Je suis convaincu, mais alors convaincu que Vahid va réussir à créer une
équipe. Je dirais même que Psg a la garanti de participer à la Ldc en 2004-2005.
A part ca, il en un peu bavé le Vahid.
Ce vide en Vahid
Pendant la guerre, Vahid Halilhodzic,
l'entraîneur du club de football de Lille,
était la cible des extrémistes bosno-croates
de Mostar. Il a survécu, mais a perdu
tout ce qui le rattachait à son pays.
« C'était en 1993, le club de Beauvais m'embauchait comme entraîneur. Je suis parti pour Paris le jeudi après-midi. Le samedi, à six heures du matin, les fascistes venaient me chercher pour me tuer. Ils ont tout détruit : ma maison, mes souvenirs, mes photos. Ils ont essayé d'immoler par le feu mes beaux-parents, heureusement que des voisins sont venus les libérer. Ils ont abattu le palmier, arraché mes rosiers. Ils ont tué Astor, mon chien, mes enfants y étaient très attachés. » Vahid Halilhodzic prend son regard le plus sombre. L'entraîneur bosniaque du Losc, le club de football de Lille, si sûr de lui lorsqu'il se trouve au bord d'un terrain, devient mal à l'aise dès qu'il évoque ses souvenirs de guerre à Mostar.
Aujourd'hui, de ce qui était l'une des plus belles maisons de la ville, en plein quartier résidentiel, il ne reste que des murs calcinés couverts de graffitis au milieu des herbes folles. Un drapeau croate est étendu sur un fil entre les platanes devant la maison. Originaire de Jablanica, en Herzégovine, Halilhodzic était revenu à Mostar en 1987, après une brillante carrière d'attaquant, au Velez Mostar d'abord, l'un des clubs phares du football de l'ex-Yougoslavie (deux fois vainqueur de la Coupe), puis en France, à Nantes et au PSG, où il a fini deux fois meilleur buteur du championnat.
Bosniaque marié à une bosno-croate vivant dans le quartier croate, ancien footballeur riche et célèbre, Halilhodzic était un symbole à abattre pour les extrémistes bosno-croates. S'il leur a échappé, c'est à la chance qu'il le doit. Mais toute sa vie d'avant, tous ses souvenirs ont été détruits. « Imaginez, c'était une ancienne maison, j'avais passé douze ans à la rénover. Chaque jour, j'étais là avec les ouvriers, j'en connaissais chaque pierre. Aujourd'hui, je ne peux même pas la reconstruire. Les fascistes ne le permettent pas, ils ne veulent pas voir Vahid. Ils m'ont tout pris, et je ne peux rien faire. »
Sur l'avenue voisine, le café-bar que possédait Vahid a été occupé par un habitant du quartier. Le stade du Velez, où Halilhodzic a joué entre 1971 et 1981, est devenu le Vel'd'hiv de Mostar. Au début de la guerre, c'est là que les « fascistes » ont rassemblé des milliers de Musulmans avant de les envoyer en camps de concentration. Aujourd'hui, c'est le HSK (« Football club croate ») Zrijnski, l'autre club de la ville, ennemi juré du Velez, qui s'en est emparé, et qui y a hissé la bannière frappée du blason croate. L'ancien club d'Halilhodzic évolue sur un terrain de campagne dans la partie orientale de la ville.
A Mostar, quand vous dites : « Lille », on vous répond « Vahid ». « Ici, tout le monde l'aime, explique Alija Lizde, journaliste sportif à Mostar et ami de Halilhodzic. C'est une idole depuis1981, quand il a remporté la coupe de Yougoslavie avec le Velez. » Halilhodzic aussi aimait sa ville. « Mostar, c'était une ville spéciale, très belle et tellement mélangée. Les gens vivaient ensemble, sans tensions, catholiques, musulmans, orthodoxes... »
Il y retourne encore tous les ans pour voir sa famille et celle de sa femme, qui vit toujours dans la partie croate de la ville. Mais il ne se sent plus chez lui. « Je n'aime pas retourner là-bas. Chaque fois, j'en suis malade. » Difficile d'envisager la réconciliation quand on entend Halilhodzic. « Je n'oublierai jamais ce qu'ils ont fait. Je suis quelqu'un de généreux, je ne méritais pas ça. Ce n'est pas possible de regarder avec indifférence des gens qui m'ont fait tout ça. Je ne veux pas me venger, je préfère rester au loin. » Alors, Vahid fait ce qu'il peut pour Mostar, de loin. Le Losc soutient les équipes de jeunes du Velez, en leur fournissant des maillots et des ballons.
Mais pas question de revenir dans le foot bosnien. « On m'a proposé d'être l'entraîneur de l'équipe de Bosnie-Herzégovine, j'ai refusé. Je ne veux pas retourner vivre là-bas. Il n'y a plus de loi, plus de pays. Les fascistes ont gagné la guerre. Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient, tout le monde est séparé. »
Yann Hildwein
Et encore, il ne dit pas comme il a été lâché par la
la grande famille du football