1. L'action de l'Union vise à renforcer ses bases scientifiques et technologiques, par la réalisation d'un espace européen de la recherche dans lequel les chercheurs, les connaissances scientifiques et les technologies circulent librement, à favoriser le développement de sa compétitivité, y compris celle de son industrie, ainsi qu'à promouvoir les actions de recherche jugées nécessaires au titre d'autres chapitres de la Constitution.
L'espace européen de la recherche: très bonne idée, y'a jamais trop de monde pour bosser sur une même problématique.
La libre-circulation des chercheurs dans l'Europe ... bah franchement c'est bien, mais ça fait quand même un bon bout de temps que c'est mis en place

(mais admettons).
Le développement de sa compétitivité, y compris celle de son industrie, là j'ai peur. La compétitivité, c'est un peu normal de la rechercher, quelque soit le métier. Mais comment est-ce qu'on la quantifie ?
Pour l'industrie c'est facile, il suffit de regarder le CA des boîtes et on est tranquille. Pour les labos de recherche c'est plus délicat: il y a des recherches appliquées pour lesquelles on peut encore "mesurer" la compétitivité, mais on fait comment pour la recherche fondamentale ??
On compte le nombre de publis par labo, ou bien on JUGE que n'ayant pas d'applications immédiates, ce n'est pas compétitif et on fait une croix dessus ?
Promouvoir les actions de recherche jugées nécessaires, qu'est-ce que c'est ça ? J'espère que ça va pas être des économistes qui vont JUGER ce qui est bon de faire ou non pour le développement de l'industrie et du reste. Ceci dit, demander à ce que ce soient des chercheurs qui fassent partie du groupe de travail, ça me semble irréalisable (y'a qu'à voir comment ça se passe à l'échelle nationale). Bref, on va avoir des gens qui vont dire qu'il faut orienter les recherches vers par exemple l'économie d'énergie, la découverte de l'espace etc etc. Ce sont évidemment des matières super intéressantes et à travailler, je ne dis pas le contraire. Mais le fondamental ?? Encore une fois on en fait quoi ??
Mince, je me rends compte que je suis en train de décortiquer trop. Pour la suite je vais faire moins long sinon je vais jamais y arriver.
2. Aux fins visées au paragraphe 1, elle encourage dans l'ensemble de l'Union les entreprises, y compris les petites et moyennes entreprises, les centres de recherche et les universités dans leurs efforts de recherche et de développement technologique de haute qualité. Elle soutient leurs efforts de coopération, en visant tout particulièrement à permettre aux chercheurs de coopérer librement au-delà des frontières et aux entreprises d'exploiter les potentialités du marché intérieur à la faveur, notamment, de l'ouverture des marchés publics nationaux, de la définition de normes communes et de l'élimination des obstacles juridiques et fiscaux à cette coopération.
OK, on a compris, faut mettre en relation les chercheurs et les entreprises. Là on parle encore de la recherche APPLIQUEE.
Le fondamental, on s'asseoit dessus une fois de plus (c'est marrant, mais j'ai l'impression de faire les mêmes réflexions que le mouvement "Sauvons La Recherche", sur ce qui se passe en France en ce moment. Finalement, je crois bien que le lien est fait, la merde dans laquelle on est vient probablement de ce texte qui a provoqué la dérive de la recherche française qh'on connait actuellement.
Bon, bref. Sinon, pour les normes communes et tout le tintouin, je trouve que c'est pas mal du tout.
En gros, je crois que ce sont de bonnes mesures pour l'appliqué.
3. Toutes les actions de l'Union dans le domaine de la recherche et du développement technologique, y compris les actions de démonstration, sont décidées et mises en oeuvre conformément à la présente section."
Bon, ça ... ça mange pas de pain et j'ai rien à en dire, ni en bien, ni en mal.
Je reviens quand même au premier paragraphe qui finalement me dérange énormément. On parle de la libre curculation des chercheurs et DES RESULTATS à l'intérieur de l'Europe. Comme je l'ai mis plus haut, pour les personnes, on les a pas attendus pour le faire, mais bon, c'est bien de le dire même si ça apporte pas grand chose. Pour les résultats, je suis un peu génée.
Je me trompe peut être (et quelqu'un va sûrement éclairer ma lanterne), mais je ressens cette phrase comme "on va tous travailler ensemble et partager nos résultats à l'intérieur de la zone Europe". Vu comme ils ont l'air excités sur l'appliqué et la compétitivité, j'ai bien peur que cela ne veuille dire qu'il y aura des brevets sur des découvertes, que les chercheurs européens bénéficieront de ces découvertes sans avoir à payer, mais que les autres si.
Vous allez me dire que c'est déjà malheureusement un peu ce qu'on fait au niveau national en ce moment. Certes, mais certains se battent contre cette injustice.
En gros, les américains vont avoir leurs brevets, les européens vont avoir les leurs, et on utilisera la bonne vieille méthode de l'échange si on veut bosser à partir de ce qu'ils ont trouvé (on leur laisse utiliser notre truc s'ils nous laissent utiliser le leur).
Et une fois de plus, qui l'a dans le squal ?? Les chercheurs pauvres des PVD. Ils ont les compétences, ils se débrouillent avec leur matériel, mais ils n'ont pas accès aux résultats qui leur permettrait d'avancer dix fois plus vite.
Je crois que ces gens, à force de penser au fric, ont perdu de vue la philosophie de la recherche, qui est de mettre en commun tout ce qu'on trouve, peu importe notre nationalité, afin que la communauté scientifique dans son ensemble profite des avancées des autres, et que l'on progresse plus rapidement.
Un américain peut très bien être à la base d'un résultat qui sera repris puis développé par un Brésilien, son travail étant ensuite repris par un Pakistanais qui le complète et ainsi de suite.
Non, là on aura les européens qui bossent ensemble, et les américains en face. Et on mettra des brevets au lieu de publier (GRATUITEMENT) les résultats, quitte à ce qu'un brésilien se fasse chier à faire EXACTEMENT la même chose, et donc perde du fric là dessus, pour arriver à EXACTEMENT la même conclusion, mais quelques années plus tard. Alors que s'il avait eu accès à l'info avant, il aurait pu continuer les recherches au lieu de les refaire.
Pour moi, c'est un frein à la découverte.
Et tout ce que j'ai lu entre le III.248 et le III.255, ça me conforte (malheureusement) dans mon opinion: on essaye d'adopter le même système pourri qu'aux US en ce qui concerne la recherche.