Cinéma... Tchi Tcha !

[Le Vieux Buk]

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Il est bien ce Villeneuve décidément. A croire que son Blade Runner sera supportable.

[si-ma-tante-en-avait]

Vu les 7 Mercenaires. Assez déçu. Ça sentait pas le western mais plutôt un film d'action. Les acteurs manquaient aussi de charisme. Ce matin, j'ai revu le casting de la version avec Yul Bruner. C'était assez brutal. Parfois, "c'était mieux avant" fonctionne.

[Kieros]

Moi je suis allée voir I, Daniel Blake. Pas le meilleur des Ken Loach à mon avis (finalement je le préfère sur un registre plus léger), et pas mal de trucs qu'on voit un peu venir à des kilomètres. Par contre ça donne envie d'aller assassiner David Cameron donc à mon avis l'effet voulu est clairement atteint

Je suis finalement allé voir ce Moi, Jean Valjean des temps modernes, et j'ai beaucoup aimé L'arc narratif est hyper convenu évidemment, mais le film est drôle et gouailleur comme souvent chez Loach, et puis surtout il est toujours debout, il ne rabaisse jamais son impayable héros. Il y a une scène du film qui est dans les plus puissantes que j'ai vu cette année.

[Benedetto]

Je suis finalement allé voir ce Moi, Jean Valjean des temps modernes, et j'ai beaucoup aimé L'arc narratif est hyper convenu évidemment, mais le film est drôle et gouailleur

[Kieros]

Oui, on pense souvent à ça

[si-ma-tante-en-avait]

Il pense à rien, il veut juste atteindre les 10 000 posts. Il est capable de parler d'épilation rectale, juste pour arriver à ce nombre. Pitoyable.

[Kieros]

[Benedetto]

The Immigrant, c'te classe La finesse d'écriture des personnages, la direction d'acteur, la patine de la photo, la précision chirurgicale de la réalisation

James Gray se paye le luxe de mêler deux ambiances en un même film, entre la mise en scène opératique et fastueuse de la première partie liée au "monde du spectacle (Caruso à Ellis Island, la claque !) et celle de la deuxième partie, beaucoup plus intime et dramatique, tout en tons froids, filmés dans des petites pièces, à travers des enfilades de couloirs, des embrasures de portes, en plongée dans un corridor, à la dérobée par une fenêtre... Putain, si le mec réalisation "recherche appartement ou maison" sur M6, ça donnerait un Oscar à Stéphane Plaza, à tous les coups. Là, il dirige parfaitement Marion Cotillard, ce qui est déjà fabuleux. Son personnage résonne parfois comme autobiographique : quand elle demande "A-t-on encore le droit de demander de vivre, quand on a commis autant de péchés ?", on entend aussi "A-t-on encore le droit de jouer, quand on a commis autant de navets ?"

Superbe rôle en tout cas, sobre, tout en retenue et colère froide, c'est l'anti-La Mome. Ça m'a rappelé un peu ce que savait faire Angelina Jolie dans l'Echange, ou du Rachel Weisz. Joaquim Phœnix est comme d'hab, fabuleux.

Le film passait sur Arte avant-hier. La seule chose qui m'a empêché de m'immerger complètement dans le film est Marion Cotillard. J'ai beau faire, je trouve qu'elle joue mal. Elle ne me transmet aucune émotion.

Je te rejoins sur Phoenix. Mais les 2 ensembles on dirait Lassana Diarra et Zambo-Anguissa en 2015/16.

[Kieros]

Putain je l'avais démolie Cotillard dis-donc C'était assez injuste.

Il faut qu'elle soit bien dirigée la Marion. Elle est généreuse dans l'effort, donc elle a toujours tendance à faire le dribble de trop si tu la cadres pas. Cotillard chez Nolan, c'est un peu Payet chez Laurent Roussey. Déjà chez James Gray tu sens que c'est pas la même joueuse. Puis ensuite viennent les Frères Bielsa Dardenne, là tu comprends que c'est quand même une bonne comédienne.

Perso je retiens surtout sa voix, mais je l'ai redécouverte "visuellement" dernièrement chez Dolan, avec quelques beaux gros plans volés ça et là sur son visage. Après ouais, elle n'a pas une gamme de jeu super étendue si tu regardes toute sa filmo, mais elle excelle dans les rôles de dingues/victimes/désaxés.

[Benedetto]

Après ouais, elle n'a pas une gamme de jeu super étendue si tu regardes toute sa filmo, mais elle excelle dans les rôles de dingues/victimes/désaxés.

Parce qu'elle renvoie une certaine froideur presque robotique mais qui surjoue parfois.

[si-ma-tante-en-avait]

Justement le genre de film que j'aime pas. Après, soyons honnête. Quand elle joue, on a en tête l'image d'une actrice .... française. Cela joue forcément dans notre inconscient, habitué à magnifier le cinéma américain.
Quand j'ai vu X-Men avec Omar Sy, malgré le peu de minutes à l'écran, j'ai pas pu m'empêcher d'avoir en tête, son rire et le SAV. Tout ça, accolé à un projet de blockbuster.
C'est comme si demain, tu découvres que le nouveau patron de ta boite, c'est un pote de collège à qui tu faisais des misères. La première chose qui te viendra à l'esprit, lors de la réunion du jeudi, c'est l'époque où chaque matin à l'école, tu lui faisais le coup du coiffage de cheveux, au moment de lui serrer la main.

[si-ma-tante-en-avait]

Question sérieuse : J'ai pas vu tout les Star Wars. Peut-on regarder le dernier "The force awaken" sans avoir vu les autres ? Merci bien et que Dieu vous garde.

[Bud Wazaa]

Tu peux le regarder.

(mais tu vas rater plein de trucs)

[Kieros]

Oui. Techniquement ça va aller, ton DivX se lancera mais ton cerveau aura du mal à faire la connexion.

[si-ma-tante-en-avait]

Faut que je m'achète des lunettes 3D ?

[Marsman]

Non faut que tu t'achètes un cerveau

[si-ma-tante-en-avait]

Tu vois, ça c'est méchant. J'ai eu, l'instant d'une seconde, l'envie de t'insulter, mais non. Je vais laisser les autres voir, comment t'es une pauvre merde d'enculé de ta race.

[Kieros]

C'est bon on a le quota de blagues

Plus sérieusement, la première trilogie (celle avec Harrison Ford) suffit

[si-ma-tante-en-avait]

Toi t'es un chic type. Dommage que je ne m'en rendrais pas compte, mais je serais ravi de t'avoir à mon enterrement.

[Marsman]

Tu vois, ça c'est méchant.

Non, Dark Vador est méchant.
Ça n'existe pas, c'est le nom du film.

[si-ma-tante-en-avait]

On m'avait dit que c'était Darth Vader.

[Marsman]

Il a plusieurs noms.
On l'appelle aussi le Grand Black qui fait mal, mais ce nom prête à confusion

[Okamiyakuza]

Belle surprise ce Rogue One,distribution parfaite,l'acteur de la série The night of,Mikkelsen, forest whitaker et Donnie Yen réalisation au top et ce petit quelque chose qui en fait un bon star wars,ce spin off est une grande réussite

[si-ma-tante-en-avait]

On est obligé d'avoir vu les autres ?

[Syd]

Ca passera mieux que pour The Force Awakens

Pour info, les événements se passent avant l'épisode IV : Un Nouvel Espoir.

[Le Vieux Buk]

J'ai vachement aimé Personal Shopper.

Un film déclaration d'amour filmique à son actrice principale, à la Irma Vep ou à la Sils Maria, et qui m'a autant plu que ces deux-là (Irma Vep )


y a des gens qui vont archi-détester, en revanche



(note annexe : Prix de la Mise en scène à Cannes totalement mérité, d'ailleurs. la mise en scène est EXCEPTIONNELLE)


Il va être chaud ce top 10

[Le Vieux Buk]

(Gouverner c'est prévoir : évitons les super blagues à base de "personal chopeur", merci.)

[Kieros]

J'avais lu (dans les Inrocks je crois) que La Loi de la Jungle c'était "Zidi filmé par Godard". Alors Zidi ouais, mais Godard, faudra attendre encore un peu. Mais cette histoire de station de ski à construire en Guyane est marrante, comme le serait un Fitzcarraldo par Jacques Tati. C'est jamais aussi marrant que le réalisateur semble le penser, mais ça fonctionne correctement : Vimala Pons joue toujours aussi bien à poil et Légitimus est toujours rigoulo, Jean-Luc Bideau aussi. En revanche le film est trop long et Macaigne pas terrible en Pierre Richard wanabee. Mais bon, tout ceci à au moins le mérite d'être original. La BO est très bien également. (Y'a aussi des scènes bien dégueu façon Cannibal Ferox donc pas pour les gosses)

[Kieros]

Hacksaw Ridge (Tu ne tueras point) : Le film s'attaque à un des plus grands paradoxes de l'Amérique et du monde chrétien en général : comment peut-on à la fois prétendre croire en Dieu (et son "tu ne tueras point" donc), tout en assassinant des milliards de personnes en son nom ? C'est la problématique que tente de résoudre Desmond Doss, premier brancardier objecteur de conscience durant la WW2, sosie anachronique de Cristiano Ronaldo et joué par Andrew Garfield.

Au final, je me suis pris la plus grosse claque pour un film de guerre depuis La Ligne Rouge, à vue de nez Ce fut littéralement tripal.

Bien sûr techniquement c'est pas parfait (t'as des faux raccord partout, mais qui s'en fout), bien sûr c'est caricatural et les japonais passent pour une civilisation de fils de putes ("Ils ne demandent qu'à mourir") quand l'Occident de Gibson est fondamentalement pro-vie (après j'en sais rien si les japonais étaient des "animaux" en 1946, perso je connais plus l'ère Miyamoto que l'ère Showa). Bien sûr le film ne fait pas grand chose pour l'amitié entre les peuples et par rapport à Eastwood et ses Lettres d'Iwo Jima, l'idéologie du film nous fait reculer de 40 ans, on dirait du Peckinpah massacrant les mexicains dans The Wild Bunch. Mais c'est du même niveau cinématographique, du très très grand Gibson devrait passer moins de temps à insulter les juifs et davantage à filmer, personne ne sait réaliser comme il le fait aujourd'hui



Premier contact : Le Quebec nous piqué urba mais donné Denis Villeneuve, on n'est pas quittes mais ils font tout pour se faire pardonner

Villeneuve aux USA, c'est un touche-à-tout brillant, qui fait du policier poisseux façon Fincher++ dans Prisoners, du thriller latino à la Soderbergh++ dans Sicario, et du thriller à énigme style Polanski-- dans Enemy ( ). Avec Premier Contact (joli titre français), Villeneuve s'attaque à la SF avec un canevas que je qualifierai sobrement de spielbergo-malickien, scientifico-métaphysique, moitié Rencontres du 3ème Type moitie Tree of life, avec un bloc équipe ramassé autour de Amy Adams et une belle verticalité vers les Extra-terrestres.

Il y a le bon film et le mauvais film de SF extra-terrestre. Le mauvais film, il te montre l'extra-terrestre et il tire. Le bon film, il te montre l'extra-terrestre, il tire, mais il te donne aussi à réfléchir sur l'Homme. Macrocosme, microcosme, et toutes ces choses philosophico new age. Le talent de Villeneuve, au delà de sa réalisation fantastique, de sa cinématographie superbe, c'est de parvenir, par son montage brillant, à lier les deux finement, l'homme et le cosmos. Et quand je dis finement, c'est pas avec une histoire de bibliothèque Ikea interstellaire, hein Christopher ? (Je trolle mais j'avais aimé Interstellar malgré ça).

Alors ouais, à la fin, vous pourrez être éblouis et sur le cul (comme moi) mais aussi gueuler à l'escroquerie, "tout ça pour ça ?" car comme toujours chez Villeneuve, sa prodigieuse machinerie XXL de cinéma est au service de choses très simples (mais essentielles) touchant à l'Homme, et qui peuvent être résumés en 2 lignes. Mais l'air de rien, par sa réflexion sur le langage, vous aurez en fait assisté ici à une première leçon de Chomsky 1.0.1, et là, y'a pas énormément de films qui savent nous proposer cela

[Kieros]

J'ai vu le joli dernier film de Mel Gibson, Tu ne tueras point, qui te donne envie de devenir adventiste du 7ème jour. Le propos est hum contestable, et son approche du film de guerre tellement 50s qu'elle en devient rafraîchissante : OK c'est moche et on y meurt souvent, mais quand même, faut bien ça pour exterminer les niakoués. D'ailleurs, j'adore l'enthousiasme du film à décrire les soldats japonais comme de la pure vermine, loin de tout relativisme eastwoodien et sans même même feindre le respect ou une quelconque déférence : fourbes, cruels, on ne le filme que de dos ou de haut, et quand on le fait pas, c'est pour les montrer en plein seppuku, ce rituel chelou qui incarne la pulsion de mort de ce peuple tourné tout entier vers la destruction. Ce sera C'eut été un bon film de propagande.

Le film est ainsi d'une ferveur à toute épreuve, à tel point qu'on se demande si Dieu n'est pas derrière la caméra. L'histoire est belle, c'est celle d'un soldat très croyant qui veut aider son pays et partir au front, mais qui a la violence en horreur et qui refuse de tenir une arme. Concrètement, c'est un film de Mel Gibson : un type qui porte ses convictions jusqu'au martyr, et dont le calvaire galvanisera tout un peuple. Si vous en doutiez encore, la fin du film vient vous rappeler que ce n'est pas du tout un hymne pacifiste, bien au contraire, et à ce titre la conclusion est hilarante.

Mais les scènes de guerre sont cools, et les scènes de caserne sont cools aussi. Si le cinéma est une checklist, bien des cases sont cochées, notamment "fracture ouverte" et "monsieurs tout nus".

Ah bah tiens, je n'avais qu'à plussoyer en fait