articles de l'équipe
Le retour de la taupe
Durant toute la matinée, les joueurs du PSG ont une nouvelle fois cherché à savoir qui avait « trahi » le vestiaire.
MêMES MAUX, mêmes remèdes. Mais, finalement, toujours les mêmes maux. Dès que la crise recouvre le PSG cette saison, la solution passe par la réunion. Mais celle-ci ne débouche pas toujours sur ce qui est escompté et elle engendre parfois de nouvelles crispations. Hier matin, au Camp des Loges, le centre d’entraînement du club parisien, les joueurs se sont une nouvelle fois réunis dans la salle de presse, comme après la défaite contre Chelsea (0-3).
À l’origine de cette réunion d’urgence, cette phrase qui aurait été délivrée dans l’anonymat par un joueur du PSG à notre confrère Le Parisien : « Nous souhaitons son départ (de Halilhodzic). »
Troublés par la dimension médiatique de la crise que traverse leur club, les joueurs souhaitaient entrer en possession de quelques éléments d’explication. Vahid Halilhodzic lâché par le groupe ? Mais qui a balancé cette information ? C’est ce que la majorité de l’effectif a cherché à savoir en convoquant, dans la salle de presse, le média concerné.
Après une séance de soins et de travail en salle pour les titulaires de la défaite contre Moscou (1-3), tous sortent du vestiaire en file indienne, traversent le parking et rejoignent une pièce devenue lieu d’une assemblée générale. « Vous nous emm… avec vos conneries, lance sous forme de boutade Jérôme Alonzo, à l’adresse des journalistes. Moi, j’ai envie d’aller manger. » Quelques questions des joueurs à leurs hôtes, puis les protégés de Halilhodzic restent entre eux. Seuls. Mais comme on peut l’entendre de l’extérieur, le ton monte d’un cran. Des points de désaccord sont manifestes, la parano totale. Un jardinier du Camp des Loges, en pause, est ainsi aperçu à quelques mètres de la salle où sont rassemblés les joueurs. Pedro Pauleta bondit à l’extérieur et demande au personnel de sécurité que personne ne rôde autour des lieux.
À défaut d’observer ce qui se passe, il est toujours possible d’entendre des bribes de ce qui se dit. « C’était chaud », racontera l’un des protagonistes. Les chaises grincent, Pauleta, lui, s’énerve en portugais avant de lancer un sonore « c’est trop tard maintenant » qui en dit long. Puis c’est au tour de Bernard Mendy de s’agacer : « Ce n’est pas comme ça un groupe solidaire. » La solidarité semble en effet s’effriter sur l’autel de la recherche… de la taupe.
Sochaux, l’ultimatum
La fameuse taupe est de retour ! Pendant toute la matinée d’hier, les Parisiens, douzièmes de L 1 à quatre points du premier relégable, éliminés sans gloire de la Ligue des champions, n’avaient qu’une obsession : déterrer la taupe. Celui qui aurait divulgué le contenu de la réunion de mercredi matin, lendemain de déroute européenne. Serait-ce la même qui aurait garanti que le groupe ne soutenait plus Vahid Halilhodzic ? Et qui sait s’il ne s’agit pas de celle qui aurait dévoilé ce que les joueurs s’étaient déjà dit après la défaite contre Chelsea ?
La recherche de la taupe est devenue un véritable exercice de style au PSG. Trois jours après le premier rendez-vous de Ligue des champions, José Pierre-Fanfan et Pedro Pauleta, capitaine et vice-capitaine, étaient venus en conférence de presse pour savoir qui avait parlé. « Ce serait bien que vous nous donniez le nom », avait demandé l’attaquant portugais aux journalistes. « On saura qui c’est », avait renchéri le défenseur central.
Staff et effectif étaient, encore hier, davantage préoccupés par ce sujet que par la perspective du match contre Sochaux, dimanche prochain. Vahid Halilhodzic, furieux à la lecture de la presse, a, par exemple, refusé de serrer la main de ses joueurs hier matin, lorsqu’ils ont pénétré dans le vestiaire. Lui ne parle pas de taupe mais de « traître ». Après une heure de réunion – ou de recherche infructueuse –, les joueurs ont tout de même invité leur coach à les rejoindre. Par la voix de Pierre-Fanfan, ils ont tenu à lui rappeler leur soutien. Étaient-ils seulement tous sur la même longueur d’onde ?
Au Parc des Princes, siège du PSG, l’atmosphère était un brin moins tendue qu’au Camp des Loges. Mais des tensions se faisaient également jour. Toujours une histoire d’article de presse. Francis Graille n’a pas du tout goûté l’interview de son ami Vahid Halilhodzic dans laquelle ce dernier garantit qu’au PSG « le bifteck est bon ». Dans l’après-midi, l’entourage présidentiel faisait comprendre que la pression était sur les joueurs jusqu’au match contre Sochaux et que Graille soutenait son entraîneur. Jusqu’à quand ? La réponse est claire : jusqu’à dimanche. Une défaite deviendrait alors sans doute synonyme de désolidarisation présidentielle."