Black Panther : j'étais un peu embarrassé dans la salle (et pas seulement parce que j'étais blanc au milieu de noirs

) par l'espèce de panégyrique sur les Rois d'Afrique que dépeint le film. Même Stéphane Bern était surclassé : c'est une ode à tous les monarques absolus de la Françafrique, à tous les autocrates des républiques bananières. Le film aurait pu s’appeler
Mobutu Origins ou
Bokassa : Man of Diamonds que c’était pareil, hail to the king. Captain Democracy, c'est pas pour aujourd'hui.
Mais d’un autre côté, et c’est à mettre à son crédit, le film valorise la tradition primordiale africaine, représentée par le héros, au détriment de la sous-culture gangsta-rap et afro-américaine représentée par le bad guy. Donc au final, je ne sais pas si le réalisateur est très naïf sur la réalité de l’Afrique, ou plutôt malin.
He is the hero Africa deserves , but not the one it needs right now
Bref, le film demande une
suspension of disbelief en titane de carbone pour adhérer à son univers, parce que, non seulement le "Roi du Wakanda" est un monarque éclairé comme jamais l’Afrique n’en a connu en 3 millénaires, mais en plus, son pays n’est pas réellement un pays du tiers-monde où ses habitants crèvent la dalle, mais en réalité, c'est un pays
supérieurement avancé technologiquement, qui cache ses ressources pour éviter qu’on leur les vole 
Putain, je savais bien que les somaliens nous arnaquaient avec leurs sacs de riz, en vrai ils sont blindés à mort.
Vous pensiez que l'Afrique était pauvre, mais c'était avant de découvrir son camouflage optique et ses armes ultra-secrètes
Techniquement, le film est très quelconque; L’intrigue met des plombes à démarrer, bordel que c’est long (twss) et la photo est médiocre pour un film de ce calibre : toute la première demi-heure est ultra sombre, je parvenais à peine à distinguer les protagonistes entre eux (no joke). La 3D est aussi complètement naze. Seule relative réussite, l'originalité de ses décors, baroques et techno-kitsch comme un duo entre Jean-Michel Jarre et Magic System.
En revanche, et ce fut la bonne surprise, les persos féminins et le bad guy sont bien écrits, fouillés, crédibles, vivants

Quelle tristesse cependant que la « négritude » du héros soit simplement cosmétique, un skin de scénariste. Dans les films de super héros, le super héros est généralement blanc et issu d’une lignée d’aristocrate ou de bourgeois
gifted ; là le super héros est noir et issue d’une lignée d’aristocrates. C’est la Révolution camarade, les lendemains qui chantent !

Vous ne serez plus oppressés par des connards blancs mais oppressés aussi par des connards noirs, réjouissez-vous !
Au final, un film assez bof mais suffisamment attachant pour se placer dans le haut de la poubelle des Marvel, je pense.