L’OM et sur la voie de son 3 eme titre consécutif. Paris St Germain que nous battrons d’ailleurs en coupe de France au Parc sur le score de 0 - 2 en 8 eme de finale….et oui !
L’OM est également en route pour une éventuel triplé : C1, Championnat et Coupe de France.
Pour les 16 eme de finale, de cette C1 dernière mouture de la C1, Tirana sera le hors d’œuvre en septembre, les Albanais ne pourront résister aux assauts de Papin 3 buts, Canto et Vercruysse….5-1 et 0–0.
Les Polonais de Lech Poznan, qui viennent de s’offrir le Panathinaikos 3-0 et 2-1 au tour précédent, nous font plus douter en 1/8 eme de finale, ils l’emportent 3–2 a l’aller et il faut un phénoménal Vercruysse au retour qui inscrit la bagatelle de 3 buts se substituant pour ce match a JPP auteur d’un but et Tigana d’un autre pour l’emporter 6–1 dans un match de toute beauté. L’OM passe donc Noël au balcon comme on a coutume de dire dans le milieu du foot. En attendant le tirage des ¼ de finale avec impatience.
Alors que la trêve est terminée et que l’OM refait son retard en championnat le tirage au sort nous donne le Milan AC en ¼ de finale, fache de con, le grand Milan AC, que beaucoup redoutaient, tandis que d’autres l’espéraient.
Milan AC qui est vainqueurs des deux dernières C1, (rien que ça) en 89 : 4-0 contre le Stéua Bucarest et en 90 : 1-0 contre Benfica et Vata, qui n’a pas pu mettre sa main.
Je ne sais plus quel canard titrait « l’un est déjà au sommet, l’autre rêve d’y parvenir »
Inutile de dire que nous ne sommes pas favoris le 05 mars 1991 lors du match aller dans un San Siro archi comble Casoni / Mozer se font des politesses ce qui profitera a Gullit au ¼ d’heure de jeu. 1-0. Si d’autres équipes françaises dans un contexte comme celui-ci, auraient sombré, il n’en est rien pour l’OM qui se reprend bien et égalise par notre JPP sur un bon ballon de Magic Chris a la ½ heure 1–1 au final, l’OM n’a en rien été inférieur au grand Milan AC dernier double vainqueur de la plus grande des coupes européennes, Les tifosis qui disaient de Papin que ce nom en Itailen voulait dire une insulte marrante doivnet bien rire maintenant. On peut envisager avec optimisme le match retour.
Le vélodrome est archi plein pour recevoir comme il se doit les joueurs Milanais dont il faut se méfier néanmoins. Leurs supporters et leurs bananes géantes gonflables, leurs deux bras tendus avec index vers le bas, comme une machine inventé par Léonard de Vinci, n’aura jamais éclairé ma lanterne si tant est que ces « machines » soient destiné a procurer de la lumière, dont les milanais auront besoin a ¼ d’heure de la fin.
Dans un match hyper tendu ou les occasions ne sont pas légion, les olympiens seront très vigilants en attendant brillamment des Milanais qui se doivent de faire le jeu car ils sont éliminés, ce match se déroule on ne peut mieux pour l’OM qui joue posé et attend de pieds ferme les Milanais, qui n’auront que peu d’occasions d’aller titiller Olmeta. C’est alors qu’arrive l’éclair du match : à la 75 eme minute sur le coté gauche un ballon est dans les pieds dans les pieds d’Abedi Pelé, il a le temps d’ajuster un centre pour la tête de JPP a hauteur de la ligne des 16 mètres qui dévie en pleine extension du cuir chevelu sur Chris Waddle, Magic, du droit croise un frappe de volée qui se loge a raz de terre, dans le coin droit de la cage de Rossi. C’est du délire, le grand Milan est atteint en plein cœur, Chris sur un nuage, matraqué tout au long du match par Maldini devient soudainement amnésique. Se postant devant les ¼ de virages entre les virages sud et Jean Bouin il se tient la tête, il est enseveli par tous les olympiens. A croire que cet éclair de Magic a fait causé une surtension, car un pylône rend l’âme, justement celui ou Chris est allé saluer la foule. Les potes de Baresi quant a eux ne gagneront rien en voulant quitter le terrain, prétextant qu’ils n’y voyaient plus.
Pour l’anecdote le Milan perd sur tapis vert 3–0. On l’a fait, on a battu le Milan, on a battu ce football italien multi-champion du monde, multi-champion d’Europe, qui ricanait du football français.
Le Spartak de Moscou est un bon entraînement avant la finale. 5–2 sur l’ensemble des deux matches. Et pourtant qui l’eu cru au tour précédent….le Spartak se paie ma foi, la gaufre de virer de son jardin de prédilection, le grand réal de Madrid 0-0 puis 3-1. Le grand Réal qui n’a de grand que le nom prestigieux en cette période.
J’aurai bien aimé que l’OM rencontre a cette époque les Madrilènes. Nos amis parisiens qui se targuent d’avoir sorti le grand Réal en 94, et nous balancent gentiment que l’on a pas battu de grandes équipes lors de nos divers combats européens, contrairement a eux. Sans vouloir trop minimiser leur perf, force est de reconnaître que pendant 12 saison entre 1986 et 1998, donc en 94 au niveau Européen, le Réal n’est plus la terreur des ces coupes, mais rien que le nom du club peut le faire penser. C’était mon petit coup de griffe amical envers le PSG.
Enfin bref, la presse en général s’empare de l’évènement pensez donc, c’est la 36 eme finale de C1, 100 coupes d’Europe toute confondues ont été distribués et jamais a un club Français, n’en a été vainqueur, alors que c’est un quotidien sportif Français qui a inventé ces compétitions. Le « Parisien » titrera même le « Barisien » on aura tout vu.
Enfin bref…. Les Pouilles et Bari !.... Les marseillais arrivent.
On est a l’aéroport de Marseille Provence qui affiche une superbe et immense banderole « Marseille Provence en Finale » nous attendons pour embarquer, les départs se font par groupe. En traversant l’aérogare on peut voir des écrans télé ou apparaissent des ethnologue, des historiens, des psychanalystes qui tentent d’expliquer le pourquoi de tant d’engouement, les pauvres. Nous voyons sur les étals, des bouteilles de vin avec des étiquettes à l’effigie de Waddle et Papin, des drapeaux, des écharpes blanches et bleues, c’est la fête. Partout dans l’aéroport c’est bleu et blanc, jusqu'à l’écharpe qui est posé sur le pare brise de l’avion. Je dis au pilote de pas déconner quand même et de la lever pour le décollage, Mille bravo pour l’organisation des groupes de supporters pour qui ce n’était pas facile d’organiser un tel déplacement surtout avec les mouvements de grève qui étaient annoncé en Italie et notamment bravo aux Yankées dont je fais d’ailleurs toujours partie et j’ai l’occasion ici de rendre un hommage à Mme Danièle Tonini pour laquelle j’avais un grand respect, passionnée, dévouée, qu’elle repose en paix.
80 avions, d’après les organisateurs et les tours opérators, un véritable pont aérien survole la méditerranée, en faisant un crochet au dessus de la Sicile. Tandis que 5000 supporters font le voyage en train…20 heures aller, 24 heures retour, tandis que les Yougoslave arrivent dans 26 ferrys, ils n’ont eu qu’ a traverser l’Adriatique.
Nous voilà embarqués, les chants fusent dans l’avion, il y a un pilote dans l’avion, car il nous souhaite la bienvenue et une victoire de l’OM….il fait un tabac. Notre avion n’atterrit non pas sur le petit aérodrome de Bari, trop exigu pour recevoir autant d’avion le même jour, mais 100 bornes plus bas, à Brindisi.
Nous arrivons à Brindisi embarquement dans des bus qui nous font remonter le long du littoral adriatique. Chose surprenante la circulation est interrompue à hauteur de l’aérodrome de Bari, pour laisser les avions traverser la chaussée et se garer de l’autre coté de la route sur un vaste terrain. Le petit aérodrome de Bari s’avérant là aussi trop petit pour permettre le parckage de tant d’avions. Ce petit ballet est amusant, on redémarre et on aperçoit non loin le stade San Nicolas… superbe vaisseau spatial planté au milieu d’un no mans land. Le ciel est voilé, entrecoupé d’éclaircies. Nous restons longtemps sur ce parking a attendre que l’on veuille bien nous faire pénétrer dans les gradins, nous attendrons que les supporters venus en train nous aient rejoints.
Ils arrivent…fatigués, mais tous heureux de retrouver les leurs en très grand nombre. Les sourires sont là, les accolades également, c’est la joie et la fête.
Les supporters de la Stella Rossa sont tout à fait a l’opposé du parking a aucun moment il n’y eu chez eux comme chez nous une quelconque envie d’en découdre, c’est formidable.
Les marchands ambulants sont nombreux a nous proposer la panoplie du parfait supporter, Je note tout de même que les Italiens ne font pas de gros efforts et vendent par exemple des drapeaux aux couleurs de l’OM ou il est écrit Olimpique de Marseille vous avec bien lu avec un « I » mais bon ce n’est pas très grave. Nous tirons des photos souvenirs avec de sympathiques Italiennes. Nous nous dirigeons vers les gradins enfin…passant par la fouille des carabinièri, mais tout se passe bon enfant, ne voilà t’il pas que passe devant nous la Ciciolina, toute habillée de blanc, affublée de sa peluche et accompagnée de sa garde rapprochée, je vous raconte pas…..
Nous voilà donc dans ce stade, il est couvert partout d’une toile blanche très dure, je m’en contenterai pour le vélodrome, les gradins sont entrecoupés d’ouvertures, ou s’engouffre le vent, une piste d’athlétisme entoure la pelouse ce qui a pour effet de mettre le spectateur se trouvant en haut d’un virage, à au moins 100 mètres du but de l’autre coté du terrain.
Les tribune sont réparties a quelques choses prêt de cette manière…dans un virage que je qualifierai de nord tous les supporters Marseillais environ 25000 empiétants dans des ¼ de virages et en tribune pour les plus aisés, mélangé aux « neutres » Italiens.
A ma droite la section Corse des supporters de l’OM, vachement nombreux, la Ciciolina aura le malheur ou le bonheur (ça dépend) d’aller leur rendre une petite visite à la mi-temps, pour faire sa promo. En face les virages sud les supporters de l’Etoile rouge au nombre de 20 000 environ et faisant beaucoup de bruit également.
L’entrée des joueurs se fait dans un vacarme indescriptible, il y a du monde et du beau sur la pelouse, songez Olmeta, Amoros, Boli, Mozer, Casoni, Di Méco, Germain, Fournier, Waddle, Papin, Pelé. Vercuysse entrera a la 75 eme minute, Pixie à la….110 eme….
Alors que resterons sur le banc de touche rien de moins que Cantona, Tigana, Casanova, Pardo etc…
En face : Nadjoski, Jugovic, Prosinecki, Mihajlovic, Savicevic, Pancev excusez du peu, compose l’ossature d’un club qui bon an mal an a cette époque est toujours dans les bons coup, rivalisant parfois avec les plus grand dans leur antre du Maracana. Et ne l’oublions pas qui a éliminé en ½ le Bayern de Munich.
C’est parti. Les olympiens attaquent ce match devant nous. Visiblement les Yougoslaves ne sont pas là pour faire du beau jeu, ils sont là pour attendre et voir :
2 eme minute corner de Waddle, Boli récupère et perce la défense rouge te blanche mais sans succès. L’OM appuie, poussé par les suppporters, qui entonne des Olés olés…on domine. Ça sent le bon coup, ça sent la victoire.
10 eme ballon par-dessus le défense de Casoni. Stjanovic le gardien rouge se troue, le peuple marseillais croit au but mais Fournier est trop court.
Les olympiens poussent et nous avec on sent bien que le moment est propice tant les Yougoslaves sont retranchés dans leur camp, pour inscrire le but qui nous mènerait au succès.
11 eme : la plus belle occasion de la première période. Montée de Basile Boli, qui joue les Roger Magnusson et va y que je dribble, et vas-y que je te déborde et vas-y que je donne à Manu Amoros, qui centre dans la foulée, qui lobe toute la défense adverse, de façon a ce que JPP se retrouve coté gauche…seul…devant nous, tout le onde éructe, se lève, tout le monde est prêt a tomber a la renverse pour ce but que JPP va claquer, nous sommes tous debout…JPP contrôle de la poitrine s’emmène parfaitement ce ballon qui va finir sa course au fond des filets, c’est sur, nous frappons tous avec lui dans ce ballon, il frappe sèchement du coups de pieds, mais….chose a laquelle nous n’avions jamais pensé….le ballon rase le montant droit de Stjanovic. Oh fan, c’est pas vrai putain, je le crois pas.
De la bouche des deux Italiennes qui avaient décidés de vivre ce match avec un de mes potes et moi, sort un « Miséria » Pendant ce temps, tout un peuple s’arrache les cheveux, j’en mange mon écharpe. La plus belle occasion de ces 45 minutes JPP l’a loupé, lui qui nous a habitué a ne pas manqué ces opportunités. « Il ne ratera pas le seconde c’est sûr »
Mais,il n’y aura pas de secoinde occase pour JPP, jusqu’ a la fin du temps réglementaire l’OM démontrera sa supériorité territoriale, mais sans jamais vraiment mettre en danger les Yougoslaves qui même dominés s’en sortira tant bien que mal, et ont souvent eu de la chance, quand il ne profite pas de la maladresse de notre trio d’attaquant, pas en veine ce jour là…témoin ce dernier ballon à la :
90 eme Coup franc depuis le ronde central tiré par Casoni, Di-Méco-Waddle-Vercruysse, qui adresse un centre en rupture pour la tête de Magic Waddle qui s’est replacé à l’intérieur des 16 mètres, Stojanovic qui hésite à sortir sur ce centre de Vévert, n’est plus sur ses appuis Waddle se couche pour ajuster son coup de tête, il ne peut y avoir que but, ce serai la plus belle fin qu’on puisse espérer, tout un peuple file un coup de boule en même temps que Magic, en poussant des cris rageurs, mais…. la aussi, la balle rase un nouvelle fois le montant, une nouvelle fois on s’arrache ce qu’il nous reste de poils et de cheveux, mon écharpe quant a elle, n’a plus que ces franges a m’offrir a bouffer je l’ai mise en miettes. L’arbitre sifflera la fin des 90 minutes réglementaires juste après.
Prolongations :
14 eme minute coup franc donné par Waddle sur la tête d’Abedi Pelé bien discret jusqu'à alors, mais, est-ce la fatigue de cette saison éprouvante ? Abedi ne fait que frôler ce ballon de la tête, alors que la cage est désertée par le gardien de l’étoile rouge, qu’il faut bien le dire n’a pas donné jusqu’alors de garanties…et pourtant.
La deuxième période de ces prolongations démarre par un but de Germain de la tête auquel nous croyons tous, sur une remise plat du pieds de Mozer, mais l’arbitre Mr Lanèse avait sifflé, depuis un moment, mais de là ou nous sommes nous n’avons pas entendu et on avait largement commencé a se faire des mamours dans une ambiance indescriptible.
Le temps de se remettre de nos émotions. On pousse, on pousse, on fini très fort, les Yougoslaves n’osent plus sortir de leur camp, ils ont peur d’attraper un coup de chaud, car la température est élevée, Mozer, qui fini avant-centre, Di-Méco ayant tout donné est remplacé par Pixie, qui, sur son premier ballon il est descendu par son adversaire.
Le match se termine à fond pour l’OM, sans succès pourtant, sans pouvoir percer cette défense, de l’Etoile Rouge. La fatigue ? La maladresse ? Nous ne savons pas exactement.
Nous avons par contre que les Yougoslaves sont très doué pour les tirs au but. J’aime énormément observer et je scrute les visages des supporters, déjà certains sont en pleurs, d’autres y croient et on confiance en nos tireurs que nous ne connaissons pas encore et surtout en Pascal Olmeta. D’autres visages encore de supporters montrent une grande inquiétude, certains se planque le visage derrière leur écharpe, leur bonnet tandis que moi et d’autres encore mangent ce qui leur reste de textile aux couleurs bleu et blanc.
Les tireurs pour la Stella Rossa
Prosinecki-Bonic-Belodedici-Mihaijlovic-Pancev.
Pour l’OM :
Amoros-Casoni-Papin-Mozer.on ne saura jamais qui était le 5eme tireur marseillais.
Prosinecki se présente devant Olmeta. On compte donc énormément sur lui, il n’a quasiment rien eu a faire du match, il va forcement nous faire un truc sur sa ligne.
Prosinecki frappe à gauche Olmeta part à droite 1-0, la pression est dore et déjà sur les épaules d’Amoros.
Manu est à présent devant le gardien, pose son ballon et prend 20 mètres d’élan. « Allez Manu envoie le au fond des filets avec le ballon » Il part a grande vitesse, mais ralenti sa course, frappe légèrement a droite et pas suffisamment fort, le gardien n’a qu’a se coucher pour capter ce ballon Arrrrrrggggghhhhhhh. Putain !!!! c’est pas possible Manu qui les tirait avec Monaco et qui n’en ratait pas souvent nous loupe celui qui est peut être le plus impportant de sa carrière. Des Olmeta, Olmeta s’élèvent des gradins, la pression est sur lui dorénavant.
Binic tire sur sa gauche une nouvelle fois, Olmeta est parti de nouveau sur sa droite 2-0
Casoni : du gauche et sur la gauche sans problème 2-1 l’espoir demeure, qui sait Olmeta, Olmeta.
Belodedici : Olmeta qui part encore une fois a droite aurait pu la sortir, car uil part de nouveau à droite mais trop court pour véritablement sortir cette balle. 3-1 « Mon Dieu on est mal »
JPP : frappe du droit, petit filet a droite du gardien. 3-2.
Mihaijlovic : En force a gauche, Olmeta part encore a droite 4-2
Mozer : Plat du pieds droit sans problème 4-3
C’est alors que voyant l’issue bien triste dont nous allons être les témoins, les Marseillais reprenons de plus belle des Olmeta, Olmeta. Pancev le dernier tireur Yougoslave est sifflé, a tel point qu’il doit en avoir encore les oreilles qui bourdonnent.
Olmeta est campé sur sa ligne, « allez Pascal sors nous le celui-là » Pancev s’élance et le frappe en force légèrement sur la gauche d’Olmeta alors que celui-ci est a genoux, n’ayant rien pu faire une fois de plus sur cette dernière frappe qui scelle notre défaite. Le dernier frappeur Marseillais ne se présentera jamais pour tirer ce tir aux buts et on ne saura jamais qui était prévu pour cette ultime frappe. 5-3. dans le camp d’en face c’est la folie alors que chez nous, tout le monde est abattu des larmes, des cris, des sanglots, des insultes, les viasages sont déconfits et je suis personnellement abasourdis, mon regard est figé, je n’ai pas encore levé les mains de dessus ma tête que j’ai gardé tout au long de cette série de frappes qui est une vraie torture. Je regarde Basile, se prenant le visage dans ses mains, pleurant et criant sa déception, son incompréhension d’une telle défaite. L’Om était supérieur certes, sur le terrain on a démontré que nous étions meilleurs que l’Etoile Rouge de Belgrade, mais dans au final, il ont su nous faire rater ses occasions de buts pouratnt que nous avons eu.
Les Yougoslaves passent devant nous pour leur tour d’honneur, ils ne sont pas sifflés, je les applaudis même, ils ont mérité leurs succès. Tandsi que les olympiens récupèrent leur médailles sur le podium, nous acclamons Boli le vaillant, sa médaille dans le creux de sa main, vient nous saluer et nous dire merci d’avoir été là. Ces larmes continuent de couler, tandis que les miennes commencent à perler.
L’OM ne gagnera pas cette année 1991 le premier trophée Européen qui lui était promis, peut être un peu prématurément.
Nous voilà reparti en bus sur Brindisi, nous arrivons a l’aéroport vers 1 heure du matin, il y a un monde fou, nous ne savons pas à quelle heure notre avion décollera vers Marseille. Crevés on s’assoie à même le sol et le carrelage sale et glaacial, nous voyons embarquer Platini, Vendroux, et plein de personnalités du sport, du show biz, de la télé. « pistonnés va ».
Les heures passent, l’évacuation se fait au compte gouttes. 2 heures puis 3 heures, 4,5,6. on est toujours là, nous décidons alors d’aller faire un tour en ville, on interpelle un taxi on est 5, ce chauffeur de taxi nous dit, qu’il n’a pas le droit de prendre plus de 4 personnes, mais le filou nous fais signe de l’attendre derrière le coin de la route hors de vision des carabinieri et nous fais monter a 5 dans son taxi qu’il nomme Marguerite. Moitié Italien que je comprends un peu et moitié Français que je ne comprend plus, il nous dis que Marguerite connaît la route par cœur et se permet de lâcher le volant en roulant tombeau ouvert.
Hé ho l’ami va piano-piano quand même. La course nous coûte la bagatelle de 250 balles français 50 Francs chacun pour faire 5 kilomètres. ‘tain, pas con, le patron de la Marguerite, mais bon on a pas envie de polémiquer on lui refile 50 balles chacun sans problème. Petite balade dans Brindisi, les bistrots ouvrent a peine on boit un café, nous promenons dans la ville, je ne garde pas un grand souvenir de cette ville, tout juste cette immense place, le port, la plage. Nous déambulons, mon walkman sur les oreilles j’écoute le CD Hooked de Great White, idéal pour oublier cette défaite, je n’entend plus rien autour de moi, lorsque mes potes changent de direction, ils sont obligé de me tirer par le maillot pour que je les suive. Je jette un œil sur les journaux Tutto Sport et la Gazetta dont cette finale perdue par l’OM fait la une, que je n’achète pas bien sur.
Les gamins Italiens s’apprêtent a aller en cours, ils sont habillés superbement dans leur blazer bleu marine et sentent bons l’eau de toilettes ce qui me fait penser que je prendrai bien une douche…mais ou ?
Leur maman sont jolies aussi et sentent adorablement bon, elles nous sourient, toutes étonnées de voir des « sans abris » habillés de bleu et de blanc (sale). Quant je pense que j’ai passé la nuit couché comme un clodo, dans un hall d’aéroport, je m’imagine un bref instant ayant passé la nuit avec une de ces jolie maman au chaud, Bref assez rêvé. …
La réalité, c’est le retour à pieds à l’aéroport, nous avons tout notre temps, on a appris avant de partir que notre avion est prévu à 14 heures. Nous rentrons tranquillement. En passant devant des maisons des gens sortent leur poubelle et nous disent qu’ils étaient pour Marsiglia et qu’ils sont déçus que nous ayons perdu. Nous arrivons aux guichets vers midi et nous renseignons pour savoir si notre avion est bien prévu à 14 heures, tu parles du retard. Bon que faire ? On se met dehors et on tape le carton pendant deux bonnes heures.
Finalement notre avion décolle à 16 heures, un de mes potes n’ayant pas eu la patience d’attendre jusque là, se faufilera et chopera un avion de 15 heures. Pour nous ce sera d’ailleurs le dernier, dans des cas comme celui-ci je ne préfère pas tenter le diable et attendre patiemment mon tour. Les supporters restants étant tellement à bout de force et de nerfs, s’en prendrons aux divers préposés aux embarquements, moi je reste d’un calme olympien, d’une part je n’ai plus la force de bouger tellement je suis fatigué et d’autre part j’ai pas envie de voir rappliquer les carabinièri sur les derniers marseillais restants coincé ici.
16 heures…chose promise, chose due…on embarque enfin. Et attention !!! je ne regrette pas d’avoir si longtemps attendu, jugez plutôt : un Boïng 747 pour une centaine au plus de passagers, double rations de repas, boissons à volonté, le sourire et les petits soins des hôtesse… des vrais coq en pâtes, un bon petit sommeil et nous voilà de retour à Marignane.
Dans le parcours qui nous ramène à la maison, il est a peu prêt 17 heures 30, on croise une connaissance qui sait que l’on arrive de Bari, au feu rouge des Pennes Mirabeau ils nous interpelle et nous dis qu’a cause de l’OM il a perdu 500 balles qu’il aurait parié, moi je lui rétorque que j’en ai perdu 3000 (le prix du déplacement) en concentrant ce qui me reste de force pour lui faire un sourire, car évidemment même si la victoire n’a pas été là cela reste un excellent souvenir.
Dans la foulée nous gagnerons le championnat, mais nous perdrons notre finale de coupe de France contre Monaco. Il y a des saisons comme ça, ou l’on croit tout gagner et puis on revient vite sur terre. Pourtant cette année là l’OM avait peut-être le plus bel effectif qu’il n’ait jamais eu.

deep
Merci à Assad pour son aide précieuse.
