OU L’INTERVIEW D’UN DÉJANTÉ PAR UN STAGIAIRE DÉLURÉ
mercredi 13 octobre 2004, Don_Falcone
Préparez-vous Managers de la DII car la voilà l’illustrissime équipe destructrice de tibia, la Real Juventus de Bourrins Internazionale United F.C débarque sur les terrains de l’anti-chambre de la Ligue 1 d’Hattrick en cette saison 24. Combien de futurs éclopés ? De cartons récoltés ? Kieros Courbis, le président du club se confie quelques peu sur ses méthodes hautement fair-play du comment savoir jouer à Hattrick.
Affrété par la rédaction d’H.F.M à l’interview de Kieros Courbis, le président de la Real Juventus de Bourrins Internazionale United FC, rien que le nom du club me donnant déjà des sueurs froides, moi le stagiaire, je partais un peu à l’aveuglette même si, en ma main droite, je portais mon passe droit jusqu’à cet homme, une mallette en cuir assez lourde de surcroît. Arrivé aux abords de l’Abattoir Stadium, les loups hurlant au loin par cette nuit ventée et pluvieuse, je remerciais le ciel de sa clairvoyance de m’avoir fait penser à prendre mon tuba et mes palmes lorsque je pénétrais en ce stade si mythique depuis trois saisons. Si l’état de la rizière locale semblait être en bon état pour les futures récoltes de cartons, le gardien de l’arène me demandait de traverser le terrain le plus rapidement possible avant qu’il ne lâche les chiens. J’en déduisais donc des hurlements qu’ils n’avaient pas été le fruit de mon imagination débordante. Arrivé dans le rond central, quelle ne fut pas ma surprise de voir débarquer certains des joueurs de l’équipe pour ce qui devait être l’entraînement nocturne. Pieds nus pour certains, chaussés de pompes à pointe d’athlétisme pour d’autres, l’entraîneur, Mattias Dallund, dont la réputation n’était plus à faire, s’activait à tester dans les airs sa dernière trouvaille au marché du coin, un lasso ayant appartenu à Indiana Jones. Lorsqu’il m’aperçut, je peux vous dire que je ne me fis pas presser de rejoindre le bord de touche en montrant avec une rare dextérité la mallette que je tenais. Finalement, je me trouvais enfin dans l’enceinte du Clubhouse et après avoir passé les deux fouilles obligatoires, soulagé du bien précieux de la rédaction, je pénétrais dans l’office de l’homme par qui le succès de ce club passait...
H.F.M : Bonsoir Monsieur Courbis, je suis le journaliste d’H.F.M, on a dû vous parler de moi très certainement. J’ai apporté ce que vous avez demandé et d’ailleurs, c’est ma première question. Pourquoi portez-vous un intérêt si grand à l’argent ?
Kieros Courbis : Bonsoir. Alors premièrement, non je n’vous connais pas, et deuxièmement l’argent de m’intéresse pas, n’essayez pas de me compromettre devant témoins. Je n’ai pas non plus de compte en banque dans un paradis fiscal des Bahamas et mon activité sur Hattrick est entièrement bénévole.
Remis en place comme il se doit, j’essayais de ne pas feindre l’évanouissement. J’avais eu, en effet, ouie dire des méthodes peu orthodoxes du docteur Roger et il me fallait rester de marbre ou devenir membre de la moignon compagnie pour une simple chute de tension. Je n’étais pas en territoire conquis mais cela ne signifiait pas pour autant que je devais être un soumis. Je reprenais comme si de rien était, tout du moins en apparence...
H.F.M : Parlez-nous un peu de l’ambiance de ce club qui est si particulière, à ce qu’il paraît. Les joueurs seraient récompensés à la blessure occasionnée ou quelque chose comme ça ? Pourquoi porte-t-on un intérêt si certain à vouloir casser du mollet ?
K.C : C’est parti d’un constat simple. La Real Juventus de Bourrins Internazionale United FC étant un club relativement jeune, j’me suis vite rendu compte qu’il serait compliqué de battre les autres équipes « à la régulière ». Donc, comme de notre côté, on ne pouvait pas progresser rapidement jusqu’au niveau des meilleurs clubs de nos poules ; pour qu’on puisse les vaincre il fallait alors que ce soit eux qui régressent jusqu’au nôtre . Et pour se faire, rien de mieux que de blesser leur meilleurs joueurs pour de longues périodes... (rires)
H.F.M : Cependant, force est de reconnaître de votre méthode qu’elle marche. En effet, pour la troisième saison consécutive, la Real a obtenu son passe droit d’accéder à la division supérieure. Fait oh combien marquant que les voix commencent à se soulever dans l’hexagone et le nombre des fans de votre formation gonfle de jour en jour. Est-ce que les pots de vins ont finalement servi ou pensez-vous être auréolé d’une équipe talentueuse, surtout tueuse de tibia d’ailleurs ?
K.C : Oui, je tiens à remercier nos supporters et les invite à participer à notre « Bourrinthon » annuel, qui nous permettra de renflouer les caisses du club, fortement sollicitées cette saison. On ne le dit pas assez, mais un arbitre, c’est très cher à corrompre, une véritable escroquerie. Alors oui, les pots de vins servent, bien sûr. La chance est un facteur important dans Hattrick, donc il faut parfois savoir forcer un peu le destin.
H.F.M : On a parlé sur le sujet du club qu’il y aurait certaines craintes de la part de vos adversaires à jouer contre votre formation. Pourquoi tant de peur ?
K.C : Tout simplement parce que les joueurs de foot sont des fillettes ! Ca passe tout le match le nez dans le gazon, ça se plaint, ça gémit, ça pleurniche. Puis ils ont aussi une armée de kinés, de médecins, de préparateurs physiques, de diététiciens, de psychologues, pour s’occuper d’eux, alors après faut pas s’étonner s’ils deviennent de vraies tapettes. Moi j’te les enverrais dans les commandos paramilitaires en Centre-Afrique pour les stages d’avant saison, vous verriez un peu grmblgrlmvrr... (inaudible)
H.F.M : Que pensez-vous de cette future saison en deuxième division ? Marcherez-vous encore sur les autres formations comme vous l’avez fait auparavant, sans honte ni complexe ?
K.C : Evidemment, d’ailleurs notre recrutement de l’intersaison s’inscrit dans ce sens. Si on veut se maintenir en DII, on n’a pas le choix, il va falloir s’appuyer sur nos qualités. Un blessé tous les deux matchs serait une bonne moyenne, on y travaille comme vous avez pu le constater. Le niveau est très relevé, il va donc falloir faire le ménage. Mais on y verra déjà plus clair à la fin des matchs allers.
H.F.M : Quel est selon vous votre plus grand adversaire supposé en DII cette saison et au sein de votre division ?
K.C : Mon plus grand adversaire.... bah j’en sais trop rien, peut-être Olympique Star Club, un futur bot :P
H.F.M : Etes-vous satisfait de votre actuel entraîneur, Mattias Dallund et quels sont selon vous ses qualités comparées à ses prédécesseurs ?
K.C : (soupir) Ah, toujours la question de l’entraîneur. Je vais vous confier un secret : la compo d’équipe, c’est moi qui la fait le samedi avant le match. Et moi uniquement. L’entraîneur, il est juste bon à maintenir l’esprit d’équipe et à organiser les « toros » lors des entraînements. Donc Dallund, il est aussi mauvais que les autres et je n’aurai aucun scrupule à lui faire porter le chapeau en cas de contre-performances futures ou à le virer dès la première défaite.
H.F.M : Comme vous le savez, actuellement, les élections pour le nouvel entraîneur national vont bon train. Croyez-vous des méthodes de Dallund qu’elles seraient bonnes pour les sélections nationales ?
K.C : (ferme) Absolument. Si on n’arrive pas à battre les meilleures équipes nationales normalement, alors autant essayer d’autres méthodes non ? Prenez l’équipe de Suède : si pendant le match vous lui bousillez deux ou trois milieux, elle devient de suite beaucoup moins impressionnante. Suffit de pas grand chose, faut se faciliter la tâche quoi.
Bien sûr, pour réaliser une tel programme il faut savoir choisir les hommes de la situation, quand on voit qu’il n’y a que deux joueurs qui "s’emporte facilement" en équipe de France (NDRL : Chevalet et Guillon), c’est risible. Il y a tout un mode de formation et de sélection à repenser, mais le succès de la France au plus haut niveau mondial passera inévitablement par là.
H.F.M : Est-ce que la Real souhaite envoyer des représentants en équipe de France ? Se porterait-elle volontaire à casser du joueur étranger si elle en était instituée ?
K.C : Envoyer certains de mes joueurs dans le XV de France, ouais j’ai bon espoir. Par contre, dans l’équipe de France de foot, ça risque d’être un peu plus compliqué. Et sinon, aucun problème pour ruiner des joueurs de toutes nationalités, les Bourrins ne font pas de discrimination.
En repartant tard mais satisfait du travail accompli et surtout d’être toujours en vie, je me disais en réflexion de cette équipe alléchante, de ses méthodes détonantes et ce parcours tonitruant, n’était-ce pas finalement la fin du Fair-play à Hattrick ? Faut-il choisir un parcours peu conventionnel, moins dans le moule de ces Managers qui n’ont eu qu’un rôle mineur parmi les meilleurs, pour réussir avec brio ? A ce jour, peu d’hommes ont pris la tangente comme Kieros Courbis et son passif. Pourtant, l’on se demande si demain, ils ne seront pas plus nombreux à suivre cette débauche d’énergie, cet adage du Real :
« Un pour tous, tous bourrins »
Moi, de mon côté, je me contenterai d’expérimenter sur les poussins de mon quartier la leçon du maître à penser :
« Rool ton tacle et la cheville suivra... »
