Accords secret entre l'OM et C+!

[butterfly15]

• LE MONDE | 06.12.02 | 11h28
• MIS A JOUR LE 06.12.02 | 11h55
Canal+ a noué des liens financiers avec six clubs de football
La chaîne cryptée, qui a la "préférence" de la Ligue de football professionnel dans l'appel d'offres en cours pour les droits télévisés des prochains championnats, s'est engagée à verser, en 1999, 250 millions d'euros sur sept ans à six formations. Vivendi Universal s'est alarmé de ce contrat.

Depuis décembre 1999, le Paris-Saint-Germain (PSG), l'Olympique de Marseille (OM), les Girondins de Bordeaux, l'Olympique lyonnais, l'Association sportive de Monaco et le Football Club de Lens bénéficient des largesses financières de Canal+, qui leur verse plusieurs dizaines de millions d'euros par an, qui s'ajoutent aux sommes versées par ailleurs à la Ligue pour la retransmission des matches.
Canal+, le groupe Jean-Claude Darmon et les six clubs ont signé ensemble un contrat, le 15 avril 1999, dont Le Monde a pu se procurer la copie. Ce contrat aurait été signé dans le cadre du Club Europe, créé en février 1999. L'objet ? Les droits audiovisuels. "Chaque club consent à Canal+ un droit d'option prioritaire pour acquérir les droits d'exploitation de tous les matches et notamment des matches du Championnat de France dont les clubs ou toute personne mandatée par eux deviendraient ou seraient reconnues titulaires", indique l'article 1 du contrat. "En contrepartie de l'option qui lui est consentie (...)", Canal+ versera au groupe Jean-Claude Darmon - qui "fera son affaire de la répartition de ces sommes entre les clubs"-, 18,29 millions d'euros avant le 31 décembre 1999, puis 28,96 millions en 2000, 32 millions en 2001, 35 millions en 2002 et 45,73 millions de 2003 à 2005. Au total, ce sont 250 millions d'euros en sept ans qui doivent transiter vers les six clubs, via l'entreprise que dirige M. Darmon.

BESOIN DU FOOTBALL

Pourtant, la chaîne a déjà investi 274 millions d'euros pour les droits audiovisuels du championnat de France de première division entre 2001 et 2004. Elle vient encore, mi-novembre, de mettre 480 millions d'euros sur la table de la Ligue de football professionnel (LFP) pour obtenir les droits pour les saisons 2004-2007. A ce jour, la LFP, qui n'a toujours pas choisi, a seulement exprimé sa "préférence" pour l'offre de Canal+. Face à elle, le bouquet satellitaire TPS, codétenu par TF1 et M6, offre 430 millions. TPS a engagé une double procédure devant le Conseil de la concurrence et les autorités bruxelloises. Les dirigeants des deux chaînes, Patrick Le Lay et Nicolas de Tavernost, ont dénoncé "l'absence de transparence" dans l'appel d'offres.

Depuis sa création, Canal+ a besoin du football pour prospérer. Deux millions de ses abonnés, sur les quatre millions, sont des amoureux du sport. Pour les conserver, la chaîne est prête à beaucoup. Elle contrôle un club (le PSG), exploite un stade (le Parc des Princes) et possède 46,5 % de la société de marketing Sportfive, issue de la fusion, en novembre 2001, de la société Jean-Claude Darmon, de Sport+, la filiale spécialisée de Canal+, et d'UFA Sports. Sportfive négocie des contrats de sponsoring et des droits télévisés pour le compte de 22 clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, et gère le marketing d'environ 300 clubs et de 40 fédérations nationales dans le monde.

Avec ce contrat, la chaîne a consenti un effort supplémentaire dans l'éventualité où les clubs deviendraient propriétaires de leurs droits. Canal+ cherche ainsi à fidéliser les formations les plus importantes dans le but d'éviter, dès que possible, les surenchères sur les droits. En contrepartie des sommes versées, la chaîne n'obtient aucune assurance, juste un droit de préemption prioritaire en cas d'offre égale de ses concurrents.

"Cet accord n'est pas en opposition avec le système de vente centralisée qui prévaut actuellement, car six clubs seulement l'ont signé, explique Jean-Claude Darmon au Monde. Si nous avions fait signer les vingt clubs, alors oui, nous aurions été en concurrence avec la Ligue. Mais ce n'est pas le cas. TF1 a passé le même genre d'accord avec l'OM il y a quelques années." Xavier Couture, l'actuel président de Canal+, explique que, "pour dénoncer ce contrat, il aurait fallu entamer des manœuvres juridiques assez complexes. Le droit peut encore changer, et c'est la sécurité de Canal+ d'avoir accès dans le futur à la compétition des images, d'autant que les clubs de prestige font actuellement le siège des parlementaires et des ministères pour faire changer la loi."

Pour le moment, la loi Buffet organise les négociations : c'est la Ligue, et non les clubs, qui détient et négocie les droits audiovisuels. Les grands clubs ne désespèrent pas d'obtenir la révision de ce texte. Jean-François Lamour, l'actuel ministre des sports, a laissé entendre, en septembre, qu'il n'excluait pas de modifier certains articles de la loi Buffet. "Il s'agit d'un faux problème, rétorque Frédéric Thiriez, président de la LFP. Si les clubs acquièrent, comme je le souhaite, la propriété des droits télévisés pour pouvoir les inscrire à leur bilan, ce sera à condition que la négociation des contrats et la répartition des droits restent centralisés par la Ligue, avec une solidarité entre tous les clubs, ce qui a été accepté à l'unanimité en 2001."

Inquiet de l'état des finances de sa filiale, Vivendi Universal avait commencé à passer au crible, dès la fusion, les comptes et les contrats de la chaîne. Et à s'inquiéter de ce contrat, comme le prouve une note interne, datée du 29 janvier 2001, rédigée par Dominique Gibert, directeur financier adjoint du groupe. Sur le document, dont Le Monde a pu se procurer copie, on peut lire : "Curieusement, le contrat ne prévoit aucune clause de best effort [garantie des résultats] des clubs pour obtenir les dits droits ou de révision de prix au cas où les clubs ne deviendraient pas propriétaires des droits, ce qui a fini par être le cas, puisque c'est la Ligue de football qui a obtenu la gestion des droits." M. Gibert poursuit : "Nous sommes aujourd'hui conduits à payer des montants importants sans justification économique." Ce qui n'est pas sans poser problème au regard du droit des sociétés. De plus, ajoute-t-il, "la signature de ce contrat n'a jamais été présentée au conseil d'administration de Canal+". Dominique Gibert conclut : "La vraie question pour Vivendi, maintenant (...), devrait être de renégocier ce contrat sur des bases économiquement défendables (s'il en existe ?)."

La note envoyée à Guillaume Hannezo, le directeur financier de Vivendi Universal, avec copie à l'avocat d'affaires du groupe, Jean-François Prat, n'a, semble-t-il, pas été suivie d'effet. Canal+ a continué à payer, alors que la chaîne a affiché en 2001 un déficit d'exploitation de 374 millions d'euros.

Bénédicte Mathieu, Martine Orange et Frédéric Potet

[Pouin]

comme quoi tout est pourri !

[butterfly15]

Si j'ai bien compris C+ est prioritaire sur la diffusion des matchs de l'OM si nous parvenions a en obtenir la propriété.
Il est prioritaire mais si on a une proposition supérieure on est pas coincé.

[attila2001]

canal s'assure, moyennant finance, l'exclusivité de 7 clubs, celà aurait été illégal si canal avait signé avec tous les clubs de L1

mais là rien d'illégal

ce qui est gênant pour canal c'est surtout que vivendi va lui demander des comptes.

[OhMarseille]

voila qui explique pourquoi marseille a beaucoup de ses matchs decalés et plus largement canal, qui pourrait nous diffuser des 'petits' matchs pour son 2° match decalé (celui de 17h15 le samedi) avec rennes , sedan, guingamp, sochaux, montpellier... continue à nous diffuser, quasi systematiquement du bordeaux, lyon,monaco, lens.

alors qu'on pourrait decouvrir d'autre systèmes de jeu, d'autres methodes d'entraineur.

exemple, cet année on decouvre enfin la qualité du jeu mis en place par perrin à l'OM alors qu'il a fait 4 bonnes saisons avec troyes, toujours dans les 10 premiers du championnat!!! Il aura fallu attendre pour ce stratège qu'il se pointe à la tête d'une grosse cylindree pour qu'on commence à parler de lui.

Par contre, depuis 2 ans on s'est bouffé jusqu'à la gerbe les matchs du psg sans fond de jeu, sans creativité, qu'est qu'on a passé du temps à se faire chier!!! alors qu'en parallèle un halilodzic à lille pétait la baraque.