G.bédécarrax a écrit :Les gazelles, c'est peut-être parce que j'essaie de m'imposer de voir toutes les comédies françaises de l'année (effort déjà vain, j'ai raté
A coup sûr et je n'ai pas très envie de m'infliger
Fiston), mais j'ai trouvé ça très correct

C'est que le film évite in extremis d'être la version filmée d'un article de Biba sur les différentes méthodes pour se remettre d'une rupture, et s'achève sur un entre deux un peu amer qui rappelle un peu
Les beaux gosses. Y'a un début, une fin, et ce qui se déroule au milieu mène de l'un à l'autre, ça peut paraître dingue d'y voir une qualité mais je me suis farci tellement de faux film-vraie suite de sketchs ou de films-prétexte à des numéros "de funesques" que ouais, malheureusement, dans une comédie française moderne, c'est une qualité. Après, la forme est pourrie (il ne suffit pas de saturer les plans d'électro-pop pour rendre une scène dynamique), l'écriture maladroite (la bande des
keupines et sous-exploitée, ne dégage aucune alchimie. A noter la performance très étrange, limite dérangeante, d'Anne Brochet

) et c'est un serment d'allégeance télévisuel : caméos des tristes "stars" de l'époque (le Palma Show, Stéphane de Groot, Mathieu Madénian), et cahier des charges qui pourrait être celui d'un format court de Canal + (on pense beaucoup à Bref).
J'voulais pas y aller mais tu m'as finalement convaincu :MerciOMForum:
La comédie française est tellement aux fraises qu'il me suffit d'un film un tant soit peu dans le ton de ce qui se fait à l'étranger, pour que j'en ressorte satisfait.
Je te rejoins globalement, mais serai un peu plus bienveillant (la réalisatrice est une femme

) : j'ai bien aimé le montage, je trouve que c'est une grosse réussite du film, que j'ai trouvé dynamique - au moins dans sa première partie. La réalisation trouve des petits trucs sympas aussi, comme les ruptures de ton (au moment du climax dramatique, quand l'héroïne pleure dans son appart et que le pathétique est saboté par le dialogue avec son maçon polonais, j'étais partagé entre la compassion et le rire

), des choses plus poétiques, comme les battements du bras du chat chinois qui semblent reproduire ceux du cœur, ou la manière de jouer avec la (sympathique) BO. Rien de révolutionnaire bien sur, mais pour une comédie française, encore une fois, c'est rafraichissant.
Comme tu l'as dit, c'est pas trop mal écrit aussi (sauf à la fin, ou ça manquait visiblement d'idée de résolution); par contre, je trouve le fait que les nanas soient davantage des alliées de circonstance que des "amies pour la vie" (comme c'est le cas d'habitude), très juste et honnête. Ce sont des naufragées des relations amoureuses, désocialisées après des années passées dans la cellule du couple, et en réalité, leurs meilleures amies sont encore leurs téléphones portables (qui sont partout dans le film, c'est presque
Her avant l'heure).
Elles sont finalement ensemble davantage comme le sont des stagiaires Pole Emploi qui suivent une formation collective pour retrouver une situation (amoureuse) stable, que comme
Vincent François Paul et les autres" ou les amies d'enfance de
Tout ce qui brille. D'où l'absence d'alchimie entre elles, et par ce biais, leurs solitudes étaient plutôt bien décrites à mon sens.
Beaucoup aimé le personnage de Gastambide aussi, humain et nuancé, alors qu'il aurait été tellement plus simple de décrire un connard
parce que les hommes c'est tous des salauds. Benchetrit est très bien dans la caricature de lui-même.
Par contre, et c'est les limites du truc pour moi, ça sonne trop
les aventures des pauvres petites filles riches. Et Camille Chamoux a l'oreille gauche de Yvan Attal, c'est dégueulasse.