre, sans détailler plus avant son curriculum.


A l’OM, Baresi s’est fait une spécialité: le transfert des bannis du «loft», ces joueurs tombés en disgrâce. Il n’a pas son pareil pour convaincre les dirigeants de l’OM de les libérer sans exiger trop d’indemnités. Baresi dispose également d’un monopole de fait sur les minots les plus prometteurs, fraîchement sortis du centre de formation, comme Samir Nasri (17 ans) ou Ahmed Yahiaoui (18 ans). Il les prend en main, les protège de la convoitise des autres agents, négocie leur premier contrat pro et empoche les commissions. A la Commanderie, le centre d’entraînement de l’OM, Baresi se sent tellement chez lui que, lorsqu’il est noué d’avoir trop travaillé, il se fait masser par le kiné du club, dans le vestiaire. Et même avec les joueurs, à la grande stupéfaction des dernières recrues, peu au fait des coutumes locales.

Normalement, Baresi ne répond pas aux questions des journalistes. Ou alors seulement après les avoir menacés, au préalable, d’un procès. A Marseille, on ne parle pas d’intimidation. Juste d’ambiance locale. Certains s’en émeuvent. «Début 2002, j’avais publiquement engagé tous les agents de joueurs de France à venir travailler avec le club, qui cherchait à transférer une trentaine de joueurs, témoigne par exemple l’ancien magistrat Etienne Ceccaldi, ex-directeur général de l’OM. Un seul s’est manifesté. Les autres agents sollicités craignaient l’entourage particulier du club.» Et de désigner, à mots couverts, Jean-Luc Baresi comme le principal fauteur de troubles. «N’importe quoi, s’emporte aujourd’hui l’intéressé.

A l’OM, il n’y a pas d’histoires de voyous. Juste des histoires d’hommes.»
Voire. «Tous les clubs de l’arc méditerranéen excitent la convoitise du milieu, observe, préoccupé, un haut responsable policier. Mais on en est réduit à suivre cela en spectateur en attendant une faille pour agir.» Au bord de la belle bleue, la vie d’un club se lit en effet aussi bien en pages sportives que dans la rubrique des faits divers. A Bastia, une enquête judiciaire visant le leader nationaliste Charles Pieri vient de mettre au jour le rôle de la pègre indépendantiste dans la gestion du club local. Ajaccio, l’autre club corse de Ligue 1, est entraîné par un miraculé: Rolland Courbis. En 1996, ce dernier prenait un projectile de 9 mm en plein abdomen. Une balle perdue destinée à son ami Dominique Rutily, assassiné ce jour-là à la sortie d’un match de foot sur le continent. Membre influent de la Brise de Mer, le gang mythique du grand banditisme corse, Rutily projetait alors de mettre la main sur… un autre club de la Côte: l’OGC Nice. Quant aux voisins de l’AS Monaco… Un club bien comme il faut? Peut-être.

Mais qui a bien failli accueillir dans son capital, il y a deux ans, un paravent de la mafia russe! Il a fallu l’intervention des Renseignements généraux pour que le Palais ouvre enfin les yeux et fasse capoter le projet. Alors pourquoi l’Olympique de Marseille serait-il épargné? «Nommez le pape à la tête de l’OM un matin, vous le retrouverez tout noir le soir même», ironise un grand flic initié aux coulisses du club. Sur la Canebière aussi, on célèbre l’alliance du flingue et du ballon rond.

Avril 2002, un jet privé atterrit à l’aéroport de Cannes. Le milliardaire Robert Louis-Dreyfus en sort. Propriétaire de l’OM, dans lequel il affirme avoir injecté près de 150 millions d’euros en neuf ans, RLD, comme on le surnomme, monte dans une berline conduite par un ancien directeur sportif du club, licencié un an plus tôt: un certain Jean-Christophe Cano.

Les deux hommes prennent la direction de Simiane-Collongues, dans l’arrière-pays d’Aix, et s’engouffrent dans une villa claquemurée comme une forteresse. Pour ses voisins, le maître des lieux est un paisible retraité. Tellement discret, même, qu’il ne sort jamais de chez lui. Trop risqué. Même avec un gilet pare-balles, comme celui qui lui sauva la vie, le 21 avril 1978, lorsqu’il tomba avec son frère dans un guet-apens tendu par les hommes du clan Zampa.

A 73 ans, Roland Cassone n’a plus de frère, mais reste une légende du grand banditisme. Ancien lieutenant de Jacky le Mat, il est l’un des rares rescapés de la guerre des gangs. A l’Evêché, on le présente comme le pilier du milieu marseillais. Depuis l’assassinat de Francis le Belge, il y a quatre ans, et l’incarcération de son beau-frère, Tony Cossu, pour trafic d’héroïne, les affaires de Cassone tournent, selon la police, à plein régime. L’homme est prospère, intelligent. Mais la joue profil bas. «Il ne se montre jamais. On n’arrive même pas à obtenir une photo récente de lui», se lamente un vétéran de la brigade de répression du banditisme (BRB).

Que vient faire un fils de famille comme Robert Louis-Dreyfus chez un caïd comme Cassone? «Jean-Christophe Cano m’a présenté Roland Cassone, que je ne connaissais pas, comme un membre influent d’une des associations de supporters du club, détaille Robert Louis-Dreyfus au "Nouvel Observateur", confirmant le rendez-vous secret. A l’époque, nos mauvais résultats sportifs avaient enflammé les supporters et Cano pensait que ce rendez-vous permettrait d’expliquer la politique du club et d’apaiser le climat», précise le propriétaire de l’OM.

Le successeur présumé du Belge téléguidant depuis sa villa retirée les supporters du Vélodrome et sommant le propriétaire de l’OM de venir s’expliquer sur la gestion du club: ce n’est plus du folklore mais carrément du polar! Que se sont dit les deux hommes? Robert Louis-Dreyfus n’en dira pas plus. Mais quelques semaines après la rencontre, la direction de l’OM retirait une plainte pénale visant… Jean-Christophe Cano, l’organisateur de l’entrevue de Simiane. Lorsqu’il dirigeait la politique sportive du club, ce dernier avait en effet l’habitude de passer des accords avec une poignée d’agents marrons.

Ces intermédiaires n’hésitaient pas à réclamer des honoraires pour des transferts de joueurs dans lesquels ils n’étaient même pas intervenus. L’ancien magistrat Etienne Ceccaldi, alors directeur général de l’OM, avait porté l’affaire en justice. Sans succès donc. «Le dossier ne tenait pas la route», assurent aujourd’hui en chœur le parquet de Marseille et l’actuelle direction de l’OM.

Blanc comme neige, Cano, l’ami de Cassone, a ensuite tenté de mettre la main sur un autre club de la Côte, l’OGC Nice, en compagnie de deux associés. Deux fils à papa, aux pedigrees particuliers. Robert Cassone, le fils de Roland, et François Mouret, rejeton de Roger le Gitan, un ancien de la bande dite des «Italo-Grenoblois». Las, faute d’avoir pu réunir les financements nécessaires, le trio ne tiendra que quelques mois à la tête du club niçois… Qu’est-ce qui explique cette attirance pour les vestiaires de football?

Pas seulement l’amour du ballon rond. Avec son ballet de grands joueurs, qui font et défont leurs valises à chaque mercato, un club comme l’Olympique de Marseille est un jackpot. Pour qui? On ne sait pas toujours très bien. Seule certitude, l’unité de compte est la centaine de milliers d’euros. Dans ce gigantesque casino, le footballeur n’est qu’une boule. C’est le croupier qui emporte la mise.
Fin juin 2001, Eduardo Tuzzio, joueur argentin de 27 ans, prend ses quartiers au Sofitel Vieux-Port, l’hôtel des hôtes de marque de l’OM. Un nid d’aigle de luxe surplombant la Canebière. Tuzzio a été déniché par Bernard Tapie, alors «manager général bénévole» de l’OM.

Le joueur a tout de la bonne affaire. Désigné meilleur défenseur d’Argentine, il est libre de tout contrat, ce qui signifie pour l’OM qu’il n’y aura pas d’onéreux transfert à payer. Tuzzio réclame juste 1,5 million d’euros de prime à la signature. Et son agent, un avocat argentin, 300 000 euros de commission. Le joueur et l’OM signent un convention de transfert. Classique et parfaitement réglo. Mais simple. Trop simple. Trois jours plus tard, en effet, Tuzzio change subitement d’avis et préfère soudain s’engager avec un lilliputien footballistique: le Servette de Genève.

Bizarrement, l’OM lui donne sa bénédiction et paie même de ses deniers le billet d’avion du joueur pour la Suisse. Cinq jours plus tard, nouveau rebondissement: le club phocéen se ravise. Et décide de racheter le joueur au club helvète! Mais, cette fois-ci, le prix ne fait plus sourire. L’OM débourse en effet 6,5 millions d’euros.
En quelques jours et un détour par la Suisse, la valeur du défenseur argentin, qui n’a alors pas encore joué un seul match en Europe, a augmenté de plus de 300%! Sans compter, les quelque 587 000 euros de commission que l’OM a dû verser à l’intermédiaire de la transaction, Gilbert Sau, un agent proche de Jean-Luc Baresi et de Bernard Tapie. Tenu informé depuis sa résidence de Caslano en Suisse – un échange de fax l’atteste –, Robert Louis-Dreyfus laisse faire. Etonnant comment ce coq des affaires se fait plumer comme une vulgaire volaille de basse-cour dès qu’il s’agit de ballon rond… RLD opte pour le paiement échelonné sur un an. Et commence à signer les ordres de virement.

Il faudra attendre l’été 2002 pour voir Christophe Bouchet, fraîchement arrivé à la tête du club, bloquer le dernier versement. Pendant un an, l’argent de l’OM est régulièrement venu alimenter un compte ouvert au Crédit suisse à Genève. Pour le Servette? Non, le club n’a conservé qu’un petit million. Le reste? Evaporé. Un peu partout. Selon nos informations, l’enquête du SRPJ de Marseille s’interroge sur un versement inexpliqué de 1,5 million d’euros dont aurait bénéficié entre autres l’ex-international Franck Lebœuf lorsqu’il a signé à l’OM.

Résumons: un vrai-faux transfert initié sous l’ère Tapie qui permet notamment de payer une prime à la principale recrue de l’ère Bouchet. A Marseille, les dirigeants passent, l’argent continue de couler à flots. Mais la direction du club ne souhaite pas s’exprimer sur ce sujet sensible. Plus étonnant, le dossier Tuzzio semble même brûler les mains de la justice locale. Le parquet de Marseille se creuse les méninges. Qui va-t-il renvoyer devant le tribunal dans cette affaire? Les intermédiaires, les dirigeants, certains joueurs? La réponse doit tomber en ce début d’année. «Mais on ne peut pas prendre le risque de mettre le feu à la Canebière», prévient déjà un haut magistrat.

Quand il s’agit de l’OM, la justice marseillaise n’est jamais aveugle. Avant de passer, elle regarde d’abord devant, derrière, sur les côtés. Parfois, elle ne bouge même pas. Comme il y a quatre ans, par exemple. Nous sommes en fin de journée, ce 31 juillet 2000. Frédéric Dobraje attend le bateau sur l’embarcadère des îles des Embiez, au large de Toulon. Cet ancien gardien de but reconverti en agent de joueur vient disputer un tournoi de foot amical avec des copains.

Un peu de détente après une bonne affaire. Quelques jours plus tôt en effet, Dobraje a conclu le transfert de l’international Robert Pires, de l’OM au club londonien d’Arsenal pour 10 millions d’euros. Une confortable commission d’intermédiaire l’attend. Quand soudain l’agent est entouré de plusieurs gros bras bien informés. «Reverse-nous la moitié de ta com, sinon il va t’arriver des bricoles», menacent-ils. Sûr de son fait, le chef de la bande décline son identité. Son nom force le respect. Non parce qu’il a effectué une modeste carrière de footballeur pro à Toulon. Mais parce qu’il s’appelle François Vanverberghe. Le propre neveu du Belge!

«Je ne travaille pas dans le foot pour côtoyer ces gens-là», se dit Dobraje, qui attend prudemment d’être rentré chez lui du côté de Besançon, pour porter plainte. L’Evêché hérite de l’affaire, l’agent menacé est entendu par les policiers, puis par un juge d’instruction. Vanverberghe aussi. Mais le neveu n’est pas aussi coriace que son oncle. En garde à vue, il se met à table. Et donne des noms de commanditaires. Il balance deux agents de joueurs très proches de l’OM… Las.

Ces derniers ne comparaîtront pourtant jamais devant la justice. Car, trois mois plus tard, François Vanverberghe et son cousin, un truand fiché, sont abattus comme des chiens par plusieurs balles de fusils-mitrailleurs alors qu’ils circulent à moto sur une petite départementale au nord de Marseille… Le principal suspect six pieds sous terre, l’affaire est enterrée.

On comprend mieux pourquoi les agents ne se bousculent pas pour travailler avec l’OM. Résultat: le juteux business des transferts est réservé à une poignée d’intermédiaires bien introduits et sûrs de pouvoir travailler en toute sérénité. Les recrues de l’été dernier n’y ont pas échappé. L’ex-Sochalien Benoît Pedretti a ainsi confié ses intérêts à Jean-Pierre Bernès, l’ancienne âme damnée de Tapie, impliqué dans l’affaire OM-VA. Les attaquants Habib Bamogo et Peggy Luyndula, eux, ont choisi d’être conseillés par l’incontournable Pape Diouf, avant que celui-ci ne troque son maillot d’agent pour celui de directeur sportif de l’OM cet été.

Quant aux anciennes vedettes du PSG Frédéric Dehu et Fabrice Fiorèse, ils sont curieusement passés par un agent serbe, connu pour servir de prête-nom à un intermédiaire louche très actif sur la Côte. Comme s’il fallait bénéficier de la protection d’un agent au parfum local pour jouer à l’OM. L’ex-défenseur vedette des Bleus, Bixente Lizarazu, avait, lui, innové l’été dernier. Se passant de son conseiller de toujours, un avocat bordelais, il a signé seul un contrat de 105 000 euros mensuels. Mais après cinq mois de chaos au Vélodrome, Liza vient de refaire ses bagages, la semaine dernière. Direction l’Allemagne, le Bayern de Munich, l’ordre et la rigueur quoi!

OLIVIER TOSCER
[/quote]

<!--QuoteBegin-"Kieros"+--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE ("Kieros")</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--><!--QuoteBegin-mercililian d'évian+Jun 20 2005, 03:50 PM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (mercililian d'évian @ Jun 20 2005, 03:50 PM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> Toujours des vrais hommes, hein? :roll: [/quote]
L'individu que tu incrimines ici, est -dans le même temps- ami intime avec le joueur que tu idolâtres au point de l'arborer actuellement en avatar :hmm: Beau grand écart dans ton raisonnement mon cher ML :beer: :grinj:[/quote]
Ah? :???:

Tu me l'apprends.

Je change.

Je n'ai pas le moindre problème à donner ma confiance...ni de la retirer dés que j'apprends le moindre écart.

C'est avec une telle mentalité qu'on pourra un jour avancer, évoluer, reconstruire, se développer, se civiliser et donc comme la ville de Liverpool gagner un jour une Ligue des Champions.
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Niko
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Message par Niko »

d'un autre coté être ami avec qq'un ne veut pas dire partager la même mentalité :oops:


attention à ne pas trop jouer la girouette :oops:
Show must go on ...
mercililian
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Message par mercililian »

<!--QuoteBegin-niko de Pontault Combault+Jun 21 2005, 10:20 AM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (niko de Pontault Combault @ Jun 21 2005, 10:20 AM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> d'un autre coté être ami avec qq'un ne veut pas dire partager la même mentalité :oops:


attention à ne pas trop jouer la girouette :oops: [/quote]
Vive les girouettes!

On est fidèle à des gens biens.

Pas à des affairistes.
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Kieros
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Message par Kieros »

<!--QuoteBegin-niko de Pontault Combault+Jun 21 2005, 10:20 AM--></div><table border='0' align='center' width='95%' cellpadding='3' cellspacing='1'><tr><td>QUOTE (niko de Pontault Combault @ Jun 21 2005, 10:20 AM)</td></tr><tr><td id='QUOTE'><!--QuoteEBegin--> d'un autre coté être ami avec qq'un ne veut pas dire partager la même mentalité :oops:


attention à ne pas trop jouer la girouette :oops: [/quote]
Hmm, Meïté et Baresi, c'est une affaire qui marche, remember sa prolongation de contrat :siffle:
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si-ma-tante-en-avait
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Message par si-ma-tante-en-avait »

Hier La Provence diffusait la photo de John Bico,il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Seal (le chanteur) mais sans les cicatrices.
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