kobe974 a écrit :pas mal le titre du topic Pilon, Joé pourrait en faire une chanson
C'est en fait une pulsion que je contiens chaque jour, voir un style de vie, une école religieuse...Le traumatisme remonte peut-être au drop d'Amoros en 91. Même si en grandissant j'ai appris à lui pardonner. A t'il souffert de cette haine farouche mais silencieuse, me pardonnera-t-il un jour ?
A moins que le traumatisme ne date en fait de ce jour où ou j'ai découpé au cutter le visage de Collina sur la jaquette de toutes les copies de PES (3?) que j'ai croisé dans mon campus. Soit 77 visages de Colinna.
Enfin bref ! J'ai un peu de temps ce midi, donc, laissez moi vous parler du pavillon d'or à Kyoto :
----- Cette histoire est une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels est TOTALEMENT fortuite ------
La légende raconte qu'en 1397, Yoshimitsu achète au clan Saionji le site de la villa Kitayamadai, alors abandonné depuis 1244, afin d'entamer la construction d'une nouvelle villa : la Kitayamaden (les gars avaient de la suite dans les idées à l'époque.)
Après que Yoshimitsu ait cassé sa pipe, Yochimochi (son fils) respecta ses dernières volontés et fit de ce lieu un temple Zen de l'école Rinzai, conservant de nombreuses reliques bouddhistes en son sein.
Le Kinkaku-ji, est donc le joyau dont le "jardin des cerfs" fût l'écrin. De nombreux moines bouddhistes ont un jour dirigé ce temple, qui était alors le cœur du bouddhisme kyotoïte, voir du Japon tout entier !
Rouisu Durehusu, dirigeait le temple d'une main mollassonne depuis 20 ans. Il était de l'école des Inthe-rets Kuh-Muh-Leh et de la multiplication des pains. Le temple vivotait un peu au-dessus de ses moyens et se faisait constamment coiffer au poteau par le pelrinage des 88 temples de Shikoku dans le classement annuel de Pelerin Magazine.
Ce moine roublard et cauteleux était connu pour son amabilité, sa capacité à te faire les poches à droite quand il te montre sa poche gauche vide, et malgré tout - malgré lui - une certaine innocence : le Kinkaku-ji était à ses yeux le paroxysme de la beauté.
Rouisu Durehusu était un homme au cœur d'or. Aussi, au cours de son existence, il avait adopté de nombreux fils. Bisento Raburunu avait été adopté en dernier par Rouisu, et ce dernier était sous le charme du jeune homme qui semblait intégrer mieux que ses autres enfants les grands principes de son école de pensée. Il semblait même parfois aller au-delà, et avoir dépassé son maître, tenant à la fois de l'anguille et de la muraine. Et un peu du poisson pierre.
Le jeune homme partageait également la passion dévorante de son père adoptif pour le temple d'or, qu'il contemplait tous les jours en le dévorant des yeux. Bisento avait d'ailleurs une très bonne connaissance du temple, ayant longtemps observé son père, ainsi il fut rapidement promu dans la hiérarchie, et semblait prêt à succéder à son père.
Car si les flots d'une rivière s'écoulent inexorablement de la Montagne vers la Mer, il en fût de même pour la vie de Rouisu, qui s'éteignit par une belle après-midi d'été. Et comme le delta de Camargue divise le Rhône, la cupidité et la soif de pouvoir allaient bientôt diviser le clan du temple d'or.
- Insérer résumé GoT/Dallas/7ans à l'OM ici -
Fort du soutien des Sohei, ces moines guerriers fanatiques fumeurs de cannabis, Bisento réussi à prendre le pouvoir et à régner sur le temple d'or. Mais rapidement son emprise sur les autres membres du conseil s'effrita. Son arrogance lui couta ses soutiens qui le lâchèrent l'un après l'autre. Sa folie conduisait le temple a la ruine, pourtant il était tel un fauve isolé de la meute, bondissant, toutes griffes dehors sur le plus insignifiant des insectes. A bout de souffle, Bisento céda certaines reliques du Temple d'Or, afin de financer sa fin de campagne désespérée.
Et le vase déborda.
Des hordes de croyants, affamés de quiétude et de vertu, lassés par les incessantes magouilles et manipulations de Bisento prirent le chemin du temple. Assiégeant ce dernier et malgré un appel désespéré de Bisento aux forces du Shogun, la raison l'emporta sur la folie et Bisento fini par être destitué et chassé par les croyants.
Alors, dans une ultime vengeance, dans un dernier caprice d'enfant déjà pourri dès la sortie du con, un soir d'été en 1950 Bisento Rabrunu mit le feu au temple d'Or. Le majestueux pavillon avait accueilli des pèlerins pendant 553 ans. Il avait résisté à une guerre mondiale, à la guerre d'Onin, aux multiples escarmouches sanglantes qui animent l'histoire de Kyoto. Mais il ne résista pas à la folie d'un homme devenu dieu et finalement privé de ses pouvoirs.
Évidemment, l'homme fut capturé. Il plaida la folie mais fut condamné pour crime contre le patrimoine historique japonais.
"-Si je ne peux pas la diriger, je ne peux souffrir que l'humanité contemple l'expression même de la beauté." dit il a son procès qui se tient sur les ruines du temple.
Pourtant, le temple fut reconstruit à l'identique, puis cinq ans plus tard le deuxième étage fût également plaqué d'or, comme un ultime pied de nez à la folie destructrice du moine qui voulait être plus gros que Bouddha, Bisento Raburunu.
------- N'oubliez pas hein, TOTALEMENT fortuite -------------
Et bon ap hein. Et merci pour les bienvenus
