Raymond Goethals est mort ce lundi à l'âge de 83 ans. Il laisse derrière lui un palmarès inégalé en Belgique, comme entraîneur d'un sport collectif, en tête duquel figure le titre de champion d'Europe des clubs de football offert à l'Olympique de Marseille - et au football français qui attendait celà depuis 38 ans - le 26 mai 1993 au Stade Olympique de Munich, au grand dam de Silvio Berlusconi, dont l'AC Milan s'inclina 1-0; devant l'inoubliable démonstration contre l'Austria de Vienne, 4-0, avec Anderlecht, le 3 mai 1978 au Parc des Princes, en finale de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes.
Champion de Belgique avec le Standard en 1982 et 1983, et triple champion de France avec Marseille (1991, 1992, 1993), entraîneur à succès de l'équipe nationale (qualifications pour Mexico'70 et 3-ème de l'Euro'72), le «magicien » Raymond Goethals a cependant peut-être surtout été le chef de file incontesté de la profession en Belgique, pour l'ensemble de son oeuvre. Il a en effet réussi PARTOUT où il a posé son long manteau de cuir ou de tissu style inspecteur Colombo: en terre liégeoise (Hannut, Waremme, Standard), bruxelloise (Anderlecht, équipe nationale, Racing Jet), ou limbourgeoise (Saint-Trond). En Gironde (Bordeaux), dans les Bouches du Rhône (OM) ou au Portugal (Vitoria Guimaraes). Partout, et même au Brésil, où le FC Sao Paulo a remporté le championnat régional sans perdre un seul de ses 19 matches sous l'autorité d'un staff où figurait en bonne place le Bruxellois tout droit sorti d'une pièce de Toone.
- Le «Trap » et Enzo Scifo abandonnés - Difficile d'ailleurs de classer les exploits du «sorcier », qui mena Saint-Trond au titre de vice-champion de Belgique (1966), et le Racing Jet de son ami Jean Martin, bien à l'abri de la zone dangereuse en D1, où il faisait pourtant figure d'oiseau pour le chat à l'entame du championnat 86-87. Ce qui à la réflexion, était peut-être plus difficile, que les succès qui ont fait sa réputation mondiale. On trouve quoi qu'il en soit la même compétence, la même passion, à l'origine de toutes ces réussites exceptionnelles.
Le gardien de but de niveau «acceptable », comme il le disait lui même, le meilleur entraîneur belge de tous les temps, le joueur de belote fumeur invétéré de Belgas, n'a cependant pas échappé à la critique, ni même au fisc et aux tribunaux de l'Union Belge.
