Jules a écrit :LA CONJURATION DES IMBECILES
L’auteur est John Kennedy Toole, qui a tenté en vain de faire publier son roman. Se croyant un écrivain raté, il s’est suicidé (mythe ou réalité ?).

Après sa mort, sa mère a harcelé les maisons d’éditions et « La conjuration des imbéciles » a finalement été publié… l’auteur a même obtenu le prix Pullitzer à titre posthume (je connaissais le prix journalistique, mais pas la récompense littéraire

). Quoiqu’il en soit, son livre fut un véritable succès.
Il faut réussir à surmonter les 30-40 premières pages, perso j’ai failli arrêter tellement le style est déroutant. A certains égards, on comprend pourquoi nombres d’éditeurs n’ont pas pris le risque de le publier car l’écriture est parfois simpliste, avec beaucoup de répétitions, bref faut s’accrocher au début.

Mais si on arrive à dépasser ce stade, on découvre finalement un chef-d’œuvre (en tout cas selon moi) : l’histoire est centrée autour d’Ignatius, 30 ans, toujours chez sa mère, schyzo, hypocondriaque, égocentrique, hautain, méprisant, paranoïaque, obèse, reclus dans sa chambre dans le plus pur style monacal, fou incompris, il prêche l’abstinence, le retour à la monarchie et aux valeurs moyenageuses. Totalement déconnecté de la réalité, il va partir en croisade pour la « dignité des Maures »

(en réalité, les ouvriers Noirs sous-payés de l’entreprise dans laquelle il travaille) ou tenter de créer un parti politique entièrement homosexuel (comme ça, les chefs militaires s’échangeront leurs fringues au lieu de faire la guerre

)… bref c’est un personnage hors-norme autour duquel gravitent des personnes on va dire intellectuellement limitées, critique de l’Amérique des années 60 (avec Mr Robichaux qui voit des « sales communisses » partout).
Obligé de travailler pour rembourser un dommage causé par sa mère, qu’il méprise et traite comme une moins que rien, il va semer les ennuis partout où il passe, s’enfonçant un peu plus dans ses échecs et sa solitude.

Le seul être à le comprendre est une ancienne camarade d’université (Myrna), à la fois ennemie jurée (la fieffée péronnelle

) et bouée de sauvetage salutaire. Elle est son excate opposée aussi bien physiquement qu'intellectuellement, mais leur relation (d'abord par correspondance, mais qui va par la suite se matérialiser) a quelque chose de fusionnelle.
Ignatius est l'un des personnages les plus marquants de tous les bouquins que j'ai pu lire, de même que son histoire d'amitié (amour ?) avec Myrna... chuis resté scotché, c'est difficile à résumer mais je ne peux que vous conseiller vivement de le lire
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