Cinéma... Tchi Tcha !
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Ca va surtout être un film tout pourri incapable de dépasser ce qui semble être sa seule idée (on brise le quatrième mur lol). Décomplexé, gore, self-conscious : yay! 12-years-old-me really is impressed. Le père d'un certain inspecteur de police devait donc avoir raison car regardez, on est de retour en 2003 !PoF a écrit :C'est pas seulement un film de super héros, c'est un film sur le super héros le plus fou qui soit, un psychopathe complètement barré et invulnérable (Même pouvoir que Wolverine à peu près) qui séquestre une vieille dans sa cave pour lui parler de ses problèmes existentiels et qui tue tout et tout le monde en faisant des grosses vannes.
Une de mes plus grosses attentes ciné de 2016.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
C'est ce que je crains et ce serait dommage parce que le comics est vraiment cool en général même s'il joue souvent sur "LE PASSAGE ULTRA-MARRANT au milieu du reste un peu moyen." qu'on finit par rechercher partout en lisant.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Mario Zatelli : «Le matin de la finale de la coupe de france je me suis réveillé avec 40 de fièvre. L'infirmière qui m'a visité a dit à mon capitaine, Jeannot Bastien, que je ne pouvais pas jouer. Et il lui a répondu : "Il crèvera peut-être sur le terrain mais il va jouer ! Même à l’agonie, on ne se passe pas du maillot de l’OM".
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
C'est un fake? C'est pas possible, c'est un fake.
Champoul il est vraiment kro mignon, le 13/05/2014 à 11h33 a écrit :c'est con qu'on se soit attaché à vous

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
C'est juste l'intonation du type qui fait penser a video gag des années 90
Le type il est mort à vie pour son boulot
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Et la tu cites même pas des oeuvres magistrales comme Blade runner,2001 l'odyssée de l'espace et les 2 films d'animations de Mamoru Oshii Ghost in the shell et Ghost in the shell 2 innocencemax86 a écrit :Même pas j'aime pas vraiment la SF a part Avatar et matrix
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Gros concurrent de MozinorNyrod a écrit :![]()
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Je viens de finir Creed (ouai, soirée boxe, merci à Haye d'avoir fait un entracte assez court), et j'ai adoré... si on reste dans du Rocky dans le codes avec (narration, entrainement crescendo, combat) * 2, une histoire d'amour/d'amitié/d'hommes, des adversaires pas gentils etc. Je trouve que:
1/ On tombe moins dans le gros cliché rockyesque. Et même ils en jouent un peu, ça fait moins "on se prend au sérieux".
2/ La BO renouvelée est top, avec du rap et de "vraies musiques de boxe". On est plus seulement dans de simples variations du theme de Rocky + de eye of the tiger avec le schéma traditionnel, encore: du lento instrumental pour les instants émotions, version allegro pour l'entrainement et eye of tiger pour le générique.
3/ C'est très bien réalisé, je trouve.
4/ Le jeu d'acteur est top, Stallone en tête. Les autres aussi hein, mais Stallone te fait te dire "bah ouai, c'est quand même l'ancien champion du monde des lourds", il porte à lui seul magnifiquement tout l'héritage de l'univers de Rocky
Bon, par contre, j'ai été un peu déçu par les combats, mais surtout parce que j'avais entendu que c'était des combats réalistes. Alors que non, hein, c'est comme d'habitude, surtout pour le second combat, 2 mecs qui se balancent d'énormes mandales à tour de rôle et qui finissent la gueule en sang
1/ On tombe moins dans le gros cliché rockyesque. Et même ils en jouent un peu, ça fait moins "on se prend au sérieux".
2/ La BO renouvelée est top, avec du rap et de "vraies musiques de boxe". On est plus seulement dans de simples variations du theme de Rocky + de eye of the tiger avec le schéma traditionnel, encore: du lento instrumental pour les instants émotions, version allegro pour l'entrainement et eye of tiger pour le générique.
3/ C'est très bien réalisé, je trouve.
4/ Le jeu d'acteur est top, Stallone en tête. Les autres aussi hein, mais Stallone te fait te dire "bah ouai, c'est quand même l'ancien champion du monde des lourds", il porte à lui seul magnifiquement tout l'héritage de l'univers de Rocky
Bon, par contre, j'ai été un peu déçu par les combats, mais surtout parce que j'avais entendu que c'était des combats réalistes. Alors que non, hein, c'est comme d'habitude, surtout pour le second combat, 2 mecs qui se balancent d'énormes mandales à tour de rôle et qui finissent la gueule en sang
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
J'ai hâte de le voir. Perso, j'adore Stallone. Son rôle dans Copland me fait dire qu'il a trop abusé des films de biceps car il sait jouer (en tout cas, il est largement meilleur que Ryan Gosling).
Sinon hier j'ai vu Terminator 3. Je me suis rendu compte que la nana qui côtoyait John Connor était Claire Danes, l'agité d'Homeland.

Sinon hier j'ai vu Terminator 3. Je me suis rendu compte que la nana qui côtoyait John Connor était Claire Danes, l'agité d'Homeland.

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Avec un peu de vin et du beurre. 
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Hier soir, à minuit, je me suis foutu Straight Outta Compton (en Vostfr impérative)... j'ai presque pas vu passer les 2h40 malgré quelques petites critiques :
D'abord, le film étant produit par les principaux protagonistes, certains "détails" qui pourraient nuire à leur réputation ont été miraculeusement oubliés (notamment pour Dre qui passe pour un ange tout le long du film
). Ensuite, le film se concentre presque exclusivement sur le beef à propos des contrats et la vie d'Eazy-E, y'a tellement de personnages qui auraient mérité un peu plus de temps de jeu à l'écran...
Sinon, les acteurs sont hallucinants de ressemblance (bon pour Ice Cube c'était pas difficile) et jouent leur rôle à merveille. La bande son est évidemment mythique et on prend un putain de plaisir à voir apparaître les gars qu'on connait au fur et à mesure que le film avance (même si c'est assez convenu comme ficelle).
D'abord, le film étant produit par les principaux protagonistes, certains "détails" qui pourraient nuire à leur réputation ont été miraculeusement oubliés (notamment pour Dre qui passe pour un ange tout le long du film
Sinon, les acteurs sont hallucinants de ressemblance (bon pour Ice Cube c'était pas difficile) et jouent leur rôle à merveille. La bande son est évidemment mythique et on prend un putain de plaisir à voir apparaître les gars qu'on connait au fur et à mesure que le film avance (même si c'est assez convenu comme ficelle).
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Très très belle scène en effet, exactement celle que je retiensHyde a écrit :Mia madre, c'est du très bon Moretti. Doux-amer à souhait, plutôt sobre dans son traitement au final, moins poseur que d'habitude et très juste,ce qui n'est pas évident vu le sujet casse-gueule. C'est très bien joué (Margherita Buy excellente) et il y a des scènes magnifiques notamment quand l'héroïne rêve (une scène où des centaines de gens font la queue pour aller voir son dernier film dans des ruelles de rome, serpentant dans la ville).
Mais j'ai été un peu déçu, car la presse a été très dithyrambique sur ce Moretti (mais je ne leur en veux pas, on n'est jamais trop dithyrambique sur son cinéma
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Hier soir je suis allé voir The Hateful Eight
"[...] n'importe quel leader, s'il devrait décrire sa responsabilité en une phrase, sa fonction est d'éviter que ceux qui sont sous sa conduite plient face à l'adversité, cette équipe a dû affronter une avalanche, une infinité d'adversités, je n'ai pas réussi à ce qu'ils résistent, la responsabilité est mienne."
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Je le recale ici
(je regarderai ce soir)
Le pire quand on regarde Rohmer vite fait, c'est qu'on pourrait croire qu'il s'entoure de bras cassés de l'image. Or, il a souvent eu Nestor Almendros, directeur photo, de Truffaut, Barbet Schroeder et Malick (entre autres)
Donc, quand on voit ça :

et ça :

En fait c'est le même monsieur derrière la caméra et les lumières

C'est assez dingue, un peu comme prendre une Ferrari pour aller faire ses courses. Mais ça dénote tout de même un vrai intérêt et un vrai goût de Rohmer pour l'image (goût qui n'est pas le même que celui de Malick et d'une majorité des spectateurs, a priori
)
Bloqué au boulotG.bédécarrax a écrit :J'avais été très surpris par un documentaire de Rohmer : les métamorphoses du paysage (visible ici ), pour le coup d'une ambition visuelle qui jure avec l'austérité de ses films de fiction. Il filme la France comme un astronaute filmerait Mars, c'est superbement évocateur.C'est pas forcément l'aspect visuel qui me choque, je suis très bon public là-dessus
Le pire quand on regarde Rohmer vite fait, c'est qu'on pourrait croire qu'il s'entoure de bras cassés de l'image. Or, il a souvent eu Nestor Almendros, directeur photo, de Truffaut, Barbet Schroeder et Malick (entre autres)
Donc, quand on voit ça :

et ça :

En fait c'est le même monsieur derrière la caméra et les lumières

C'est assez dingue, un peu comme prendre une Ferrari pour aller faire ses courses. Mais ça dénote tout de même un vrai intérêt et un vrai goût de Rohmer pour l'image (goût qui n'est pas le même que celui de Malick et d'une majorité des spectateurs, a priori
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
C'est quoi le problème avec la 2ème photo ? Il aurait du mettre un ton sépia et un coucher de soleil pour montrer une scène normale de gens à la plage ?
Tu peux pas non plus faire des éclairages et des ambiances de malade pour toute scène, sinon, ça devient ridicule, un peu comme le syndrome Michaël Bay qui bouge sa caméra dans tous les sens même pour les scènes de dialogue.
Tu peux pas non plus faire des éclairages et des ambiances de malade pour toute scène, sinon, ça devient ridicule, un peu comme le syndrome Michaël Bay qui bouge sa caméra dans tous les sens même pour les scènes de dialogue.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Il n'y a pas de "problème", mais il y a une différence, non ?
Tu ne la vois pas ? 
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Le cadrage est pourri.
Et elle est surexposée. Mais là ça doit être un parti pris.
Mais je pense que le propos de Kieros c'est plutôt de montrer que le gars peut donner des styles très différents.
Et elle est surexposée. Mais là ça doit être un parti pris.
Mais je pense que le propos de Kieros c'est plutôt de montrer que le gars peut donner des styles très différents.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Amanda Langlet, c'est tellement ma came
Conte d'été, c'est ni plus ni moins qu'une adaptation de Max Et Compagnie.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Je vois une différence, mais utiliser l'ambiance lumineuse de la première photo sur la scène de la 2ème photo aurait été nul et hors-sujet, pareil pour le cadrage.
Je connais absolument pas votre réalisateur et j'y connais rien en cinéma, mais rien.
Par contre, je ne vois absolument rien de choquant dans la 2ème photo qui montre une scène apparemment banale à la plage et qui pour ça n'a besoin ni d'une ambiance de couleurs de fous, ni d'un cadrage hyper dynamique mais plutôt d'une ambiance banale et d'un cadrage banal.
Je connais absolument pas votre réalisateur et j'y connais rien en cinéma, mais rien.
Par contre, je ne vois absolument rien de choquant dans la 2ème photo qui montre une scène apparemment banale à la plage et qui pour ça n'a besoin ni d'une ambiance de couleurs de fous, ni d'un cadrage hyper dynamique mais plutôt d'une ambiance banale et d'un cadrage banal.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
G.bédécarrax a écrit :Amanda Langlet, c'est tellement ma cameConte d'été, c'est ni plus ni moins qu'une adaptation de Max Et Compagnie.
Je ne suis pas certain que ce soit surex volontairement dans le film (vu il y a trop longtemps), ça vient peut-être de la capturethedep a écrit :Le cadrage est pourri.
Et elle est surexposée. Mais là ça doit être un parti pris.
Mais je pense que le propos de Kieros c'est plutôt de montrer que le gars peut donner des styles très différents.
Qu'importe, tu as saisi le sens : Rohmer, contrairement à Malick, ne stylise pas par la photographie. La photographie est pour lui un moyen de filmer le plus fidèlement possible le réel (ou ce qu'il estime être réel). A noter que Malick, au fur et à mesure de sa filmo, tend à se rapprocher de Rohmer sur ce point : il stylise moins par la photo mais davantage par sa mise en scène (quand Rohmer stylise par les décors et la composition, et la diction, donc).
Ils utilisent donc peu ou prou les mêmes moyens technique niveau photo, mais n'ont pas la même vision et donc leurs résultats sont très différents (et révélateurs de leurs intentions)
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Enfin vu le Fils de Saul, et easy, il se classe (en retard) sur mon podium 2015

C'est le débat connexe à ce film : comment montrer l'inmontrable au cinéma, comment peut-on filmer avec dignité la Shoah, un génocide, ou un match de l'OM ? Laszlo Nemes (disciple de Bela Tarr, et ça se voit) apporte ici une réponse ingénieuse techniquement.
« C'est flou ! M'enfin c'est flou ! Dites à l'opérateur de faire le point avec son objectif ! ». Mais non, chère voisine de siège, c'est flou et c'est normal. Ce n'est même pas pour faire style, pour se la raconter shoah-post-atmosphérique-by-Sofia-Coppola, c'est pour suggérer la monstruosité du crime, comme on ne montre jamais totalement un monstre dans un film d'horreur ou Franck Ribéry dans un match. Parce que l'horreur est bien plus frappante lorsqu'elle est suggérée ou hors-champ.
La caméra est donc vissée à la tête du héros Saul, ne suivant quasiment que son visage en plan-séquence tout au long du film, avec une très faible profondeur de champ. Saul est un Sonderkommando, c'est à dire un prisonnier chargé des basses besognes dans le camp. Pour vous donner un ordre de comparaison, le film ressemble davantage à Germinal qu'à la liste de Schindler, dans le sens où Nemes cherche moins à interpeler notre humanité qu'à reconstituer l’ingénierie mortifère des nazis, avec, à la place du charbon (et de Renaud), des cadavres flous (et sobres).

Nous allons donc "voir" (oui, c'est flou je vous rappelle) étape par étape, toute la chaine de l'abattage du juif : son arrivée à l'usine, son tri, sa mise à la douche, son empilage, son incinération, la dispersion de ses cendres. Tout est méthodiquement mis en scène, si bien que, si on est myope, fan de Dieudonné ou militant EELV, on ne peut que féliciter les allemands, génies du recyclage et du tri sélectif avant l'heure.
Il est difficile d'expliquer le scénario, car il parle de l'intime dans un monde de folie, et il est impossible pour nous de comprendre comment l'humain fonctionne dans un tel degré d'inhumanité, et il est impossible de s'identifier comme on le fait avec les ficelles habituelles d'un scénar. De manière descriptive et aussi factuelle que possible, le film tâche de reproduire le quotidien d'hommes embarqués dans un enfer inimaginable, des hommes qui cherchent, par on ne sait quels réflexes, quelles ressources, à survivre un jour de plus, et à donner du sens à cette survie. Car à quoi bon survivre là où toute humanité s'est éteinte ? Là où la moindre trace d'existence est réduite en cendres, oubliée de tous, là où même après la mort, les corps n'ont pas droit au repos ? Alors certains tentent de photographier l'horreur, pour qu'au moins, un jour, on sache ce qu'ils ont vécu (le film retrace notamment la genèse des 4 photographies prises au Crématorium) ; d'autres ont encore la force d'essayer de se révolter. Saul, lui, se cherche une descendance : ce sera ce garçon, qu'il a failli sauver du zyklon. Il sera ce fils qu'il n'a jamais eu, et tel Antigone, il va chercher à l'inhumer dignement.

Je vous le conseille vivement
(et j'ai moins souffert que devant OM-Lille
)

C'est le débat connexe à ce film : comment montrer l'inmontrable au cinéma, comment peut-on filmer avec dignité la Shoah, un génocide, ou un match de l'OM ? Laszlo Nemes (disciple de Bela Tarr, et ça se voit) apporte ici une réponse ingénieuse techniquement.
« C'est flou ! M'enfin c'est flou ! Dites à l'opérateur de faire le point avec son objectif ! ». Mais non, chère voisine de siège, c'est flou et c'est normal. Ce n'est même pas pour faire style, pour se la raconter shoah-post-atmosphérique-by-Sofia-Coppola, c'est pour suggérer la monstruosité du crime, comme on ne montre jamais totalement un monstre dans un film d'horreur ou Franck Ribéry dans un match. Parce que l'horreur est bien plus frappante lorsqu'elle est suggérée ou hors-champ.
La caméra est donc vissée à la tête du héros Saul, ne suivant quasiment que son visage en plan-séquence tout au long du film, avec une très faible profondeur de champ. Saul est un Sonderkommando, c'est à dire un prisonnier chargé des basses besognes dans le camp. Pour vous donner un ordre de comparaison, le film ressemble davantage à Germinal qu'à la liste de Schindler, dans le sens où Nemes cherche moins à interpeler notre humanité qu'à reconstituer l’ingénierie mortifère des nazis, avec, à la place du charbon (et de Renaud), des cadavres flous (et sobres).

Nous allons donc "voir" (oui, c'est flou je vous rappelle) étape par étape, toute la chaine de l'abattage du juif : son arrivée à l'usine, son tri, sa mise à la douche, son empilage, son incinération, la dispersion de ses cendres. Tout est méthodiquement mis en scène, si bien que, si on est myope, fan de Dieudonné ou militant EELV, on ne peut que féliciter les allemands, génies du recyclage et du tri sélectif avant l'heure.
Il est difficile d'expliquer le scénario, car il parle de l'intime dans un monde de folie, et il est impossible pour nous de comprendre comment l'humain fonctionne dans un tel degré d'inhumanité, et il est impossible de s'identifier comme on le fait avec les ficelles habituelles d'un scénar. De manière descriptive et aussi factuelle que possible, le film tâche de reproduire le quotidien d'hommes embarqués dans un enfer inimaginable, des hommes qui cherchent, par on ne sait quels réflexes, quelles ressources, à survivre un jour de plus, et à donner du sens à cette survie. Car à quoi bon survivre là où toute humanité s'est éteinte ? Là où la moindre trace d'existence est réduite en cendres, oubliée de tous, là où même après la mort, les corps n'ont pas droit au repos ? Alors certains tentent de photographier l'horreur, pour qu'au moins, un jour, on sache ce qu'ils ont vécu (le film retrace notamment la genèse des 4 photographies prises au Crématorium) ; d'autres ont encore la force d'essayer de se révolter. Saul, lui, se cherche une descendance : ce sera ce garçon, qu'il a failli sauver du zyklon. Il sera ce fils qu'il n'a jamais eu, et tel Antigone, il va chercher à l'inhumer dignement.

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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Je sors de SW7 et je viens de lire vos commentaires
Dans lesquels je me retrouve pour partie, donc je ne vais pas développer outre mesure.
Ce que j'ai vu m'a relativement déçu. Déçu un peu comme quand on reçoit le ballon de foot qu'on avait commandé pour Noël mais qu'on ne peut pas y jouer avec son père par cette belle après-midi de décembre, parce qu'il est parti aux putes.
Comme tous les Star Wars, c'est un film sur la transmission, mais pas comme tous les Star Wars, c'est aussi un film sur l'absence. Absence du père, de la mère, du héros. Parce que où est Skywie ? Reclu quelque part sur une ile de Bretagne avec son poncho sur la tête, Elvis et Vinceglz pas très loin de lui.
Donc oui, il manque un souffle, il manque l'esprit Star Wars, car la Force a déserté le champ en même temps que son héros. C'est un film entre deux âges, entre les jeunes enthousiastes mais sans connaissance du passé, et les anciens littéralement sans force et en proie à la résignation. C'est également un film qui dit à quel point faire triompher le bien est illusoire, passager et fragile, face au mal qui ne renonce ni ne déprime jamais. Quand diffuser le bien aux générations qui suivent est si laborieux, quand l'enseignement du mal est si spontané.
L'histoire d'Anakin etait celle d'un orphelin qui choisissait le mauvais côté, celle de Skywalker, celle du jeune homme maudit par ses origines qui faisait mentir son destin. Sur ces variations de la filiation, celle de Kylo Ren, rénégat et fils de héros absent, et son miroir Rey, à mon sens promettent
D'un point de vue de méta, cette grille de lecture marche aussi bien : Pendant toute l'intro du film, Abrams filme les vestiges ensablés des vaisseaux du père absent de la saga. George Lucas n'est plus là, a-t-il seulement bien transmis son oeuvre à ses fils ?
Sur la forme, je salue le travail de Abrams, qui est parvenu a respecter le materiau de base (grain de la pellicule, montage, score...) sans trop ceder au fan service, en proposant de la nouveauté : le "buddy-couple" Finn-Rey est un standard du blockbuster moderne, mais il est surprenant pour un Star wars. Il fonctionne bien. Abrams est même parvenu à reconstituer la chiantitude des dogfights d'origine (ouais je trolle, mais les combats aériens de Star Wars m'emmerdent). Il réussit aussi à iconiser Skywalker (ce plan final est sublime), Han solo et Chewie (c'est facile) en revanche je n'ai jamais cru au retour de "Générale" Leia, mais vla le morceau à filmer aussi.
Bref, j'espère le meilleur pour la suite après cet hors-d'oeuvre, a priori un peu décevant, mais qui a lancé, je pense, des bases intéressantes.
Ce que j'ai vu m'a relativement déçu. Déçu un peu comme quand on reçoit le ballon de foot qu'on avait commandé pour Noël mais qu'on ne peut pas y jouer avec son père par cette belle après-midi de décembre, parce qu'il est parti aux putes.
Comme tous les Star Wars, c'est un film sur la transmission, mais pas comme tous les Star Wars, c'est aussi un film sur l'absence. Absence du père, de la mère, du héros. Parce que où est Skywie ? Reclu quelque part sur une ile de Bretagne avec son poncho sur la tête, Elvis et Vinceglz pas très loin de lui.
Donc oui, il manque un souffle, il manque l'esprit Star Wars, car la Force a déserté le champ en même temps que son héros. C'est un film entre deux âges, entre les jeunes enthousiastes mais sans connaissance du passé, et les anciens littéralement sans force et en proie à la résignation. C'est également un film qui dit à quel point faire triompher le bien est illusoire, passager et fragile, face au mal qui ne renonce ni ne déprime jamais. Quand diffuser le bien aux générations qui suivent est si laborieux, quand l'enseignement du mal est si spontané.
L'histoire d'Anakin etait celle d'un orphelin qui choisissait le mauvais côté, celle de Skywalker, celle du jeune homme maudit par ses origines qui faisait mentir son destin. Sur ces variations de la filiation, celle de Kylo Ren, rénégat et fils de héros absent, et son miroir Rey, à mon sens promettent
D'un point de vue de méta, cette grille de lecture marche aussi bien : Pendant toute l'intro du film, Abrams filme les vestiges ensablés des vaisseaux du père absent de la saga. George Lucas n'est plus là, a-t-il seulement bien transmis son oeuvre à ses fils ?
Sur la forme, je salue le travail de Abrams, qui est parvenu a respecter le materiau de base (grain de la pellicule, montage, score...) sans trop ceder au fan service, en proposant de la nouveauté : le "buddy-couple" Finn-Rey est un standard du blockbuster moderne, mais il est surprenant pour un Star wars. Il fonctionne bien. Abrams est même parvenu à reconstituer la chiantitude des dogfights d'origine (ouais je trolle, mais les combats aériens de Star Wars m'emmerdent). Il réussit aussi à iconiser Skywalker (ce plan final est sublime), Han solo et Chewie (c'est facile) en revanche je n'ai jamais cru au retour de "Générale" Leia, mais vla le morceau à filmer aussi.
Bref, j'espère le meilleur pour la suite après cet hors-d'oeuvre, a priori un peu décevant, mais qui a lancé, je pense, des bases intéressantes.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Rafik Djoumi a écrit :Cette sensation de gêne acide grandira avec la révélation progressive du cercle familial Han Solo / Leïa / Kylo Ren, en un absurde mélodrame où un couple de post-soixante-huitards divorcés (les versions galactiques d’André Dussolier et Sabine Azéma) se désespèrent de l’immaturité de leur fils unique, Tanguy le colérique.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
J'y avais plutôt vu le biopic de Maxime Hauchard moi
- Kieros
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Y'a un peu de tout ça ouais 
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Kieros a écrit :Déçu un peu comme quand on reçoit le ballon de foot qu'on avait commandé pour Noël mais qu'on ne peut pas y jouer avec son père par cette belle après-midi de décembre, parce qu'il est parti aux putes.
Je pense que cet opus sera obligatoirement à mettre en perspective avec les deux suivants, une fois que la trilogie entière aura été révélée, et qu'on ne le trouvera peut-être plus manquant de souffle Star Wars. Ca me paraitrait trop évident que toute la subtilité du film soit perceptible dès à présent, et qu'ils n'aient pas impliqué d'autres niveaux de lecture que l'on ne pourrait pas envisager pour le moment.Kieros a écrit : Donc oui, il manque un souffle, il manque l'esprit Star Wars, car la Force a déserté le champ en même temps que son héros. C'est un film entre deux âges, entre les jeunes enthousiastes mais sans connaissance du passé, et les anciens littéralement sans force et en proie à la résignation. C'est également un film qui dit à quel point faire triompher le bien est illusoire, passager et fragile, face au mal qui ne renonce ni ne déprime jamais. Quand diffuser le bien aux générations qui suivent est si laborieux, quand l'enseignement du mal est si spontané.
Entièrement d'accordKieros a écrit : Sur la forme, je salue le travail de Abrams, qui est parvenu a respecter le materiau de base (grain de la pellicule, montage, score...) sans trop ceder au fan service, en proposant de la nouveauté : le "buddy-couple" Finn-Rey est un standard du blockbuster moderne, mais il est surprenant pour un Star wars. Il fonctionne bien. [...] Il réussit aussi à iconiser Skywalker (ce plan final est sublime), Han solo et Chewie (c'est facile) en revanche je n'ai jamais cru au retour de "Générale" Leia, mais vla le morceau à filmer aussi.
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Re: Cinéma... Tchi Tcha !
Dans je ne sais plus quelle interview, Lawrence Kasdan (scénariste de SW 5-6-7 et d'Indiana Jones -entre autres) rejoint cette idée, en expliquant (je résume) que le 1er volet d'une trilogie sert d'exposition, et que le climax doit être dans le 2ème volet (le 3ème servant de résolution, déclinant à peine d'intensité). Ce que tu suggères est donc hautement possibleSyd a écrit :Je pense que cet opus sera obligatoirement à mettre en perspective avec les deux suivants, une fois que la trilogie entière aura été révélée, et qu'on ne le trouvera peut-être plus manquant de souffle Star Wars. Ca me paraitrait trop évident que toute la subtilité du film soit perceptible dès à présent, et qu'ils n'aient pas impliqué d'autres niveaux de lecture que l'on ne pourrait pas envisager pour le moment.Kieros a écrit : Donc oui, il manque un souffle, il manque l'esprit Star Wars, car la Force a déserté le champ en même temps que son héros. C'est un film entre deux âges, entre les jeunes enthousiastes mais sans connaissance du passé, et les anciens littéralement sans force et en proie à la résignation. C'est également un film qui dit à quel point faire triompher le bien est illusoire, passager et fragile, face au mal qui ne renonce ni ne déprime jamais. Quand diffuser le bien aux générations qui suivent est si laborieux, quand l'enseignement du mal est si spontané.



