J'ai pas le modjo en ce moment. Après quelques bonnes jubilations cinéphiliques au précédent trimestre, j'enchaine les déceptions
Réparer les vivants : J'avais bien aimé Suzanne, le précédent film de Katell Quillévéré, nous allâmes donc de bonne humeur voir celui-ci ("Bonne humeur" reste assez relatif, car le film traite du don d'organes, donc c'est pas la folle déconne

). Après Marseille, Quillévéré s'attarde ici sur une autre ville pourrave, Le Havre. Cette 1ère partie, tendrement mise en lumière par Harari, est séduisante, offrant son lot de scènes spectaculaires (les scènes de surf) et mélancoliques (la romance entre les ados). Les jeux d'acteurs, à contre-emploi, sont agréables à suivre (Bouli Lanners en chirurgien, Tahar Rahim en mec calme, Kool Shen en Joey Starr) et le film est plutôt convainquant. Mais malheureusement inégal, car la 2ème partie à Paris avec Anne Dorval, Alice Taglioni et Finnegan Oldfield donne plus des envies de meurtres que de greffes de coeur

(
et pourtant je suis secouriste de gauche, comme vous le savez)
Mademoiselle : Tristesse, je n'ai pas aimé

Pire, Parkounet m'a déçu-déçu-déçu. Son propos enchâssé sur la naissance du désir était pourtant prometteur, mais la construction de son film le dessert, s'épuisant à force de courir deux lièvres à la fois, la contemplation et le suspense. Reste une mise en scène inspirée, une direction artistique diabolique et des scènes de broutte-minous aussi agréables que vaines.
L'odyssée : Avec Jérôme Salle derrière la caméra, ça sentait la catastrophe industrielle, mais j'en suis sorti plutôt content. L'histoire de Cousteau a le potentiel d'un Aviator à la française, on en est assez loin : la mise en scène est random, le scénario aussi banal que pour n'importe quel biopic hollywoodien, le montage en pilotage automatique. Le film n'a pas beaucoup de souffle
NORMAL C4EST UN FILM SUR LAPNEE LOL et manque d'un vrai réalisateur et scénariste. Mais la photo de Boucard (que je découvre au cinéma après son format court Pixels) est très réussie, la partition de Desplat dans le bon ton et les comédiens assez impressionnants : Lambert Wilson est méconnaissable en Cousteau, Tautou sort un machin bigger than life avec son rôle à la Sue Ellen, et Niney parvient à être bon avec deux dialogues et demi. Le film dégage finalement un certain parfum de nostalgie, et touche juste en liant l'aventure Cousteau aux histoires de Jules Verne, sans doute la meilleure idée qu'ils ont couché sur le papier (et malheureusement la seule). Dommage.