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LIGUE 1
« Il faut un meneur »
PAPE DIOUF, le manager marseillais, dresse le portrait-robot du futur entraîneur de l’OM, peut-être nommé aujourd’hui ou demain.
Dans son bureau de la Commanderie, Pape Diouf s’est activé hier afin de trouver un entraîneur. Il annonce être sur le point de conclure ce dossier. Le manager de l’OM revient également sur le départ de José Anigo et la réaction qu’il attend de la part des joueurs dès samedi, contre Nantes.
MARSEILLE –
de notre envoyé spécial
« OÙ EN TES-VOUS CONCERNANT la recherche d’un entraîneur ? – La connaissance d’Albert Emon en matière de football, sa proximité avec les joueurs, son dévouement pour le club et son expérience ont arrêté le choix sur lui pour un intérim. C’est un entraîneur potentiel. Mais, vu les relations qu’il entretient avec José Anigo, il est difficile que cette situation perdure à long terme. Je suis en contacts très étroits avec un entraîneur et en mesure de conclure avec lui d’ici à vingt-quatre ou quarante-huit heures. Nous avons travaillé rapidement. Dans ce cas, il serait présent dès samedi à Marseille.
– Un certain nombre de noms ont été cités depuis hier (Tigana, Santini, Völler, Metsu, Antonetti, Gili, Bianchi). Celui que vous convoitez est-il dans cette liste ?
– Non. J’ai été effectivement en contact avec plusieurs d’entre eux, dont Carlos Bianchi, qui m’a dit préférer rester en Argentine.
– Quel est son profil ?
– Il doit être en mesure de tenir un discours différent de celui de José Anigo. Un discours mobilisateur, d’abord, celui d’un homme ayant peut-être des relations plus distantes que celles que José a pu avoir avec les joueurs. Car José a toujours été très disponible, peut-être trop par moments. Il faut simplement un meneur d’hommes.
– Comment avez-vous vécu la démission de José Anigo ?
– Les séparations, ce n’est jamais simple sur le plan humain. Mais il y a un bémol puisque José reste à la direction technique du club, à mes côtés, afin de travailler sur les dossiers en cours. Mais c’est vrai qu’il y a des moments plus doux à vivre que ceux que nous venons de traverser.
– José Anigo parti, les problèmes demeurent quant au comportement de l’équipe, que vous avez vilipendée après le match d’Ajaccio (0-2)…
– Ce n’est pas les avoir vilipendés que d’avoir simplement dit qu’ils ont tous échoué face à Ajaccio. Il est clair qu’une telle prestation ne méritait aucun autre commentaire. Il n’en demeure pas moins que nous avons des joueurs dont je ne mets absolument pas en doute la qualité. Il se trouve qu’ils vivent tous aussi dans un contexte vicié, très difficile, qui met peut-être en lumière, chez eux, une certaine fragilité. Mais je reste persuadé que le retour à un peu plus de sérénité devrait leur permettre d’évoluer au niveau que nous espérons.
« J’assumerai
mes actes »
– Qu’appelez-vous un contexte vicié ?
– Un contexte très difficile, où le brouhaha l’emporte sur la sérénité, la réflexion. Beaucoup de choses sont dites, écrites, des incompréhensions en sont nées. Et c’est vrai que l’exposition médiatique importante, voire excessive qui va avec la vie de l’OM n’a pas non plus arrangé les choses.
– Cela veut-il dire que les joueurs se sont sentis agressés ?
– Ils ressentent, en tout cas, une espèce de pression extérieure très forte, à la limite paralysante. Et cette pression-là ne permet pas l’expression du talent. Oui, je pense que, de l’extérieur, nous viennent des bruits, des critiques qui n’ont pas cours ailleurs et rendent l’équipe de l’OM plus fragile que d’autres. Je suis persuadé que dans un contexte, je dirais lensois, lillois ou messin, cette équipe-là lutterait sans aucun problème pour les trois premières places.
– Dans l’opération recrutement, l’été dernier, l’importance du volet mental, de la capacité des joueurs à évoluer dans l’environnement marseillais n’a-t-elle pas été sous- évaluée ?
– Je ne le pense pas. Je défie quelque recruteur que ce soit de me dire que c’est d’abord selon l’aspect mental qu’il oriente sa recherche. C’est un plus, un bonus mais je pense qu’au départ, c’est d’après le potentiel qu’on juge les joueurs. On compte toujours sur le fait que ces garçons-là, une fois sur place, pourront exprimer leurs qualités. Maintenant, il est vrai qu’à Marseille, quand on y joue, il faut aussi se préparer mentalement à subir les assauts extérieurs, à savoir qu’au Stade-Vélodrome, c’est à chaque fois un match de gala et à l’extérieur à guichets fermés.
– Samedi, le retour au Vélodrome s’annonce difficile après la défaite à Ajaccio. Comment allez-vous la préparer ?
– Pour moi, le départ de José Anigo constitue un geste qui n’a de réelle signification que si les joueurs en saisissent toute la portée. Je compte donc fermement sur leur capacité de réaction. Je fais appel à leur orgueil afin d’atteindre les objectifs du club.
– L’appel à l’orgueil a déjà été sollicité plusieurs fois, sans succès…
– C’est vrai, sauf qu’il a peut-être manqué ce geste fort que constitue ce que certains ont appelé le “sacrifice” de José. J’ai rencontré quelques joueurs au moment de ses adieux et j’ai lu de la gravité sur leurs visages, comme une subite prise de conscience que la situation n’était pas commode.
– Après le départ de José Anigo, c’est donc vous et Christophe Bouchet qui allez assumer le mécontentement des supporters…
– Je ne suis pas venu ici en me disant que j’allais m’asseoir sur un fauteuil de confort. Je savais que Marseille n’était pas un lieu de villégiature. J’assume les choix que j’ai effectués. Tant que j’aurai de l’énergie, tant que mon devoir me conduira à dire les choses comme elles doivent être dites et non pas comme on le souhaite, j’assumerai mes actes et je serai devant. »
DOMINIQUE ROUSSEAU
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Diouf a une liste
Le manager sportif de l’OM a établi une liste des possibles successeurs
de José Anigo. Certains n’en font déjà plus partie. Le point sur les autres.
COMME L’A CONFIRMÉ Pape Diouf hier (lire ci-dessus), les joueurs de l’Olympique de Marseille ne devraient pas tarder à connaître le nom de leur nouvel entraîneur. Hier, Diouf a passé sa journée et une partie de sa nuit à travailler pour parvenir à une solution d’ici « quarante-huit heures » . Il y a quelques jours, il a dressé une liste précise des entraîneurs susceptibles de succéder à José Anigo : Rudi Völler, Ricardo, Carlos Bianchi, Bruno Metsu et Philippe Troussier en font partie. Claude Le Roy, l’entraîneur de la RD Congo, pourrait également figurer dans ce recensement, qui n’est peut-être pas exhaustif. Mais certains d’entre eux ne sont d’ores et déjà plus en course.
Premier cas : Bruno Metsu. L’ancien entraîneur du Sénégal a eu Pape Diouf au téléphone lundi soir. À l’issue de cette conversation, le coach du club qatari Al-Ittihad a téléphoné au prince qui dirige son club pour lui demander s’il accepterait de le libérer de son contrat. Ce fut non. Metsu a alors prévenu Diouf qu’il ne pourrait pas revenir en France avant la fin de saison.
Les dirigeants marseillais se sont également intéressés au cas de Carlos Bianchi. Mais, dans l’esprit de l’Argentin, il est hors de question qu’il mette un terme prématuré à son année sabbatique. Il n’entraînera pas cette saison. Un collègue du continent sud-américain s’ajoute à cette liste dressée par l’OM. Il s’agit de Ricardo. Mais le statut d’ex-entraîneur parisien du Brésilien le place sans doute comme un recours. Hier, il se trouvait d’ailleurs au Brésil et nous confia ceci : « Il n’y a rien, rien du tout. Là, franchement, vous pouvez être tranquille, je n’ai eu aucun contact. » Le nom de Rudi Völler, l’ancien entraîneur de l’équipe d’Allemagne et éphémère coach de l’AS Rome en début de saison, a également été sérieusement étudié. Mais l’Allemand, ancien joueur à Marseille, ne ferait pas l’unanimité et « ce ne sera pas lui », annonce Diouf.
Il reste Philippe Troussier. L’ancien coach du Japon avait déjà été tout près de venir à Marseille il y a un peu plus de deux ans. Avant la Coupe du monde 2002, il avait ainsi été officiellement approché par les dirigeants marseillais. Mais, à l’époque, il était encore sous contrat et « je crois, devait dire Troussier plus tard, que Robert Louis-Dreyfus voulait Perrin. » Aujourd’hui, il jouit d’une liberté totale et l’opportunité de revenir en France ne lui déplairait sans doute pas. Son image d’homme fort, capable de se montrer très dur envers ses joueurs, correspond parfaitement au profil établi par Diouf (lire ci-dessus).
Il y a, enfin, le cas de Claude Le Roy. Selon des acteurs du monde du football qui connaissent bien les deux hommes, le manager olympien et entraîneur de la RD Congo (ce qui implique qu’il devrait se libérer de son contrat pour signer à l’OM) se seraient parlé à plusieurs reprises depuis quelques jours. Joint hier, Le Roy n’a ni confirmé, ni démenti. Pape Diouf espère pouvoir se montrer beaucoup plus disert d’ici demain soir. – D. R. et S. T.
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Les raisons d’une démission
En quittant ses fonctions, José Anigo a voulu replacer Christophe Bouchet et les joueurs en première ligne.
Albert Emon, lui, ne souhaitait pas assurer l’intérim.
MARSEILLE –
de notre correspondante
ALBERT EMON, l’intérimaire de service, a piqué une grosse colère dans les couloirs de la Commanderie mardi en fin d’après-midi. Assez curieusement, personne ne lui a, semble-t-il, demandé son avis au sujet du remplacement de José Anigo, qu’il doit assurer au moins jusqu’à samedi. Il l’a appris si ce n’est par hasard, tout au moins au détour des annonces officielles faites aux joueurs et à la presse. Il aurait, d’ailleurs, dit sans ambages aux principaux intéressés – les joueurs notamment – qu’il n’était pas vraiment d’accord.
De quelle marge de manœuvre dispose-t-il donc ? La liste des joueurs retenus pour la préparation du prochain rendez-vous, face à Nantes, samedi, pourrait être le résultat de discussions entre les deux responsables actuels (Emon, Durand) et… José Anigo. Personne ne songe d’ailleurs à remettre en cause la démission du coach marseillais, fruit d’une longue réflexion menée en famille dimanche, après la grosse déconvenue subie à Ajaccio (0-2). L’absence de résultats et la certitude que son discours ne passait plus auprès de certains joueurs constituent autant de bonnes raisons de lâcher prise.
Trop Marseillais
Mais les explications sportives ne sont pas les seules. À ce constat de semi-échec sur le terrain est venue s’ajouter cette défiance à l’égard de la direction du club. Depuis le début de saison, la confiance s’est étiolée. Premier accroc, évidemment : le départ de Drogba. Chacun, à ce moment-là, a dit ce qu’il semblait convenir de dire malgré des sentiments personnels contraires. « Depuis, il est rongé par le remord de ne pas s’y être opposé », dit l’un de ses proches. Le ver était donc dans le fruit et, au fil des jours, le fossé s’est creusé entre la rue Negresko – où se trouve toujours, pour l’instant, le siège de l’OM – et La Commanderie, où est installé le staff sportif.
Pape Diouf, tous les jours, arrondit les angles, mais Anigo sait depuis longtemps que Bouchet n’attend qu’une occasion pour mettre un terme à leur collaboration. Trop Marseillais, trop brut de décoffrage, trop peu courtisan comparé à la somme de conseillers-amis que le président draine en permanence autour de lui.
Dans la lutte d’influence qui a suivi le match face à Strasbourg (2-0), à l’occasion duquel la tête de l’entraîneur était déjà mise à prix malgré la victoire, Pape Diouf avait remporté la première manche. Jusqu’au bout, comme le rappelait Anigo dans sa conférence de presse mardi soir, « le manager m’a tenu à bout de bras ». Mais jusqu’à quand ?
L’orgueil du « minot » marseillais n’aurait pas supporté d’être écarté pour d’autres raisons que celles du terrain, après tout ce qui lui avait été rapporté de récents propos, peu amènes à son égard, tenus par Christophe Bouchet.
Au sein de cette belle famille olympienne en pleine déconfiture, il aurait pu, tout au moins, tenir, comme cela lui a été demandé, jusqu’au match de samedi face à Nantes. Mais, en se retirant brutalement ainsi en début de semaine, il laisse le club sans fusible en cas de nouveau mauvais résultat. Devant des supporters qui n’ont pas renoncé à exprimer leur mécontentement, il laisse chacun face à ses responsabilités. Bouchet et les joueurs dos à dos. Comment croire qu’il n’y a pas pensé, ne serait-ce qu’un instant ?
HÉLÈNE FOXONET
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Certains
le regrettent déjà
Les joueurs qui ont accepté de s’exprimer
déplorent le départ de José Anigo.
CLOÎTRÉS hier au centre d’entraînement de la Commanderie, de nombreux joueurs marseillais ont préféré rester insensibles aux sonneries de leur téléphone portable à l’issue de l’entraînement dirigé par Albert Emon dans l’après-midi. Pour diverses raisons, et puisqu’ils n’y étaient pas tenus, beaucoup n’ont donc pas souhaité s’exprimer sur le départ de leur entraîneur. Si José Anigo lui-même était persuadé que son discours « ne passait plus » auprès de certains membres de son groupe, ceux qui ne le regretteront pas ne le diront sans doute jamais ou ne se priveront pas de galvauder leur pensée par une petite phrase qui ne coûte rien lorsqu’ils y seront obligés (« Ce sont nous les premiers responsables », une expression assez populaire dans ces cas-là).
Les autres ne cachent pas leur déception. Alors qu’il lui arrivait, encore tout récemment, de disparaître subitement du groupe avant de revenir aussitôt en grâce, Sylvain N’Diaye affirme ainsi être « un peu triste. Il m’est arrivé d’être en tribunes, et alors ? Ce sont des choix d’entraîneur. À l’arrivée, j’ai beaucoup plus joué que je ne l’imaginais cet été. La saison dernière, c’est un peu José qui m’a sorti du placard. Je sais ce que je lui dois. En Coupe d’Europe, on a vécu des choses que l’on n’oubliera jamais. José est vraiment un homme droit et nous n’avons pas été à la hauteur de toute la confiance qu’il nous a accordée. Moi le premier, en tout cas cette saison ». Les autres réactions apparues dans la journée d’hier ont été publiées sur le site Internet du club et proviennent de Bixente Lizarazu, Demetrius Ferreira et Eduardo Costa. L’hommage le plus clair sort de la bouche de ce dernier : « José est quelqu’un d’émotif, une personne avec un grand cœur. Son départ est durement ressenti par tout le monde. Il nous a toujours soutenus. Malheureusement, les résultats ne sont pas encore là mais une partie du mérite lui reviendra quand nous enchaînerons les victoires. » Le Brésilien ajoute encore : « Il faut prendre ça comme un élément de motivation supplémentaire. Nous devons relever la tête sur le terrain. Pour nous, bien sûr, mais aussi pour lui. Cela doit nous donner une certaine rage de vaincre. » Alors que Ferreira en appelle à la traditionnelle réaction collective (« Nous seuls détenons la réponse à nos problèmes. Nous nous sommes mis dans cette situation, c’est à nous de nous en sortir »), Lizarazu considère également ce changement comme une erreur et avance un début de critique : « Nous pensions que nous continuerions de travailler avec José, au moins jusqu’en décembre. À mon avis, prendre cette décision en cours de saison, à quelques matches de la trêve, n’était pas forcément la meilleure des choses à faire. Je le regrette, j’aurais préféré qu’il attende un peu. La mayonnaise n’avait pas encore pris pour diverses raisons. Et José en souffrait. Mais nous étions tous ensemble sur le même bateau. Nous aussi, les joueurs, nous souffrons de la situation de l’équipe. » Joint au téléphone en fin de journée, Fabrice Fiorèse, poli et visiblement souriant, préféra conserver le silence. Sans ambiguïté : « Vous n’aurez pas de commentaire de ma part. » Il n’est pas seul à avoir fait ce choix.
SÉBASTIEN TARRAGO
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RLD sur le départ ?
Aujourd’hui, Robert Louis-Dreyfus pourrait annoncer son retrait au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
MARSEILLE-
de notre envoyé spécial
LES DÉPLACEMENTS de Robert Louis-Dreyfus à Marseille sont rares. La dernière fois, c’était en septembre dernier, au lendemain de la victoire à l’arraché contre Toulouse (1-0). L’actionnaire principal (à 90 %) d’Eric Soccer, la société mère de la SASP OM, était venu à la Commanderie pour rencontrer l’état-major du club. Afin de se plaindre de l’utilisation, premièrement, de son apport financier, du transfert de Didier Drogba à Chelsea et, enfin, de l’argent généré par le parcours en Coupe d’Europe la saison dernière.
RLD avait déjà manifesté son mécontentement à l’intersaison. Il aurait, en effet, facilité, grâce à ses contacts en Allemagne, l’amorce du transfert de Jan Koller (Borussia Dortmund) à l’OM. Mais, au retour d’un des ses voyages aux Etats-Unis, il aurait découvert le recrutement de Peguy Luyindula. Robert Louis-Dreyfus court de plus en plus le monde depuis son départ de LD COM (Louis-Dreyfus Communication) et son implication dans le groupe Louis-Dreyfus dont il prendrait la tête.
Il fait aujourd’hui étape à Marseille, afin de rencontre Jean-Claude Gaudin, le maire, ainsi que Jean-Pierre Foucault, le président de l’OM Association. Une instance dont le poids au club a considérablement été réduit ces dernières années, mais qui détient toujours la marque OM et l’affiliation à la Fédération.
À la tête d’Eric Soccer,
un intime du maire
Simple visite de courtoisie? Le 13 novembre dernier, avant le match contre Strasbourg (2-0), Jean-Claude Gaudin avait déclaré, suite au mouvement de boycott pratiqué par les groupes de supporters: «N’allons pas décourager Robert Louis-Dreyfus. Il a mis tellement d’argent dans le club. Nous n’aurions pas les moyens d’une grande équipe sans cet homme-là.» Et le maire avait réclamé de rencontrer l’actionnaire principal de l’OM. Jean-Claude Gaudin reçoit donc aujourd’hui Robert Louis-Dreyfus. Mais il risque d’être déçu. Il semble, en effet, que RLD vienne lui annoncer son départ du club, afin de se recentrer sur ses affaires personnelles.
Sans doute aussi à cause des soubresauts sans fin qui agitent le club. Enfin, le juge Landou se prépare à clôturer l’instruction sur les transferts de l’OM entre 1997 et 1999 pour laquelle Louis-Dreyfus est mis en examen et passera en correctionnelle en 2005.
Si Jean-Claude Gaudin reçoit cette mauvaise nouvelle, RLD tenterait de lui faire passer la pilule en la personne de celui qui pourrait être son successeur à Eric Soccer. Didier Girard, politiquement proche de Renaud Muselier (ex-RPR), le premier adjoint à la mairie de Marseille (UMP), mais qui est aussi un intime de Jean-Claude Gaudin (ex-Démocratie Libérale). Didier Girard est marseillais. Il a été membre de l’OM Association et membre de l’éphémère (décembre 1995-janvier 1995) présidence de Pierre Cangioni à la tête du club, lequel avait succédé à Bernard Tapie.
Girard est, par ailleurs, organisateur de spectacles, dont plusieurs combats de boxe à Marseille. Il est proche des frères Acariès, Michel et Louis, ce dernier étant intime de Robert Louis-Dreyfus, grand amateur du noble art. On a prêté, il y a quelques mois, à RLD le projet de céder Eric Soccer aux frères Acariès. Il s’agirait cette fois de confier la société holding de l’OM à Girard.
Robert Louis-Dreyfus a récemment effectué un voyage en Chine en sa compagnie, les deux hommes étant associés en affaires. RLD aurait proposé la présidence de l’OM à Girard, avec un refus de ce dernier pour ce poste très exposé et incompatible avec ses multiples occupations, dans la mesure où il est également agent de joueurs. Eric Soccer serait, pour lui, une solution plus acceptable. Une solution qui verrait, donc, la société mère de la SASP OM revenir à un Marseillais, intime du maire. Une manière pour Robert Louis-Dreyfus de «rendre» l’OM à Marseille en guise d’adieu?
Dans cette opération, quid de Christophe Bouchet? Le président de l’OM détient 10 % des actions de la holding Eric Soccer, qui possède 99, 64 % du club. Et Bouchet a annoncé avoir passé un pacte d’actionnaires avec Robert Louis-Dreyfus, selon lequel chacun est prioritaire pour racheter les parts de l’autre en cas de désengagement. Et il assuré que RLD n’avait pas les moyens légaux de l’évincer de son poste de président, ne disposant pas de mandat social pour le faire. Christophe Bouchet reste, pour l’instant, silencieux. Mais il fait volontiers état du caractère imprévisible de Robert Louis-Dreyfus…
DOMINIQUE ROUSSEAU
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